Cat Ballou (1965) : le test complet du Blu-ray

Édition Collection Silver Blu-ray + DVD

Réalisé par Elliot Silverstein
Avec Jane Fonda, Lee Marvin et Michael Callan

Édité par Sidonis Calysta

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Le 19/07/2022
Critique

La Belle, Jane Fonda, et la Bête, Lee Marvin, réunis pour la première et la dernière fois, réussissent une inoubliable parodie de western.

Cat Ballou

Un échafaud a été dressé sur la rue principale de Wolf City, Wyoming : Catherine Ballou, une jeune femme coupable de plusieurs holdups de trains, doit être pendue dans la matinée. Elle était arrivée à Wolf City il y a quelques mois, dès sa sortie d’un pensionnat catholique avec un diplôme d’enseignante en poche, pour y retrouver son père, propriétaire d’un petit ranch convoité par Sir Harry Percival, riche propriétaire du chemin de fer. Ce dernier a loué les services de Tim Strawn, un redoutable tueur à gages, pour éliminer le fermier. Cat Ballou réagit en appelant à la rescousse Kid Shelleen, un fameux pistolero devenu héros de romans. Un choix catastrophique : l’homme, confit dans l’alcool, tient à peine debout !

Cat Ballou, une adaptation parodique de The Ballad of Cat Ballou, roman publié en 1956 par Roy Chanslor, auteur d’une cinquantaine de scénarios et de cinq romans dont le plus connu inspira en 1956 à Nicholas Ray un de ses chefs-d’oeuvre, Johnny Guitare, est la première des six réalisations pour le grand écran d’Elliot Silverstein, essentiellement connu pour ses contributions à la télévision, notamment à des séries, telles La Quatrième dimension (La série originale) (The Twilight Zone, 1959-1964) ou Les contes de la crypte (Tales from the Crypt, 1989-1996). Parmi ses films, on peut surtout retenir Un Homme nommé Cheval (A Man Called Horse, 1970) et, accessoirement, Enfer mécanique (The Car, 1977).

Cat Ballou

Well now friends just lend an ear, for you’re now about to hear the ballad of Cat Ballou

« Les amis, tendez l’oreille pour entendre la ballade de Cat Ballou ». C’est une excellente idée qu’a eue Elliot Silverstein de faire commenter toute l’action, à la manière du choeur de la tragédie grecque, par le crooner Nat King Cole et Stubby Kaye, un artiste de music-hall, s’accompagnant au banjo ou à la guitare, tout au long du film, en croisant acteurs et figurants. Nat King Cole n’a pas pu voir le film, emporté par un cancer du poumon quatre mois avant la sortie, à l’âge de 45 ans. Une autre trouvaille géniale, devenue l’image emblématique du film, est d’avoir croisé les antérieurs de la monture sur laquelle Kid Shelleen, ivre-mort, s’est endormi, appuyé sur une façade.

Cat Ballou relève un défi : réussir une parodie du western, un exercice difficile dont s’acquittera honorablement Mel Brooks, une vingtaine d’années plus tard, avec Le Shérif est en prison (Blazing Saddles, 1974). Le succès du film doit beaucoup à Lee Marvin, en long johns dont on devine à peine la couleur vieux rose sous la crasse. Dans le double rôle du tueur Tim Strawn et, surtout, de Kid Shelleen, il en fait des tonnes, sans jamais lasser, ce qui lui valut l’Oscar d’interprétation masculine, un BAFTA Award, un Golden Globe et un Ours d’argent ! Un coup de chapeau s’impose aussi à sa doublure qui réussit à rester en selle dans un permanent défi aux lois de la pesanteur.

Jane Fonda, au moment où elle convolait en justes noces avec Roger Vadim entre le tournage de La Ronde et de La Curée, donne au personnage principal charme et énergie, aussi à son aise dans les scènes tendres qu’à cheval ou dans la traditionnelle bagarre de saloon.

La réédition de Cat Ballou, introuvable depuis des années, est donc une bonne nouvelle !

Cat Ballou

Présentation - 2,5 / 5

Cat Ballou (96 minutes) et ses suppléments (29 minutes) tiennent sur un Blu-ray BD-50, logé, dans cette édition combo, en compagnie d’un DVD-9 avec le même contenu, dans un boîtier non fourni pour le test, effectué sur le seul Blu-ray.

Le menu animé et musical propose le film dans sa version originale, en anglais, avec sous-titres optionnels, et le choix entre deux formats audio, DTS-HD Mater Audio5.1 ou 2.0 mono et dans un doublage en français DTS-HD MA 2.0 mono.

Une édition DVD est disponible avec le même contenu.

Bonus - 3,5 / 5

Présentation du film par Patrick Brion (5’, reprise de l’édition DVD de 2011), auteur de nombreux ouvrages sur le cinéma, dont L’Encyclopédie du western (Télémaque, 2019, réédition). Le western traditionnel disparaît en laissant la place à Sam Peckinpah et au western spaghetti : Columbia choisit un ton nouveau, celui de la parodie, annoncé par la transformation de l’emblématique statue de la liberté en cowgirl.

Présentation du film par Jean-François Giré (12’, 2022), auteur de Il était une fois le western européen (Dreamland, 2002), de Le Western (Courrier du Livre, 2017) et de Il était une fois… le western européen : volume 2, Les dernières chevauchées du western européen (Bazaar&Co, 2012). Le western est un genre tellement codé « qu’il est difficile de s’en amuser ». La « démystification » du western traditionnel est symbolisée par la présence de Butch Cassidy, devenu tenancier d’un bar de Wolf City. De bonnes idées, en particulier celle de la ballade chantée par Nat King Cole et Stubby Kaye, mais aussi quelques longueurs, notamment dans le train, après la rencontre de Cat Ballou avec Clay Boone, un jeune hors-la-loi déguisé en pasteur. Un bel hommage est rendu au western du temps du muet avec la poursuite à cheval en accéléré. Le cabotinage excessif de Lee Marvin n’a pas empêché le film de figurer aux USA dans la liste des dix meilleurs westerns.

La légende de Cat Ballou, un entretien avec le réalisateur Elliot Silverstein (12’, 2000). Il rappelle avoir réalisé un des téléfilms de l’anthologie de westerns Have Gun - Will Travel et avoir été appelé par Columbia pour réaliser Cat Ballou sur la recommandation du scénariste Frank Pierson. Il a choisi Lee Marvin qu’il l’avait remarqué dans L’Équipée sauvage (The Wild One, Laslo Benedek, 1953). Frank Pierson suggéra les scènes de la square dance et de la bagarre dans le saloon, presque qu’entièrement filmées en un seul plan séquence.

Cat Ballou

Image - 5,0 / 5

L’image (1.85:1, 1080p, AVC), après restauration (probablement celle opérée pour l’édition Twilight Time sortie aux USA en 2016), d’une impeccable propreté, lumineuse, fermement contrastée avec des noirs denses, déploie des couleurs joliment saturées, avec un étalonnage soigné donnant des tons de peau naturels. Une définition pointue a été obtenue tout en préservant le grain argentique, fin et régulier.

Cat Ballou

Son - 4,0 / 5

Le son, d’origine mono, de la version originale a été remixé au format DTS-HD Master Audio 5.1, ce qui, après comparaison avec l’option 2.0 mono également disponible, donne, avec une large ouverture de la bande passante et des basses fermes, une indéniable ampleur à la partition de Frank De Vol, mais aussi à l’ambiance. Résultat d’un choix raisonnable, l’effet immersif reste très discret, mais toujours cohérent.

Le doublage en français au format DTS-HD MA 2.0 mono, artistiquement catastrophique, ruiné par un accent américain bidon et par la très mauvaise idée d’avoir traduit la ballade sur un rythme bancal, n’a pas été pris en compte pour l’attribution de la note.

Crédits images : © Columbia Pictures Corporation, Harold Hecht Productions

Configuration de test
  • Vidéo projecteur SONY VPL-VW790ES
  • Sony UBP-X800M2
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

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Philippe Gautreau
Le 20 juillet 2022
Le charme de Jane Fonda, l’émouvant adieu de Nat King Cole et le désopilant cabotinage de Lee Marvin font le Cat Ballou une inoubliable parodie du western.

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