Réalisé par John Sherwood
Avec
Grant Williams, Lola Albright et Les Tremayne
Édité par Elephant Films
Des hommes sont retrouvés changés en pierre après la chute d’une météorite dans le désert californien, près de la ville de San Angelo. Ses éclats deviennent de gigantesques monolithes lorsqu’ils entrent en contact avec de l’eau, pétrifiant et détruisant tout à mesure qu’ils avancent. C’est bientôt toute la région qui se retrouve en danger.
La Cité pétrifiée (The Monolith Monsters, USA 1957) de John Sherwood est une série B Universal au scénario assez original, à l’interprétation homogène, aux effets spéciaux soignés et parfois spectaculaires en dépit de son budget moyen.
Il constitue sa seconde contribution au catalogue fantastique de la firme, tournée peu de temps après son assez bon La Créature est parmi nous (The Creature Walks Among Us, USA 1956) qui était le troisième volet des aventures de la créature du lac noir dont les deux précédents (1953 et 1955) avaient été signés par le cinéaste Jack Arnold. Ce dernier collabora de près au scénario de La Cité pétrifiée et l’un des plans du météore en pré-générique provient de Le Météore de la nuit (It Came From Outer Space, USA 1953) de Jack Arnold. Le choix du désert comme lieu principal de l’action est probablement à porter au crédit d’Arnold qui avait déjà très brillamment exploité les possibilités plastiques d’un tel cadre dans Le Météore de la nuit et dans Tarantula (USA 1955). L’acteur principal Grant Williams avait été, la même année, la vedette de L’Homme qui rétrécit (The Incredible Shrinking Man, USA 1957) de Jack Arnold, adapté du roman de Richard Matheson. C’est Clifford Stine qui signe les effets spéciaux : son âge d’or technique couvre d’une part la grande période fantastique et SF (1953 à 1959) de Jack Arnold cinéaste, d’autre part et plus globalement les années Universal 1950-1975, y compris pour des films-catastrophes à très grand spectacle tel que le Tremblement de terre (USA 1974) de Mark Robson.
La Cité pétrifiée n’est pas un grand classique (il est parfois un peu trop statique et bavard : son rythme s’en ressent) mais c’est néanmoins une sympathique et originale rareté à découvrir, en version écran large de préférence puisque deux versions (large 2.0 et standard 1.37) en sont ici proposées : elles témoignent d’une époque - la période 1953-1960 - où les major, y compris Universal, oscillaient entre ancien écran standard et nouvel écran large, privilégiant progressivement ce dernier afin que le cinéma concurrençât plus efficacement la télévision. Indispensable aux cinéphiles du genre souhaitant constituer une vidéothèque du cinéma fantastique et de science-fiction de la période 1950-1960 dont la Universal fut une des firmes majeures.
1 Blu-ray BD50 multirégions ABC + 1 DVD9, édités par Eléphant Films, le 10 mai 2022. Image en écran standard format 1.37 compatible 16/9 + écran large format 2.0 N&B compatible 16/9 en 1080p AVC. Son DTS-HD Master Audio 2.0 mono en VOSTF et VOSTA. Durée film : 60 min. environ (durée cinéma sur Blu-ray à 24 images / secondes) et 57 min. environ sur DVD (à 25 images / secondes). Suppléments : présentation par Fabien Mauro (durée 12 min. 35 sec. environ) + bande-annonce originale (2 min. 04 sec., N&B, VOSTF) + bandes annonces de la collection. Jaquette réversible. Boîtier avec fourreau. Possibilité de choisir des ST de couleur jaune ou blanche ou pas de ST du tout.
Présentation par Fabien Mauro (durée 12 min. 35 sec.) : sympathique présentation qui résume correctement la carrière du cinéaste John Sherwood, son rapport filmographique avec les titres fantastiques et de sciences-fiction signés par Jack Arnold, puis qui examine brièvement la carrière de Clifford Stine (le responsable Universal des effets spéciaux) et signale quelques aspects de la mise en scène. Bonnes remarques sur l’emprunt filmique d’un plan au Météore de la nuit de Jack Arnold (produit par la même firme Universal), sur l’emprunt dramaturgique du personnage muet de la petite fille terrifiée au classique Des monstres attaquent la ville (Them !, USA 1955) de Gordon Douglas. Bien illustré par de belles affiches bien reproduites.
Bande-annonce originale (durée 2 min. 04 sec., format 1.37, VOSTF) : état argentique médiocre mais document de première main ayant valeur historique.
b>Bandes-annonces de la collection : Le Rayon invisible, Alerte la nuit, L’Échappé de la chaise électrique.
Honorable édition spéciale : le cinéphile souhaitant visionner une édition collector trouvera, si et seulement si il est anglophone, davantage d’informations dans l’édition américaine Shout Factory de 2019 contenant rien moins que deux commentaires audio (dont un avec Tom Weaver), ainsi qu’une très complète et belle galerie photos et affiches.
Format original 1.37 et 2.0 N&B compatibles 16/9 en 1080p AVC sur Blu-ray. Universal a voulu que le film soit compatible à la fois avec l’écran standard 1.37 et l’écran large 2.0 qui rencontrait de plus en plus de succès dans les salles de cinéma. Il existe même, en vidéo numérique aux USA, une troisième version intermédiaire cadrée en 1.85 ici absente. Des trois, c’est la version 2.0 qui est plastiquement la plus belle car la plus large, notamment lors des plans d’ensemble dont la profondeur de champ est très soignée et dont la largeur est respectée.
VOSTF DTS-HD Master Audio 2.0 mono en VOSTF et VOSTA ou sans ST du tout, au choix, possibilité de choisir des ST de couleur jaune ou blanche, au choix aussi. Pas de VF d’époque : a-t-elle existé ? Étant donné que le titre date de 1957 et non pas d’avant-guerre, qu’il fut exploité chez nous dans un circuit normal et non pas comme film d’art et essais, j’aurais tendance à répondre oui. Son absence fait baisser la note de moitié.
Crédits images : © Universal International Pictures