Superargo contre Diabolikus (1966) : le test complet du DVD

Superargo contro Diabolikus

Réalisé par Nick Nostro
Avec Giovanni Cianfriglia, Gérard Tichy et Loredana Nusciak

Édité par Artus Films

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Le 08/04/2015
Critique

Photo Superargo contre Diabolikus

Le catcheur Superargo quitte définitivement le ring après avoir accidentellement tué son challenger. Un ami, le colonel Kinski, connaissant ses extraordinaires capacités physiques, le charge d’une dangereuse mission : mettre fin aux activités de Diabolikus qui attaque les navires pour se procurer l’uranium dont il a besoin pour mener à bien son projet de domination du monde.

Superargo contre Diabolikus, est l’un des dix films réalisés par Nick Nostro. Dans la veine du giallo, le scénario emprunte au mythe du catcheur mexicain Santo et, très nettement, au Docteur No, apparu sur les écrans trois ans plus tôt, dont Diabolikus s’inspire manifestement : le funeste personnage, sadique et sans scrupules, tapi sur une île interdite d’accès, disposant d’une technologie avancée, fomente un plan qui doit lui assurer le contrôle de toute la planète.

Les ambitions du réalisateur ont dû s’adapter aux maigres moyens alloués par la production : 32 million de pesetas (ce qui doit faire moins de 200.000 euros). Le résultat est une oeuvre d’une touchante naïveté : Diabolikus a trouvé la pierre philosophale et pu réaliser le rêve des alchimistes en transformant le mercure en or. Et Superargo tient sa prodigieuse résistance d’une particularité physiologique : son sang coagule immédiatement ! Voilà de quoi ruiner l’industrie pharmaceutique qui a tiré des anticoagulants une belle part de son chiffre d’affaires !

Ce qui ne suffit pas à dissuader les acteurs de s’impliquer dans leur travail avec grand sérieux. À commencer par Giovanni Cianfriglia, alias Ken Wood (nom qui sonne familièrement aux oreilles des cuisiniers), titulaire du rôle-titre. Ce sera son seul grand rôle dans une filmographie prolifique : il a participé à plus de 120 films, mais n’a figuré en tête d’affiche que dans le collant rouge de Superargo contre Diabolikus et de L’invincible Superman (titre international : Superargo and the Faceless Giants). Le mauvais sort s’acharnant contre lui, on ne voit jamais son visage qui reste caché par la tête de Diabolikus quand son masque est arraché !

Une partie importante du budget a dû passer dans la fabrication des costumes : celui des sbires de Diabolikus rappelle la tenue des équipages des films de science-fiction des années 60 et 70 ou de la saga Star Trek et la compagne de Diabolikus change d’atours à chaque séquence.

Saluons l’initiative d’Artus Films qui nous permet de découvrir ou revoir, pour la première fois sur DVD, ces films emblématiques du cinéma bis transalpin des années 60. Nous avons aussi testé Kriminal et Le Retour de Kriminal. Ces titres, avec Satanik et L’Espion qui venait du surgelé forment le premier noyau de la nouvelle collection Cine Fumetti.


Photo Superargo contre Diabolikus

Édition - 7,5 / 10

Le DVD, seul fourni pour le test, est proposé, comme les autres titres de la collection, dans un digipack avec, sur la couverture, un dessin emblématique des romans populaires qui, en Italie, mêlaient souvent sexe et violence et tiraient leur nom de leur couverture jaune, les  » romanzi gialli « .

Le menu fixe et musical offre le choix entre la version originale (avec sous-titres français optionnels) et un doublage en français, les deux au format Dolby Digital 1.0.

En supplément,  » Superargo, l’homme d’acier « , un entretien de 22 minutes en français avec Ferruccio Castronuovo qui fut l’assistant réalisateur du film. Pas avare en anecdotes, il raconte les difficultés de Superargo à mémoriser ses tirades (ce devait être quelque chose : il n’ouvre pratiquement pas la bouche !) et les efforts déployés pour le débarrasser d’un fort accent paysan.

Suit  » L’invincible Superargo « , un entretien de 37 minutes avec avec Curd Ridel, dessinateur et scénariste de bandes dessinées, qui connaît manifestement ses classiques, au moins ceux du cinéma bis. En cette année 1966, celle du tournage de Superargo contre Diabolikus, les super héros se bousculaient sur les écrans italiens : Diabolik, Superdiabolik, Satanik, Kriminal et autres Supermen. Les fans du genre seront ravis par la si longue liste de films énumérés, tous  » très, très chouettes « , là où d’autres se seraient contentés d’une présentation plus sélective et plus synthétique.

Mais on doit reconnaître à Artus le mérite de produire ses propres suppléments (donc 100% inédits) là où d’autres se limitent à faire du recyclage !

L’image (2.35), manifestement restaurée, est propre : quelques petites taches blanches et un léger fourmillement sur les aplats clairs ne sont pas vraiment gênants. Les couleurs sont vives, mais avec des tons de peaux qui passent occasionnellement du clair au rouge brique. La définition et contrastes sont corrects, sauf dans les scènes sombres.

Le son, lui aussi, est propre, sans bruits parasites, mais avec un léger souffle, vite oublié. Pas de miracle : la bande passante est un peu étroite, pauvre en graves et les aigus saturent un peu dans les passages forte. Mais les dialogues sont très clairement restitués dans les deux versions.

Photo Superargo contre Diabolikus

Crédits images : © Artus Films

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
7,5 / 10
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Philippe Gautreau
Le 8 avril 2015
Cette variation transalpine à petit budget sur le thème du Dr. No, l’adaptation pour l’écran d’une bande dessinée, peut maintenant être découverte dans la nouvelle collection « Cine Fumetti ».

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