Simone, le voyage du siècle (2022) : le test complet du Blu-ray

Ce documentaire fiction rappelle en détail la vie intime et publique d’une des grandes figures du vingtième siècle.

Un retour sur la vie de Simone Veil, disparue en 2017. Sur une enfance heureuse, brutalement bouleversée par sa déportation dans les camps nazis, sur sa formation à Sciences-Po puis à l’ENA. Sur ses engagements politiques humanistes dont l’aboutissement majeur fut la légalisation de l’interruption volontaire de grossesse.

Simone, le voyage du siècle, sorti en salles en octobre 2022, est le troisième biopic réalisé par Olivier Dahan après Grace de Monaco, (Grace of Monaco, 2014) et La Môme, son chef d’oeuvre, qui valut à Marion Cotillard l’Oscar de la meilleure actrice pour son incarnation d’Édith Piaf.

Simone, le voyage du siècle s’ouvre sur les jours heureux en famille à La Ciotat pendant l’été 1937, une séquence vite suivie d’un plan de « la marche de la mort », l’inhumain transfert, en janvier 1945, de déportés du camp de concentration de Bobrek à celui d’Auschwitz, puis à Bergen-Belsen, une marche de 70 kilomètres, une hécatombe vécue par Simone Veil, arrêtée à 17 ans avec toute sa famille. Seules elle et sa soeur Milou survivront à la shoah. Sa mère mourra du typhus un mois avant la libération du camp par les Britanniques. Son père et son frère furent vraisemblablement assassinés dès leur déportation en Estonie.

Simone, le voyage du siècle ne brille pas par la finesse de sa mise en scène qu’alourdissent trop de moments d’une tapageuse grandiloquence, ni par son découpage avec une profusion désordonnée d’allers et retours dans le temps, ni par le caractère trop invasif de l’accompagnement musical au piano d’Olvon Yacob. Il a néanmoins le mérite de communiquer l’indépendance et la force de caractère de Simone Veil dans ses engagements politiques, de rappeler son legs, principalement la légalisation de l’interruption volontaire de grossesse promulguée le 17 janvier 1975 sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing, son engagement pour l’Union européenne (elle fut la première présidente du parlement européen), son autobiographie, Une vie, qui la conduisit à l’Académie française. L’histoire d’une grande dame, entrée au Panthéon le 1er juillet 2018.

Simone Veil âgée est interprétée par Elsa Zylberstein dont la ressemblance au modèle s’est payée au prix d’un maquillage avec prothèse qui fige terriblement les expressions de l’actrice. Rebecca Marder est nettement plus à l’aise dans sa figuration de Simone Veil de 1942 à 1967. Les personnages secondaires sont bien servis, par Élodie Bouchez dans le rôle d’Yvonne Jacob, la mère de Simone, par Judith Chemla dans celui de sa soeur Milou, par Mathieu Spinosi et Olivier Gourmet dans ceux d’Antoine Veil, jeune et âgé.

Simone, le voyage du siècle (140 minutes) tient sur un Blu-ray BD-50 logé dans un boîtier bleu standard.

Le menu propose le film avec le choix entre deux formats audio, DTS-HD Master Audio 5.1 àu 2.0 stéréo.

Piste d’audiodescription DTS-HD MA 2.0.

Sous-titres pour malentendants et sous-titres en flamand.

Aucun supplément.

L’image numérique (2.39:1, 1080p, AVC), finement résolue, lumineuse, bien contrastée avec des noirs denses jamais bouchés, déploie des couleurs soigneusement étalonnées, très naturelles, mais dans une palette plus froide pour les scènes de déportation.

Le son DTS-HD Master Audio 5.1 (avec une alternative stéréo) donne une belle ampleur à l’accompagnement musical et une solide présence à l’ambiance qu’une sollicitation un peu trop discrète des canaux latéraux cantonne, la plupart du temps, sur le plan frontal. Les dialogues, d’une grande importance dans le film, ne sont malheureusement pas restitués assez clairement, pour trois raisons : un équilibre fluctuant avec musique et ambiance, un timbre parfois étouffé et quelques faiblesses d’articulation.

Crédits images : © Marvelous Productions, France 2 Cinéma, France 3 Cinéma