La Taverne du Cheval Rouge (1945) : le test complet du DVD

Frontier Gal

Édition Spéciale

Réalisé par Charles Lamont
Avec Yvonne De Carlo, Rod Cameron et Andy Devine

Édité par Sidonis Calysta

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Le 15/10/2013
Critique

Accusé d’un meurtre dont il est innocent, l’évadé Johnny Hart trouve refuge dans la Taverne du Cheval Rouge, un cabaret tenu par l’irascible et impétueuse Lorena Dumont. À peine se sont-ils rencontrés que Johnny et Lorena se marient… Ce qui n’empêche pas cette dernière de livrer son mari au shérif ! Quand, six ans plus tard, il sort de prison, Johnny entend bien demander des comptes à son épouse qui lui apprend qu’il est le père d’une petite fille que kidnappe bientôt Blackie, un rival et le responsable de tous ses malheurs…

Charles Lamont, le réalisateur de La Taverne du Cheval Rouge, ne s’est pas tourné les pouces : il aura réalisé plus de 250 films de 1923 à 1959, dont une flopée de films avec Abbott et Costello, baptisés chez nous « Les deux nigauds ». Sa dernière contribution fut la direction de neuf épisodes de la série Zorro, avec Guy Williams, produite par les Studios Walt Disney.

La Taverne du Cheval Rouge (Frontier Gal ou La Fille de la frontière) est une petite oeuvre hybride, un peu western avec chevauchées, fusillades à la Winchester et au Colt 45 et bagarres viriles au saloon… Mais aussi une comédie sentimentale entre le cowboy rustique et la tenancière du saloon qui s’entendent comme chien et chat. Et, autre personnage plutôt inhabituel dans les westerns, une fillette. Surprenante coïncidence : un autre western avec une fillette du même âge sort simultanément dans la même collection : Quand la dernière balle siffle, également critiqué. Western, comédie sentimentale et, pour un dollar de plus, comédie musicale, voilà la composition du plaisant cocktail servi par La Taverne du Cheval Rouge.

Une belle galerie d’acteurs avec l’espiègle Beverly Simmons, âgée d’à peine 7 ans, Andy Devine (près de 200 films à son palmarès) dans la peau de Big Ben (la seule chose qui « cloche » avec lui c’est son penchant pour la bière, qu’il boit dans des verres à la capacité d’un aquarium), l’imposante stature de Rod Cameron (1m92 sans talons), un Indien Cherokee qui a des idées bien arrêtées sur les femmes : « Squaw facile à trouver, difficile à perdre ». Et, cerise sur le gâteau, la beauté épanouie d’Yvonne De Carlo, dont le Technicolor glorifie la carnation de la peau et le vert des yeux…

Un petit film sans prétention, original et sympathique qui apprend qu’il n’y a rien de tel qu’un baiser sur la bouche et, si cela ne suffit pas, qu’une bonne fessée pour adoucir sur le champ l’humeur d’une femme, fut-elle à prendre avec des pincettes !

Édition - 8 / 10

C’est la première édition mondiale du film sur DVD.

Le boîtier keep case s’insère dans un étui dans les tons bistre de toute la collection Western de légende de l’éditeur Sinonis Calysta, une mine d’or pour les amateurs de westerns avec pas loin de 200 titres, dont beaucoup n’avaient pas encore eu les honneurs d’une copie sur galette argentée.

Le menu animé présente un choix entre la version originale avec sous-titres français imposés ou un doublage en français. Le changement de langue oblige à repasser par le menu et par le début du film. La durée du film est de 81 minutes et pas de 92 comme mentionné sur la jaquette.

En guise de suppléments, une rapide (7’05”) présentation de Patrick Brion qui n’apporte pas un éclairage bien original sur le film. Puis une bande-annonce en 4/3 et VOST et une galerie de 10 photos d’extraits du film et d’affiches.

Le bonus intéressant est un documentaire de 25’, ambitieusement intitulé « L’histoire du western ». Loin d’être exhaustif, assez désordonné, ce court métrage de 2004 du documentariste Laurent Préyale brosse un tableau impressionniste du genre aux débuts modestes, relégué au rang de complément de programme au temps du muet, qui connut son apogée dans les années 50, puis trouva son second souffle avec le western spaghetti. Suivent de rapides coups d’oeil aux plus grandes réussites, La Chevauchée fantastique (Stagecoach), Rio Bravo, La Horde sauvage… Puis apparaissent les figures mythiques, à leur tête John Wayne, mais aussi Clint Eastwood qui oeuvra pour le genre devant et derrière la caméra, notamment pour L’Homme des hautes plaines et Josey Wales - hors la loi, tous deux récemment passés au crible de DVDFr à l’occasion de leur première sortie sur Blu-ray. Et des figures moins connues, mais qui ont frappé les esprits, comme Jane Russell, la bombe sexuelle du film Le Banni (The Outlaw).

L’image bénéficie d’une très soigneuse restauration : une copie neuve exempte de taches ou de scintillements qui ressuscite les lustres du Technicolor. En chipotant un peu, on peut regretter un très léger et très occasionnel voile gris sur les visages dans quelques séquences en lumière faible. Mais l’impression qui reste, c’est une explosion de couleurs et de lumière culminant avec les reflets éblouissants de la robe d’Yvonne De Carlo à partir de 33’07” !

Le son Doldy Digital mono 1.0, débarrassé de souffle et autres craquements, fait vaillamment son office avec (marque inévitable de son âge : il sera bientôt septuagénaire) des basses modestes et des aigus un peu métalliques.

Crédits images : © Sidonis

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
8 / 10
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Philippe Gautreau
Le 16 octobre 2013
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