Nos âmes d'enfants (2021) : le test complet du Blu-ray

Un quadra sans enfant assure la garde de son neveu de 10 ans. Ils ne se connaissent à peine, mais vont apprendre à se découvrir. Émouvant.

Journaliste radio, Johnny interroge des jeunes à travers le pays sur leur vision du futur. Une crise familiale vient soudain bouleverser sa vie : sa soeur, dont il n’est pas très proche, lui demande de s’occuper de son fils, Jesse. Johnny accepte de le faire mais n’a aucune expérience de l’éducation d’un enfant. Entre les deux, la communication est d’abord difficile, avant que ne s’établisse une relation qui ira jusqu’à une réelle complicité.

Nos âmes d’enfants (C’mon C’mon), sorti en octobre 2021 (dans nos salles en janvier 2022), est le quatrième long métrage de Mike Mills, après Age Difficile Obscur (Thumbsucker, 2005) et Beginners (2010) qui valut à Christopher Plummer une dizaine de prix pour un second rôle, dont un Oscar et un BAFTA Award, et 20th Century Women (2016), sélectionné pour l’Oscar du meilleur scénario original, sorti dans nos salles en mars 2017, mais inédit en vidéo.

Comment imagines-tu le futur ? Qu’est-ce qui te fait peur, te met en colère ?

Nos âmes d’enfants fut inspiré au scénariste-réalisateur par sa relation avec ses enfants. Deux autres de ses films l’avaient été par sa famille : Beginners, par son père, et 20th Century Women, par sa mère. Un choix qui contribue à l’authenticité d’un film humaniste, renforcée par le fait que les questions sur la société et leur futur soient posées à de « vrais enfants », comme les désigne le réalisateur dans son commentaire du film, des enfants de tous milieux, habitant différentes villes des USA, filmés dans des décors naturels (indirectement, les questions s’adressent aussi au spectateur).

La caméra portée à l’épaule suit les déambulations des deux personnages principaux dans les rues de Detroit, Los Angeles, Manhattan et New Orleans. Ce dispositif donne au film les allures d’un documentaire, un genre auquel Mile Mills s’est consacré au début de sa carrière de réalisateur.

Cette authenticité et l’apparente sincérité des réponses des enfants contribuent largement à l’intérêt du film et gomment ses petites faiblesses, un scénario et un montage qui auraient pu être mieux structurés pour maintenir la tension dramatique et une réalisation assez conventionnelle.

Nos âmes d’enfants est bien servi par sa distribution. Joaquin Phoenix, après avoir entamé dès l’âge de 8 ans une carrière d’acteur, d’abord pour la télévision, tient ici un de ses rôles les plus délicats, comme dans L’Homme irrationnel (Irrational Man, Woody Allen, 2015), en contraste avec sa performance dans le rôle-titre de Joker (Todd Phillips, 2019), saluée par un Oscar. Sa Gaby Hoffmann (en tête de la distribution de l’excellente série Transparent, jamais éditée en vidéo en France) campe avec justesse la mère de Jesse, interprété avec une aisance naturelle par le jeune Anglais Woody Norman, âgé de 10 ans au moment du tournage, mais avec une belle expérience d’acteur acquise depuis 2015 à la télévision, notamment dans la série Poldark (BBC 2015).

Nos âmes d’enfants (110 minutes) et ses suppléments (13 minutes, sans compter le commentaire audio) tiennent sur un Blu-ray BD-50 logé, dans cette édition combo, en compagnie d’un DVD-9, dans un boîtier non fourni pour le test, effectué sur check disc.

Le menu animé et musical propose le film dans sa version originale, en anglais, avec sous-titres optionnels, et dans un doublage en français, les deux au format audio DTS-HD Master Audio 5.1.

En harmonie avec l’oeuvre, le logo de Metropolitan Films, pour la première fois, apparaît en noir et blanc, un choix fait pour toute l’interface.

Commentaire audio de Mike Mills, scénariste et réalisateur du film. L’inspiration lui est surtout venue de sa relation à ses enfants et, en partie de la lecture de Star Child de Claire A. Navola. L’équipe a dû « aller à la pêche », à la découverte des différents lieux de tournage et à la rencontre de plusieurs enfants interrogés par Joaquin Phoenix et Molly Webster, une journaliste avec une expérience d’actrice. Il présente les acteurs, les intérieurs « qui ont tous leur caractère », l’accompagnement musical, l’importance de la bande-son pour recréer l’ambiance des villes, et évoque les séances de lecture du scénario avec les acteurs, la prise en compte de leurs observations, la liberté d’improvisation qu’il leur a laissée, le montage avec quelques jump shots, son plaisir de se retrouver à New York… La sincérité et l’intérêt de ce commentaire font regretter qu’il ne soit réservé qu’aux anglophones.

Making of Nos âmes d’enfants (8’). Mike Mills, après une longue préparation, a intégré des idées suggérées pendant le tournage. Il loue le professionnalisme des acteurs qui n’oublient pas de lui renvoyer la balle. Le film mêle fiction et réel avec l’interview de plusieurs enfants.

Connexion (1’). Souligne la complicité qui s’est vite établie entre Joaquin Phoenix et Woody Norman.

Direction (1’), Les acteurs ont apprécié la liberté que leur a laissée Mike Mills.

Bande-annonce (1’28”).

L’image numérique (1.66:1, 1080p, AVC), bien définie, propose un délicat dégradé de gris, avec des contrastes doux, délibérément atténués.

Le son DTS-HD Master Audio 5.1 de la version originale garantit la clarté des dialogues, dans un bon équilibre avec l’illustration musicale. Une répartition équilibrée du signal sur les cinq voies crée un cohérent effet immersif.

Ce constat vaut pour le doublage en français.

Crédits images : © A24, Be Funny When You Can