Réalisé par Paul Morrissey
Avec
Joe Dallesandro, Holly Woodlawn et Jane Forth
Édité par Carlotta Films
Joe se prostitue pour acheter sa dose quotidienne d’héroïne.
Occasionnellement, il cambriole un appartement.
Il est hébergé dans l’appartement plutôt sordide de Holly,
dont la passion est d’entasser chez « elle » toutes sortes de
meubles et d’objets hétéroclites abandonnés sur les trottoirs
de Manhattan.
Trash est le deuxième volet de la
trilogie produite par Andy Warhol
et réalisée par Paul Morrissey, s’intercalant entre
Flesh, tourné en 1968, et Heat qui
sera filmé deux ans plus tard.
Le personnage commun aux trois films est Joe, interprété par
Joe Dalessandro, tout à fait photogénique, qu’il soit habillé
ou dans le plus simple appareil, sa tenue préférée dans ces
trois films qui assurèrent sa popularité. Il jouera dans une
cinquantaine de films et de téléfilms, au nombre desquels une
bonne collection de navets.
Tourné à la façon d’un reportage, Trash est une esquisse
intelligemment filmée de la vie de hippies dans le New York
de la fin des sixties. Le climat est plus sombre encore que
celui de Flesh principalement en raison des « progrès »
de Joe avec le drogue : l’héroïne a fait de lui une sorte de
zombie. Remarquable interprétation de l’amie/ami déjanté(e)
par Holly Woodlawn (Harold Danhakl pour l’état-civil).
Elle/il s’illustra dans une douzaine de films et en étant le
coach de Dustin Hoffman pour le rôle de Tootsie.
Le disque, logé dans un keep-case transparent vert fluo, est
sérigraphié dans le style op’art avec le même graphisme que
pour les deux autres volets de la trilogie, ici pois jaunes
sur fond noir.
Excellente restauration de l’image ; un son mono d’origine,
bien nettoyé, avec léger souffle très supportable.
Les suppléments sont essentiellement constitués d’un court
métrage non sonorisé de Paul Morrissey, d’une scène coupée et
de scènes alternatives dont l’intérêt est renforcé par les
commentaires du réalisateur.
Le menu principal, animé et sonorisé, est dactylographié en
blanc sur fond noir, bien dans l’esprit d’un film à petit
budget.
Seule la version originale en anglais est dsiponible. Pas de
découpage en chapitres. On peut insérer ou supprimer les
sous-titres français à la volée.
Tous les suppléments sont au format 4/3, son mono.
Scène coupée : (9’40”). Joe, dans le froid sur les
trottoirs de New York, essaye de vendre 10 $ son chien « volé »
pour s’acheter une dose. La dominante verdâtre de cette scène
coupée permet d’apprécier les efforts faits pour redonner à
l’image couleurs vives et contraste.
Scènes alternatives (8’25”) Deux scènes, celle où un
lycéen qui se donne des allures blasées vient chercher chez
Joe et Holly « des trucs qui font planer » et celle où Holly
fait croire à un assistant social qu’il/elle est sur le point
d’accoucher pour bénéficier des allocations familiales, dans
la vague perspective d’adopter l’enfant que porte sa
soeur.
Scènes alternatives (9’59”), avec les commentaires de
Paul Morrissey ; ce sont les mêmes scènes, plus quelques
rushes passés en accéléré à la visionneuse. L’occasion pour
le réalisateur de revenir, comme il l’avait fait pour
Flesh, sur les années hippies, selon lui, des années
d’irresponsabilité. Il nous dit aussi sa préférence pour des
acteurs qui n’avaient pas suivi de cours d’art dramatique,
plus sincères.
Clip Icones Factory (1’54”) avec photos, bouts filmés
et extraits du film.
Court-métrage de Paul Morrissey, Like sleep
(11’41”, noir et blanc, dans sa « version muette originale »,
nous dit-on) : un couple assis se cure les ongles, puis se
pique avant de tomber dans un état d’hébétude, de somnolence.
Tout a l’air réel… Le silence rend la scène encore plus
déprimante !
Trash en 1970 rappelle les événements qui ont entouré
le film. En vrac la mort de Charles de Gaulle, l’assassinat
de Anwar El Sadate, les trois Américains sur la lune, les
rock stars de l’époque, Janis Joplin, Jim Morrison et David
Bowie, Star Trek à la télé et, dans les salles,
M.A.S.H. de Robert Altman (disponible en DVD) et
THX 1138 de George Lucas, alors encore à ses débuts.
L’image a été restaurée avec beaucoup de soin : la vivacité
des couleurs - bien étalonnées - les noirs profonds, avec
juste ce qu’il faut de grain, une telle qualité étonne pour
un film à tout petit budget tourné il y a 33 ans !
Il reste quelques petites taches blanches (et un vilain poil
qui tremblote dans le coin inférieur droit de l’image vers
30’) mais rien de bien gênant.
Les achoppements visuels (et sonores) qui agrémentaient les
changements de plan dans Flesh ont disparu.
Le son mono est clair avec un souffle léger et quelques « trous » fugaces dans les quelques scènes d’extérieur, pas trop gênants.