Hit the Road (2021) : le test complet du Blu-ray

Jaddeh Khaki

Réalisé par Panah Panahi
Avec Hassan Madjooni, Pantea Panahiha et Rayan Sarlak

Édité par Pyramide Vidéo

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Le 04/10/2022
Critique

Road movie ou huis-clos ? Drame ou comédie ? Une seule chose est sûre : il faut découvrir ce premier film d’un jeune cinéaste iranien !

Hit the Road

Un SUV s’arrête sur le bas-côté d’une route fréquentée d’Iran. À bord, un homme, la jambe gauche plâtrée, son épouse, et leurs deux enfants, Farid, déjà adulte, au volant, et un garçon de 7 ou 8 ans. Tous sont inquiets, sauf le plus jeune qu’on rassure en lui disant que le but du voyage est la rencontre de Farid avec sa future épouse. La mère, craignant qu’ils aient été suivis, enterre la carte SIM du téléphone de l’enfant avant que la voiture ne reprenne la route.

Hit the Road (Jaddeh Khaki), présenté en avant-première à la Quinzaine des réalisateurs en juillet 2021, Prix du meilleur film au Festival de Londres, sorti dans nos salles en avril 2022, est le premier long métrage de Panah Panahi, le fils du cinéaste iranien Jafar Panahi, coproducteur du film. Plusieurs fois distingué à Cannes depuis que la Caméra d’or lui fut attribuée en 1995 pour Le Ballon blanc (Badkonake sefid), Jafar Panahi eut pourtant à souffrir de l’obscurantisme des mollahs au pouvoir avec une condamnation à six ans de prison et une interdiction de tourner des films qui, loin de le décourager, lui inspirèrent deux documentaires, Ceci n’est pas un film (In film nist, 2011, coréalisé avec Mojtaba Mirtahmasb) et Taxi Téhéran (Taxi, 2015).

Hit the Road

Hit the Road, un mélange instable de tragédie et d’humour, s’il finit par révéler que Farid, sous la menace d’une condamnation dont on ne connaîtra ni la cause, ni la gravité, doit fuir au plus vite l’Iran, nous fait entrer dans l’intimité d’une famille nucléaire, apparemment aisée, et lève un peu le voile sur la personnalité de ses membres. Principalement sur la mère, le personnage central, interprétée avec sensibilité par Pantea Panahiha. Mais aussi sur le père et le taciturne Farid : très distants l’un de l’autre, ils finiront par se rapprocher dans la seconde moitié du film, au cours d’une longue scène émouvante. L’enfant, hyperactif, est remarquablement dirigé.

Hit the road, et c’est là une grande part de son intérêt, nous invite à découvrir l’Iran, loin des villes qui servent souvent de cadre à son cinéma. Filmé en grande partie en huis clos, dans l’habitacle d’une voiture, le film s’ouvre sur de grands espaces, sur des paysages divers, parfois étranges, où la famille fait des rencontres insolites : un cycliste de l’équipe nationale, des paysans aux étranges coutumes, isolés en bordure de la frontière avec la Turquie. Un réel dépaysement, en alternance avec quelques repères de la culture occidentale, comme ce clin d’oeil à 2001 : L’Odyssée de l’espace qui inspire à Panah Panahi une belle séquence surréaliste.

Une même diversité s’impose dans l’accompagnement musical, fait de clips de chansons populaires iraniennes diffusées par la radio de bord, prétextes à de drolatiques playbacks en famille, et, dans une interprétation très libre du pianiste Peyman Yazdanian, de classiques occidentaux, l’andante du Concerto italiano de Bach ou de l’andantino de la Sonate n° 20 de Schubert en guise de leitmotiv.

Hit the Road

Présentation - 2,5 / 5

Hit the Road (94 minutes) tient sur un Blu-ray BD-50 logé dans un digipack.

Le menu animé et musical propose le film dans sa version originale, en persan, avec sous-titres optionnels, et le choix entre deux format audio, DTS-HD Master Audio 5.1 ou 2.0 stéréo.

Une édition DVD est disponible.

Bonus - 0,5 / 5

Seulement la bande-annonce de Hit the Road et de trois autres éditions Pyramide Vidéo : un autre film iranien, Le Diable n’existe pas (Sheytan vojud nadarad, 2020), Ours d’or à Berlin, et deux films israéliens, Le Genou d’Ahed (Ha’berech, 2021), Prix du jury à Cannes, et Et il y eut un matin (Let It Be Morning, 2021) sélectionné à Cannes dans la section Un certain regard.

Hit the Road

Image - 4,5 / 5

L’image numérique (1.85:1, 1080p, AVC), lumineuse, avec des couleurs naturelles, bénéficie d’une bonne résolution révélant le détail des arrière-plans dans les nombreuses scènes de paysages. Des contrastes équilibrés assurent une bonne lisibilité des prises de nuit.

Son - 4,5 / 5

Le son DTS-HD Master Audio 5.1 (avec une alternative 2.0 stéréo pour les installations basiques) restitue clairement les dialogues et une bonne répartition du signal sur les cinq canaux génère une convaincante impression d’immersion dans l’ambiance. Les deux voies sont bien séparées dans la version stéréo.

Crédits images : © J.P. Productions

Configuration de test
  • Vidéo projecteur SONY VPL-VW790ES
  • Sony UBP-X800M2
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • Diagonale image 275 cm
Note du disque
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Philippe Gautreau
Le 5 octobre 2022
Bon sang ne saurait mentir : le fils du cinéaste iranien Jafar Panahi, Panah Panahi, nous embarque dans un mystérieux road movie à la découverte d’un Iran méconnu. Un premier film à ne pas manquer !

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Hit the Road
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