Notre Dame de Paris

Notre Dame de Paris (1956) : le test complet du Blu-ray

Édition Mediabook limitée et numérotée - Blu-ray + DVD + Livret -

Réalisé par Jean Delannoy
Avec Gina Lollobrigida, Anthony Quinn et Jean Danet

Édité par Coin de Mire Cinéma

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Le 29/11/2022
Critique

Adaptation française luxueuse du roman médiéval de Victor Hugo.

Notre Dame de Paris

Paris, France au quinzième siècle. Pendant la fête des fous, sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame, l »ardente gitane Esmeralda danse, au sommet de sa beauté. Trois hommes tombent simultanément amoureux d’elle : le prêtre alchimiste Frollo (si réputé que le roi Louis XI lui rend visite), son serviteur bossu Quasimodo (hébergé dans la cathédrale Notre-Dame de Paris où il est sonneur de cloches) et un noble chevalier. Une obscure fatalité va dès lors s’acharner sur leurs destins, dorénavant inexorablement liés.

Notre-Dame de Paris (Fr.-Ital. 1956) de Jean Delannoy (1908-2008), sorti au cinéma à Paris le 19 décembre 1956, est une adaptation luxueuse et classique du roman homonyme (1831) de Victor Hugo.

Produite par les frères Hakim, elle s’inspire des anciennes versions du cinéma fantastique américain muet (version Wallace Worsley en 1923 avec Lon Chaney dans le rôle de Quasimodo) puis parlant (version William Dieterle en 1939 avec Charles Laughton dans le rôle de Quasimodo). Le découpage de certaines séquences, voire même certains plans précis du film de 1956 en sont presque décalqués  : le supplice de Quasimodo exposé sur un chevalet tournant, par exemple mais aussi l’idée de reproduire le parvis de la cathédrale et de l’utiliser comme décor principal. En 1923, ce parvis reconstitué avait été considéré comme l’un des décors les plus chers jamais construits à Hollywood et par la firme Universal : prudents et avisés, les frères Hakim reprirent, en 1956, exactement le même argument publicitaire. Le personnage de Quasimodo avait été emblématique du thème du monstre amoureux, l’un des thèmes fondamentaux de l’âge d’or du cinéma fantastique américain : c’est aussi le thème majeur de cette version 1956. Détail d’ailleurs significatif, le titre américain d’exploitation du film français de 1956 fut exactement le même que celui des versions 1923 et 1939 : The Hunchback of Notre-Dame (Le Bossu de Notre-Dame).

Notre Dame de Paris

L’apport intrinsèque de cette version 1956 réside dans d’autres aspects.

D’abord dans le soin apporté aux dialogues, à la direction artistique (magnifiée par le format CinemaScope et les couleurs Eastmancolor mais aussi par les 15 000 journées d’ouvriers qui furent nécessaires à la construction des décors), sans oublier certains aspects bien illustrés de la civilisation médiévale et quelques savoureux détails, en raison de l’exigence culturelle qu’ils supposaient, tels que la citation du philosophe néo-platonicien Jamblique inscrite sur le mur du cabinet de l’alchimiste à côté d’autres citations grecques et latines.

Ensuite l’actrice Gina Lollobrigida qui éclipse les interprètes féminines antérieures du rôle d’Esmeralda. La mise en scène de Delannoy ― classique, sobre, mais capable d’une belle puissance plastique ― devient parfois un pur écrin mettant en valeur son érotisme. Et certains rôles sont, comme d’habitude dans le « cinéma français de qualité » de cette époque, très bien interprétés : Alain Cuny en alchimiste mystique et en inquisiteur amoureux, est admirable d’un bout à l’autre. Sans oublier les petits rôles annexes qui peuvent réserver de belles surprises : Daniel Emilfork et Albert Rémy côtoient l’écrivain Boris Vian.

Enfin, et tout naturellement, l’adaptation de Jean Aurenche et Jacques Prévert conserve davantage de l’esprit et même de la lettre du livre de Victor Hugo : par exemple, dès le début du film, ce plan montrant une citation de la préface de 1831 signée autographe par l’écrivain. Les adaptations américaines antérieures étaient d’une durée plus courte, donc dotées de scénarios forcément plus schématiques. Les 120 minutes de cette version 1956 restituent mieux sa substance littéraire originale.

Notre Dame de Paris

Présentation - 5,0 / 5

1 tirage limité à 3000 exemplaires numérotés d’1 digibook combo (contenant 1 Blu-ray BD50 + 1 DVD9 + 1 livret de 24 pages + 1 affiche + 10 photos) édité par Coin de Mire le 28 octobre 2022. Image 2.35 couleurs en Full HD 1080p compatible 16/9 sur Blu-ray, compatible 4/3 sur DVD. Son DTS-HD Master Audio 2.0 mono (sur Blu-ray) et Dolby mono (sur DVD) en VF d’époque + VFSTF sourds et malentendants. Durée du film sur Blu-ray : 120 min, sur DVD : 115 min. environ. Suppléments : 1 affiche + 10 photos française couleurs d’exploitation réparties dans deux étuis du digibook, livret reproduisant intégralement le dossier presse 1946 (textes et illustrations), reproductions d’affiches diverses - page 18 ce n’est pas une affiche « espagnole » (sic) mais mexicaine qui est présentée sous l’affiche japonaise - couvertures de magazines, filmographie, actualités françaises d’époque, publicités françaises d’époque, bandes-annonces de films d’époque.

Livret et documents imprimés joints : le dossier presse 1956 intégralement reproduit en miniature, ses illustrations complètes, une filmographie de Jean Delannoy, une dizaine de photos françaises d’exploitation en couleurs de 1956 (14,5 x 11,5 cm) réparties dans deux étuis, une affiche d’époque (23 x 29 cm) et plusieurs affiches alternatives étrangères (américaine, belge, japonaise, mexicaine, italienne), filmographie de la collection Coin de mire (titres parus et titres à paraître). Ces documents d’histoire du cinéma et la qualité de leur reproduction méritent sans hésiter la note maximale.

Notre Dame de Paris

Bonus - 2,0 / 5

Séance cinéma de 1956 : (optionnelle au menu, 1.37 N&B) : actualités Pathé-Journal (intéressantes : absence de réaction décisive de l’ONU lors de l’invasion de la Hongrie par l’URSS, guerre de l’Algérie française dans les « djebels », réaction militaire française et anglaise dans le Canal de Suez, attentats terroristes à Port-Saïd, construction des premières centrales nucléaires françaises) + publicités de 1956 (quelques-unes en forme de dessins animés, certaines très classiques comme celles de Ambre Solaire ou de La Pie qui chante, d’autres plus élaborées comme cette curieuse symphonie pour pistons et bielles).

Bande-annonce originale : au format 2.35 CinemaScope respecté en Eastmancolor, en très bon état argentique. Elle est bien montée et fournit une excellente idée du film. On peut, l’espace d’un plan, apercevoir le directeur de la photo exécuter un travelling avant. Elle fait en outre usage d’une image divisée en deux actions photographiées dans le même plan (« split screen ») parfaitement exécutée au montage.

Bandes-annonces de la collection : ce sont exactement les mêmes que celles visibles aussi dans les bonus de Martin Roumagnac puisque que ces deux titres sortent au même moment dans la collection. Ce sont presque toutes des bandes-annonces originales d’époque soigneusement restaurées - depuis Le Ciel est à vous (1944 N&B mais ce n’est pas la bande-annonce originale, c’est celle, beaucoup plus récente, de la reprise dans la section « Classics » du Festival de Cannes) de Jean Grémillon à la plus récente Du rififi à Paname (1966, scope-couleurs, bande-annonce originale en revanche) de Denys de La Patellière - sont, en général, en très bon état argentique, en formats originaux variés du 1.37 au 2.35 selon les titres, N&B ou couleurs selon les titres, toutes compatibles 16/9 sur Blu-ray. Celle du film de référence de 1956 est très soigneusement restaurée, au format original Scope 2.35 bien respecté.

Notre Dame de Paris

Image - 5,0 / 5

Format original 2.35 CinemaScope et couleurs Eastmancolor, compatible 16/9 ou 21/9 (sur Blu-ray en Full HD 1920x1080p 24 images / secondes) ou 4/3 (sur DVD en 720x576p 25 images / secondes). Image argentique très bien restaurée. Beau master fourni par Studio Canal à Coin de mire. Sur les 120 minutes que dure le titre en Blu-ray, c’est presque parfait, compte tenu de l’âge du matériel. Direction photo signée Michel Kelber qui est inégale : les séquences nocturnes sont nuancées et soignées, souvent très belles même si Kelber a tendance à un peu trop éclairer celles d’intérieurs jours. Parfait équilibre entre préservation du grain et lissage numérique. Dorénavant l’édition de référence en Full HD.

Son - 5,0 / 5

VF d’époque en DTS-HD Master Audio 2.0. mono (sur Blu-ray) et Dolby 2.0 mono (sur DVD) + VFSTF sous-titrage français pour sourd et malentendants. Offre nécessaire et suffisante pour le cinéphile francophone. Son net, piste techniquement bien nettoyée, sans effet de souffle particulier. Musique symphonique ample, signée Georges Auric.

Crédits images : Raymond Voinquel © Paris Films, Panitalia

Configuration de test
  • Téléviseur 4K LG Oled C7T 65" Dolby Vision
  • Panasonic BD60
  • Ampli Sony
Note du disque
Avis

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Guy
Le 13 décembre 2022
J'avais vu ce magnifique film à sa sortie en salles à l'époque, ensuite j'ai acquis la VHS, puis le DVD de 1999. Depuis nous l'avons revu, je ne sais combien de fois. Maintenant avec cette remastérisassion en magnifique Combo DVD et Blu-ray, nous l'avons à nouveau visionné avec émerveillement, dû à la qualité des image et du son. L'éditeur nous gâte vraiment avec ses œuvres.
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francis moury
Le 30 novembre 2022
Adaptation française luxueuse du roman médiéval de Victor Hugo, à l'esthétique de mise en scène inspirée par les adaptations antérieures américaines — qui relevaient ouvertement du cinéma fantastique — mais au scénario respectant davantage l'ampleur littéraire originale.
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sonette
Le 26 mars 2011
Pas de commentaire.

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