Brimstone (2016) : le test complet du 4K UHD

4K Ultra HD + Blu-ray

Réalisé par Martin Koolhoven
Avec Guy Pearce, Dakota Fanning et Carice van Houten

Édité par The Jokers

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Le 27/06/2023
Critique

Un rare déchaînement de violence dans cette résurgence du western spaghetti à la sauce hollandaise. Dérangeant, mais bien réalisé.

Brimstone

Bismuth, un petit village de l’Ouest des USA, à la fin du XIXème siècle. Liz, une sage-femme muette, sans sa langue, est assistée dans sa pratique par sa fille Sam. Sa vie va être soudainement bouleversée par l’arrivée d’un nouveau pasteur, inconnu de toute la communauté, mais pas de Liz…

Brimstone, sorti dans nos salles en mars 2017, met en images un scénario original du réalisateur hollandais Martin Koolhoven. Sélectionné à Venise pour le Lion d’or, salué par le Grand prix du jury au festival du western d’Almeria, le film a moissonné pas moins de six prix au festival d’Utrecht, dont ceux du Meilleur long métrage, du Meilleur réalisateur et de la Meilleure photographie.

Brimstone, divisé en quatre chapitres, Revelation (L’apocalypse), Exodus, Genesis et Retribution (Châtiment), s’ouvre sur une séquence intrigante : des balles dessinent des traînées blanches dans une eau verte. Le mystère sera entretenu jusqu’au dernier plan au terme d’un récit en boucle, étalé sur une vingtaine d’années avec de longs flashbacks.

Le film nous montre une société dans laquelle les hommes, en s’appuyant sur la religion, imposent aux femmes une autorité sans partage : elles leur appartiennent et sont là pour leur obéir. C’était il y a 200 ans, pas aujourd’hui !

Brimstone

Brimstone assène sa démonstration avec une surenchère dans la violence, faisant du « reverend » (son nom reste un mystère) une des figures les plus perverses et sadiques jamais apparues sur le grand écran. Cette lourdeur de la charge laisse le film loin derrière la référence que reste, sur un thème voisin, l’inoubliable chef-d’oeuvre qu’est La Nuit du chasseur (The Night of the Hunter) réalisé par Charles Laughton, en 1955.

Guy Pearce, convaincant dans son maniement de l’accent néerlandais d’après le réalisateur, réussit à rendre inquiétant le pasteur avec une sobriété qui tranche avec le paroxysme de ses actes. La marque d’un solide acteur, capable d’interpréter toutes sortes de personnages, y compris une drag queen dans Priscilla, folle du désert (The Adventures of Priscilla, Queen of the Desert, Stephan Elliott), le film qui l’a révélé il y a trente ans.

Avec près de 70 rôles tenus depuis l’âge de 6 ans, Dakota Fanning interprète Liz avec un jeu minimaliste qui rappelle sa prestation dans Effie Gray (Richard Laxton, 2014). On retrouve aussi, dans sa quatrième collaboration avec Martin Koolhoven, Carice van Houten que Paul Verhoeven avait révélée au grand public en 2006 avec Black Book (Zwartboek) et Kit Harington, le John Snow de la saga Game of Thrones (Le Trône de Fer).

Bien photographié par le chef-opérateur hollandais Rogier Stoffers, dans un environnement musical envoûtant composé par Tom Holkenborg, alias Junkie XL, Brimstone se range parmi les films qu’on gardera longtemps en mémoire, en partie grâce à son étalage démesuré de la violence sadique. Une arme à double tranchant qui risque de le desservir auprès de certains spectateurs mais rester pour d’autres un plaisir coupable.

Brimstone

Présentation - 2,5 / 5

Brimstone (148 minutes) tient sur un Blu-ray BD-100 4K UltraHD logé dans le traditionnel boîtier noir, glissé dans un fourreau en compagnie d’un Blu-ray BD-50 supportant le film et les suppléments d’une durée totale de 77 minutes.

Le menu propose le film dans sa langue originale, l’anglais, avec sous-titres optionnels, idéalement placés sous l’image, à cheval sur la bande noire, et dans un doublage en français, au format audio DTS-HD Master Audio 5.1. Le Blu-ray BD-50 offre une alternative DTS-HD Master Audio 2.0 stéréo.

Sous-titres pour malentendants.

Bonus - 3,5 / 5

Repris du Blu-ray sorti en 2020, exclusivement supportés par le Blu-ray BD-50, ils sont tous en anglais et sous-titrés.

14 scènes coupées (13’).

Entretien avec Martin Koolhoven (23’). Dans un parfait anglais, il rappelle qu’après la sortie de Winter in Wartime, un producteur britannique lui a suggéré de réaliser un film en anglais. Son amour pour le cinéma remontant à Il était une fois dans l’Ouest, il a choisi d’être le premier Hollandais à réaliser un western. Le script qui lui avait été soumis ne lui convenant pas, il a écrit un scénario original, une histoire atypique. Le personnage principal une femme, première victime de la violence et de l’intégrisme religieux. Dakota Fanning, peut-être parce qu’elle a commencé à jouer très jeune, comprend tout, est facile à diriger. Il a découvert Guy Pearce avec Priscilla, folle du désert, puis L.A. Confidential, deux films qui montrent sa capacité à interpréter des personnages très différents, qualité indispensable pour une histoire qui s’étend sur une période de vingt ans. Carice van Houten jouait dans son premier long métrage, AmnesiA, en 2000. Il évoque les décors de Floris Vos, le tournage par deux équipes, une en Hongrie, l’autre en Allemagne et quelques scènes tournées en Autriche et en Espagne…

Junkie XL : secrets de compositeur (36’). Tom Holkenborg, devant son synthétiseur, présente le thème de Liz qu’il a écrit pour des cordes, triste avant de s’ouvrir vers l’espoir. Il commence à l’exposer, d’une main avec le timbre du piano, avant de passer à l’orchestration, d’ajouter une, puis plusieurs parties, pour violoncelles, violons, altos, et contrebasses. On suit, pas à pas, l’enrichissement de la partition jusqu’au résultat final, enregistré par un orchestre belge. Passionnant !

Galerie de photos (2’24”), une quarantaine, principalement des photos de plateau.

Bande-annonce (2’02”).

Brimstone

Image - 5,0 / 5

L’image numérique, captée par une caméra Arri Alexa XT, au ratio d’origine 2.39:1, encodée en 4K HEVC - HDR10, allie une résolution pointue, des contrastes fermes et des couleurs naturelles, étalonnées avec soin, plus délicatement nuancées que celles de l’édition HD de 2020. Tout a été fait pour assurer un visionnage confortable des scènes les plus sombres.

Brimstone

Son - 5,0 / 5

Le son DTS-HD Master Audio 5.1 (avec une alternative 2.0 stéréo) garantit la clarté des dialogues. Une bonne dynamique et une répartition équilibrée du signal sur les cinq canaux procurent une sensation d’immersion dans l’ambiance, réaliste, sans recherche d’effets spectaculaires.

Ces observations valent pour le doublage en français, avec le même choix de formats.

Crédits images : © N279 Entertainment, Backup Media, Film i Väst, FilmWave, Illusion Film & Television, Prime Time, X-Filme Creative Pool

Configuration de test
  • Vidéo projecteur SONY VPL-VW790ES
  • Sony UBP-X800M2
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

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Philippe Gautreau
Le 28 juin 2023
Bien photographié, dans un environnement musical envoûtant, Brimstone se range parmi les films qu’on gardera longtemps en mémoire, en partie grâce à son étalage débridé de la violence sadique. Une arme à double tranchant qui risque de le desservir auprès de certains spectateurs mais d'être pour d’autres un plaisir coupable.

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