Réalisé par Andrew Niccol
Avec
Ethan Hawke, Uma Thurman et Gore Vidal
Édité par Sony Pictures
Dans un futur proche. Gattaca, un centre d’études spatiales, n’admet que des candidats conçus in vitro après une sélection minutieuse des gamètes des parents. Leur perfection génétique est régulièrement testée. Vincent, conçu naturellement, fragilisé par une insuffisance cardiaque, a réussi à entrer à Gattaca où il est relégué à un emploi d’agent d’entretien. Mais il est prêt à tout pour réaliser son rêve : embarquer à bord de la fusée qui doit être lancée vers Titan, un satellite de Saturne…
Bienvenue à Gattaca (Gattaca), un succès public dès sa sortie en 1997, le premier des sept longs métrages réalisés par le Néo-ZélandaisAndrew Niccol, nommé en 1998 à l’Oscar de la meilleure direction artistique et au Grand prix du festival du film de Paris, remporta le Prix spécial du jury de Gérardmer. Le cinéaste attira aussi l’attention en tant que scénariste de The Truman Show, réalisé en 1998 par Peter Weir.
Le scénario original écrit par le réalisateur fait un mélange assez original de deux genres, la science-fiction et le thriller, Vincent devant sans cesse échapper à une étroite surveillance policière pour cacher l’usurpation de l’identité de Jérôme, génétiquement parfait. Vincent, le personnage principal, livre ses états d’âme en voice over.
Bienvenue à Gattaca nous invite à une plongée crédible dans une société dystopique rappelant 1984 de George Orwell et, plus encore, Le Meilleur des mondes / Brave New World d’Aldous Huxley. Il pousse le spectateur à réfléchir sur les dangers de l’eugénisme, une tentation à laquelle certains pourraient un jour céder. La crédibilité du récit est renforcée par la sobriété des décors et des costumes qui fait aussi que le film ne paraît pas son âge. La tension est soutenue tout au long du métrage, avec quelques bons moments de suspense.
Jérôme est incarné par Jude Law qui, dans le rôle principal de Vincent, aurait probablement été plus convaincant qu’Ethan Hawke, un peu fade. Du beau linge dans les petits rôles, avec Ernst Borgnine, Tony Shalhoub qui allait devoir attendre encore cinq ans la célébrité qu’il acquerra en glissant ses mains dans les gants de Monk (2002-2009, 125 épisodes), Elias Koteas, le célèbre scénariste Gore Vidal (Soudain l’été dernier / Suddenly Last Summer, Joseph L. Mankiewicz, 1959), Alan Arkin qui vient de fêter ses 99 printemps… Le second rôle est tenu par Uma Thurman qui avait imprimé son image dans la mémoire des cinéphiles en 1988, dès le tendre âge de 18 ans, en Venus dans Les Aventures du Baron de Munchausen de Terry Gilliam, puis en Cécile de Volanges dans Les Liaisons dangereuses de Stephen Frears.
Bienvenue à Gattaca tire aussi profit de la direction artistique de Sarah Knowles qui confirmera son talent avec Arrête-moi si tu peux (Catch Me If You Can, Steven Spielberg, 2002) et N’oublie jamais (The Notebook, Nick Cassavetes, 2004). Mais aussi de la photographie de Slawomir Idziak, chef opérateur choisi par Krzysztof Kieslowski pour La Double vie de Véronique et Trois couleurs : Bleu, ainsi que de l’accompagnement musical de Michael Nyman qui avait, quatre ans plus tôt, composé la belle partition de La Leçon de piano (The Piano, Jane Campion, 1993).
Bienvenue à Gattaca (106 minutes) et sa bande-annonce tiennent sur un Blu-ray BD-66 4K Ultra HD logé dans le traditionnel boîtier noir.
Le menu propose le film en anglais, avec le choix entre deux formats audio, Dolby Atmos (core TrueHD 7.1) ou DTS-HD Master Audio 5.1, et dans un doublage en cinq langues, dont le français, au format standard Dolby Digital 5.1.
Sous-titres français, anglais standard et pour malentendants, et dans 25 autres langues. Ils auraient gagné à être placés sous l’image, sur la bande noire.
C’est la seconde édition 4K UHD du film. Une édition combo sortie en juin 2021, toujours disponible, offre des suppléments d’une durée cumulée de 45 minutes, logés sur un Blu-ray BD-50.
Rien d’autre que la bande-annonce (2’26”).
L’image (2160p, HEVC - HDR10), au ratio original de 2.39:1, après remasterisation 4K effectuée en 2021 à partir du négatif original, apporte à celle de l’édition Blu-ray de 2008, un net gain de résolution et un affermissement des contrastes, avec une meilleure luminosité et des noirs plus denses. Pas de lissage : le grain du 35 mm a été préservé.
Le son Dolby Atmos, testé sous le format Dolby TrueHD 7.1, assure une parfaite clarté des dialogues et donne une belle aération à l’accompagnement musical de Michael Nyman. Une répartition équilibrée du signal sur les sept canaux génère un effet immersif discret, mais convaincant.
Le doublage en français, au format compressé Dolby Digital 5.1, avec une dynamique faible et un timbre ouaté, n’a pas été pris en compte pour l’attribution de la note.
Crédits images : © Columbia, Jersey Films