Trash (1970) : le test complet du DVD

Réalisé par Paul Morrissey
Avec Joe Dallesandro, Holly Woodlawn et Jane Forth

Édité par Carlotta Films

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Le 10/10/2003
Critique

Joe se prostitue pour acheter sa dose quotidienne d’héroïne. Occasionnellement, il cambriole un appartement.

Il est hébergé dans l’appartement plutôt sordide de Holly, dont la passion est d’entasser chez « elle » toutes sortes de meubles et d’objets hétéroclites abandonnés sur les trottoirs de Manhattan.

Trash est le deuxième volet de la trilogie produite par Andy Warhol et réalisée par Paul Morrissey, s’intercalant entre Flesh, tourné en 1968, et Heat qui sera filmé deux ans plus tard.

Le personnage commun aux trois films est Joe, interprété par Joe Dalessandro, tout à fait photogénique, qu’il soit habillé ou dans le plus simple appareil, sa tenue préférée dans ces trois films qui assurèrent sa popularité. Il jouera dans une cinquantaine de films et de téléfilms, au nombre desquels une bonne collection de navets.

Tourné à la façon d’un reportage, Trash est une esquisse intelligemment filmée de la vie de hippies dans le New York de la fin des sixties. Le climat est plus sombre encore que celui de Flesh principalement en raison des « progrès » de Joe avec le drogue : l’héroïne a fait de lui une sorte de zombie. Remarquable interprétation de l’amie/ami déjanté(e) par Holly Woodlawn (Harold Danhakl pour l’état-civil). Elle/il s’illustra dans une douzaine de films et en étant le coach de Dustin Hoffman pour le rôle de Tootsie.

Présentation - 4,0 / 5

Le disque, logé dans un keep-case transparent vert fluo, est sérigraphié dans le style op’art avec le même graphisme que pour les deux autres volets de la trilogie, ici pois jaunes sur fond noir.

Excellente restauration de l’image ; un son mono d’origine, bien nettoyé, avec léger souffle très supportable.

Les suppléments sont essentiellement constitués d’un court métrage non sonorisé de Paul Morrissey, d’une scène coupée et de scènes alternatives dont l’intérêt est renforcé par les commentaires du réalisateur.

Le menu principal, animé et sonorisé, est dactylographié en blanc sur fond noir, bien dans l’esprit d’un film à petit budget.

Seule la version originale en anglais est dsiponible. Pas de découpage en chapitres. On peut insérer ou supprimer les sous-titres français à la volée.

Bonus - 4,0 / 5

Tous les suppléments sont au format 4/3, son mono.

Scène coupée : (9’40”). Joe, dans le froid sur les trottoirs de New York, essaye de vendre 10 $ son chien « volé » pour s’acheter une dose. La dominante verdâtre de cette scène coupée permet d’apprécier les efforts faits pour redonner à l’image couleurs vives et contraste.

Scènes alternatives (8’25”) Deux scènes, celle où un lycéen qui se donne des allures blasées vient chercher chez Joe et Holly « des trucs qui font planer » et celle où Holly fait croire à un assistant social qu’il/elle est sur le point d’accoucher pour bénéficier des allocations familiales, dans la vague perspective d’adopter l’enfant que porte sa soeur.

Scènes alternatives (9’59”), avec les commentaires de Paul Morrissey ; ce sont les mêmes scènes, plus quelques rushes passés en accéléré à la visionneuse. L’occasion pour le réalisateur de revenir, comme il l’avait fait pour Flesh, sur les années hippies, selon lui, des années d’irresponsabilité. Il nous dit aussi sa préférence pour des acteurs qui n’avaient pas suivi de cours d’art dramatique, plus sincères.

Clip Icones Factory (1’54”) avec photos, bouts filmés et extraits du film.

Court-métrage de Paul Morrissey, Like sleep (11’41”, noir et blanc, dans sa « version muette originale », nous dit-on) : un couple assis se cure les ongles, puis se pique avant de tomber dans un état d’hébétude, de somnolence. Tout a l’air réel… Le silence rend la scène encore plus déprimante !

Trash en 1970 rappelle les événements qui ont entouré le film. En vrac la mort de Charles de Gaulle, l’assassinat de Anwar El Sadate, les trois Américains sur la lune, les rock stars de l’époque, Janis Joplin, Jim Morrison et David Bowie, Star Trek à la télé et, dans les salles, M.A.S.H. de Robert Altman (disponible en DVD) et THX 1138 de George Lucas, alors encore à ses débuts.

Image - 4,0 / 5

L’image a été restaurée avec beaucoup de soin : la vivacité des couleurs - bien étalonnées - les noirs profonds, avec juste ce qu’il faut de grain, une telle qualité étonne pour un film à tout petit budget tourné il y a 33 ans !

Il reste quelques petites taches blanches (et un vilain poil qui tremblote dans le coin inférieur droit de l’image vers 30’) mais rien de bien gênant.

Les achoppements visuels (et sonores) qui agrémentaient les changements de plan dans Flesh ont disparu.

Son - 3,5 / 5

Le son mono est clair avec un souffle léger et quelques « trous » fugaces dans les quelques scènes d’extérieur, pas trop gênants.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Panasonic TX-36PG50F 16/9 86 cm
  • Philips 957
  • Denon AVR 2802
  • Avant : Cabasse Goëlette. Centre : Sony SS-CN15. Arrière : Sony SS-SR15. Caisson de graves Pioneer S