Intrusion : Intégrale de la série (2014) : le test complet du DVD

Philippe, un pianiste quadragénaire, prépare un récital à l’Opéra de Strasbourg. Perturbé par des acouphènes et d’étranges visions, il s’évanouit sur scène. Peu après, il croit avoir vu Marc, son frère jumeau mort il y a trente ans dans un accident de voiture. Marc est-il réel ou l’effet d’une hallucination ?

Le scénario de minisérie Intrusion est le fruit d’une collaboration entre Frédéric Azémar, Quoc Dang Tran, Florent Meyer et Xavier Palud qui dirige également la réalisation. Les quatre auteurs disent avoir été encouragés à lancer une série française dans l’univers fantastique après le succès de celle créée par Fabrice Gobert, Les Revenants.

Si l’entreprise est plus modeste - Intrusion ne dure que 146 minutes - l’ambition est manifeste avec un scénario résolument hors des sentiers battus qui pourra dérouter les uns, ceux ayant besoin d’une explication logique à tout ce qui se passe sur l’écran, agréablement troubler les autres, ceux qui aiment le mystère. Le dernier épisode, en effet, ne dissipe pas toutes les ombres.

La minisérie utilise d’une façon originale le thème du double, plusieurs fois exploité par le cinéma. Vient immédiatement à l’esprit The Other de Robert Mulligan (1972), avec le même thème directeur, celui de deux jumeaux, l’un bon, l’autre méchant, l’un vivant, l’autre mort. Mais on ne peut oublier, non plus, Faux semblants (Dead Ringers, 1988) de David Cronenberg.

Jonathan Zaccaï, présent sur tous les plans, tient avec intensité et avec la sobriété requise par le ton de la série, le double rôle de Philippe et de Marc.

Souhaitons que le prix de la meilleure série décerné cette année au festival de Luchon favorise la diffusion d’Intrusion, y compris à l’étranger, bonheur assez rare qu’a pu apprécier la série Les Revenants.

Les trois épisodes de 50 minutes tiennent sur un DVD-9, logé dans un keep case noir, glissé dans un fourreau. Sur la jaquette et le fourreau, un beau montage photographique d’un visage éclairé recouvrant partiellement un autre visage qui n’apparaît qu’en silhouette sombre.

Menu animé et musical. Sous-titres anglais disponibles : le DVD est presque paré pour l’exportation. À souligner la beauté sophistiquée du générique.

En bonus, un documentaire sur le tournage de 23 minutes dans lequel interviennent réalisateur, scénaristes et acteurs. Ce complément, tombant souvent dans l’ornière promotionnelle, ajoute peu à la série. Xavier Palud justifie ses choix d’écriture filmique : il rejette l’agitation de la caméra et préfère les plans assez longs, construits, aux montages saccadés. Nous aussi. Il dit avoir obtenu de ses producteurs, La Compagnie des Phares & Balises et ARTE France, une grande liberté dans la réalisation.

L’image (1.78:1) est parfaitement définie, avec des couleurs assez froides, des contrastes affirmés aux blancs lumineux et aux noirs denses.

Le son Dolby Digital 5.1 est très propre, avec une bonne dynamique et un équilibre satisfaisant entre les dialogues, la musique d’accompagnement et les bruits d’ambiance, correctement placés sur les cinq voies.

Crédits images : © Benoît Linder/Compagnie des Phares & Balises