The Host (2006) : le test complet du 4K UHD

Gwoemul

Édition Collector - 4K Ultra HD + Blu-ray + Blu-ray bonus

Réalisé par Bong Joon-ho
Avec Song Kang-ho, Byeon Hie-bong et Park Hae-il

Édité par The Jokers

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Le 17/01/2024
Critique

Réaliser un des meilleurs films de monstre, un défi brillamment relevé par Bong Joon-ho, lauréat de la Palme d’or pour Parasite.

The Host

Séoul, de nos jours. Sur les bords du fleuve Han, les cinq membres de la famille Park coulent des jours paisibles autour de leur petit snack. Jusqu’au jour où, des profondeurs du fleuve, surgit une créature terrifiante et inconnue qui sème la mort et la désolation. Avant de replonger, elle s’empare de la petite dernière de la famille, Hyun-seo, et l’entraîne avec elle. Persuadée que Hyun-seo est toujours vivante, sa famille décide de partir à sa recherche. Bravant la quarantaine imposée par les autorités, pourchassée par le gouvernement et les militaires, la famille Park s’engage alors dans une course-poursuite haletante, des berges du fleuve Han jusqu’aux sinistres égouts de Séoul…

The Host (Gwoemul), sélectionné à Cannes par la Quinzaine des réalisateurs, sorti en 2006, est le troisième long métrage de Bong Joon-ho après une comédie, Barking Dog (Flandersui gae, 2000), et l’excellent et sombre policier, Memories of Murder (Salinui chueok, 2003), Grand Prix du festival du Film policier de Cognac, dont la réédition 4K UHD par The Jokers fin 2022 est déjà épuisée.

The Host

Avec The Host, Bong Joon-ho s’essaie, avec un scénario original coécrit avec deux scénaristes peu connus, Haau Won-jun et Baek Chul-hyun, au genre de l’horreur avec monstre, une nouveauté en Corée. Avec des effets visuels soignés, à l’élaboration desquels ont contribué des équipes néo-zélandaise et californienne, le film se focalise sur une famille nucléaire, centre d’intérêt récurrent de la filmographie de Bong Joon-ho. À cette dimension sociale s’ajoutent des intentions politiques avec une dénonciation de la pollution et de l’ingérence des USA.

Dans la distribution, Song Kang-ho et Byun Hee-bong que Bong Joon-ho avait déjà employés en 2003 dans Memories of Murder, alors qu’il commençait, pendant le tournage, à concevoir The Host. Ko Asung incarne la fillette de 11 ans, au tout début d’une belle carrière d’actrice. On la reverra en 2013 dans un autre film de Bong Joon-ho, Snowpiercer, le Transperceneige.

Près de 20 ans après son tournage, The Host n’a pas pris une ride. Une mise en scène soignée, une belle photographie, des effets visuels réussis et un montage efficace témoignent du soin apporté par Bong Joon-ho à la préparation et à la conception de tous ses films : il n’a réalisé que sept longs métrages, de Barking Dog en 2000 à Parasite, couronné en 2019 par la Palme d’or. On attend donc avec impatience la sortie en 2024 de son prochain film, Mickey 17, avec Robert Pattinson, Mark Buffalo et Toni Collette en tête d’affiche.

The Host

Présentation - 5,0 / 5

The Host (120 minutes) et un des suppléments (52 minutes) tiennent sur un Blu-ray 4K UHD BD-100 et sur un Blu-ray BD-50. Le reste des suppléments (d’une durée cumulée de 200 minutes) est supporté par un Blu-ray BD-25.

Les trois disques sont logés dans un boîtier en épais carton à fermeture magnétique, « un packaging d’exception sans plastique », précise la jaquette. Glissé dans le boîtier orné d’un visuel panoramique exclusif de Madison Coby, sur 334 pages, le facsimile du storyboard dessiné par Bong Joon-ho. À côté de chaque cadre, une légende en coréen et sa traduction en anglais et en français.

Le film est proposé dans sa langue originale, le coréen, avec sous-titres optionnels (des sous-titres coréens s’imposent toutefois dans les quelques passages en anglais), au format audio Dolby Atmos (compatible Dolby TrueHD 7.1), et dans un doublage en français DTS-HD Master Audio 5.1.

The Host

Bonus - 4,0 / 5

Sur les deux Blu-ray du film :

Histoires de famille (The Jokers et Grab the Cat, 2023, anglais et coréen, 52’), un documentaire de Jésus Castro-Ortega, auteur d’autres courts métrages sur Mother, Snowpiercer et Memories of Murder. Interrogé à Londres, Bong Joon-ho se souvient d’avoir imaginé que Nessie, le monstre du Loch Ness, surgissait du fleuve Han traversant Séoul où, depuis, a été érigée dans un parc une statue de la créature du film qui attira 13 millions de spectateurs coréens en 2006. Bien que le projet, un film de monstre, une première dans le cinéma coréen, fut généralement dénigré, le film eut un exceptionnel succès commercial. La réalisation des scènes avec le monstre fut un défi, la technique des images de synthèse n’étant alors pas maîtrisée en Corée. Il souligne la dimension politique du film montrant une famille pauvre devant assurer seule sa survie. Le document contient une émouvante interview de Byun Hee-bong, peu avant qu’il ne disparaisse en septembre 2023.

Bande-annonce 2023 (2’03”).

Sur le Blu-ray de bonus :

Masterclass de Bong Joon-ho au Grand Rex en février 2023 (73’) pour la ressortie de The Host. Interrogé par Thierry Frémaux qui souligne la richesse du cinéma coréen révélée en Occident dans les années 80, il dit avoir découvert, sur un écran de télévision, puis en 16 mm dans un cinéclub, les films de Jean-Pierre Melville, d’Agnès Varda, d’Alfred Hitchcock… Après la créature d’Okja, le monstre « souffrant » de The Host apparaît dans 115 plans, difficiles à tourner… Il évoque les intentions de The Host, centré sur une famille, lui donnant, une dimension sociologique présente dans ses autres films… Après le succès de Parasite, il est investi dans la réalisation de son prochain film, Mickey 17, une histoire de science-fiction…

Aux origines de The Host (9’). Bong Joon-ho et les deux coscénaristes, Ha Won-jun et Back Chul-hyun, rappellent la genèse d’un scénario, né d’une fantaisie inspirée à un collégien par Nessie, le monstre du Loch Ness…

Bong Joon-ho en action (3’). Attentif à tout sur le plateau, allant jusqu’à mimer le jeu des acteurs…

Dans la tête du monstre (14’). La fabrication du monstre, selon les caractéristiques imaginées par le réalisateur, et le commentaire des ravages qu’il cause sur les berges du fleuve Han.

De l’animatique au rendu final (16’), pour quatre séquences : 1. Première attaque, 2. Le dîner de la créature, 3. Se-ju et Se-joon 4. Course-poursuite 5. Hyun-seo et Se-joon.

The Host

La communauté de Weta (6’). La création et l’animation l’équipe néo-zélandaise Weta Workshop, à partir d’une première maquette conçue par Jang Hee-chul.

>La famille Park (4’) : Hyun-seo (11 ans), son grand-père, son père exploitant d’un snack bar, son frère et sa soeur, une championne du tir à l’arc.

Le design de la créature (11’). Bong Joon-ho et Jang Hee-chul retracent la conception du monstre, « fruit d’une mutation entre reptile et amphibien que des douleurs rendent hystérique ».

Entretien avec Bong Joon-ho (7’), en 2007, à l’occasion d’une projection du film à l’UGC Ciné Les Halles. Il a regardé dans sa jeunesse à la télévision les films Hammer et ceux de John Carpenter en s’intéressant à leur dimension sociale, a participé aux manifestations étudiantes des années 80, sans adhérer à aucun système. The Host est une satire de l’Amérique montrant une famille démunie, exposée aux conséquences de la pollution…

Scènes coupées, avec ou sans le commentaire de Bong Joon-ho : avec la créature (3’) ; avec la famille Park (17’).

Tournage au coeur des ténèbres (10’). L’odeur et les rats des prises dans les égouts de Séoul ont laissé un mauvais souvenir à toute l’équipe, vaccinée à titre préventif contre le tétanos.

Créer le monstre (21’). Aucune structure répondant aux besoins n’existant en Corée, le réalisateur a fait appel à la contribution de 70 artistes de la société californienne Orphanage, sous la supervision de Kevin Rafferty, pour la réalisation des effets visuels.

Du storyboard à l’écran (7’) : sous chaque vignette du storyboard, le plan correspondant du film.

The Host

Image - 4,5 / 5

L’image, au ratio d’origine 1.85:1, restaurée et réétalonnée sous le contrôle du réalisateur après scan 4K du négatif original, encodée au format 2160p 4K HEVC - Dolby Vision, HDR10, très propre, procure, avec un bon confort de visionnage des plans dans l’obscurité des égouts, une résolution sensiblement plus fine que celle de l’édition de 2008, tout en respectant le fin grain de la pellicule 35 mm.

Son - 5,0 / 5

Le son Dolby Atmos, testé sous le format Dolby TrueHD 7.1, combine dynamique, ouverture de la bande passante, une répartition équilibrée du signal sur les sept canaux et le renfort approprié du caisson de basses pour plonger le spectateur dans l’action et sous la pluie qui arrose abondamment Séoul.

Le doublage en français, un cran au-dessous, au format DTS-HD 5.1, répondra aux attentes des allergiques aux versions originales.

Crédits images : © Chungeorahm Film, Showbox/Mediaplex

Configuration de test
  • Vidéo projecteur SONY VPL-VW790ES
  • Sony UBP-X800M2
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

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Philippe Gautreau
Le 18 janvier 2024
Près de 20 ans après son tournage, The Host n’a pas pris une ride. Une mise en scène soignée, une belle photographie, des effets visuels réussis et un montage efficace témoignent du soin apporté par Bong Joon-ho à la préparation et à la conception de tous ses films : il n’a réalisé que sept longs métrages, de Barking Dog en 2000 à Parasite, couronné en 2019 par la Palme d’or.
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CritiKs Moviz
Le 27 septembre 2017
« The Host » un film bizarre disposant d’une histoire loufoque dans son développement. L’intrigue est usuelle mais on n’arrive à aucun moment à s’identifier à un personnage en particulier. Le scénario comporte de nombreuses incohérences. Le rythme est haché ce qui donne un sentiment de longueur. Les effets spéciaux ne sont pas terribles et la photographie est tout juste honorable. De l’ensemble de la distribution il n’y a que les prestations de Song Kang-ho et de Go Ah-sung que l’on peut retenir. Les autres acteurs offrant des performances parfois proches du ridicule en surjouant les scènes notamment dans la partie dramatique offrant ainsi une forme beaucoup trop burlesque. Un film qui nous est apparu clairement surcoté et qu’on ne peut se permettre de recommander !
Lire ma critique complète concernant ce film : http://wp.me/p5woqV-4Ja
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Giuseppe Salza
Le 19 septembre 2011
Pas de commentaire.

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