La Ligne de partage des eaux (2013) : le test complet du DVD

Réalisé par Dominique Marchais

Édité par jhr Films

Voir la fiche technique

Avatar Par
Le 07/09/2016
Critique

La Ligne de partage des eaux s’inscrit dans le périmètre du bassin versant de la Loire, de la source de la Vienne sur le plateau de Millevaches jusqu’à l’estuaire. Le bassin versant, et non pas le fleuve Loire ! C’est-à-dire le plan incliné vers la mer, la totalité de l’espace irrigué, pas seulement le trait de la rivière. C’est-à-dire les zones d’activités et les zones humides, les fossés et les autoroutes, les salles de réunions et les chantiers. Car l’eau est partout, dans les sols, dans les nappes, dans l’air, circulant, s’infiltrant, s’évaporant et partout reliant les territoires entre eux, désignant leur interdépendance, nous faisant rêver à leur solidarité. La Ligne de partage des eaux n’est donc pas seulement cette ligne géographique qui sépare des bassins versants mais elle est aussi la ligne politique qui relie des individus et des groupes qui ont quelque chose en partage : de l’eau, un territoire, un paysage.

La Ligne de partage des eaux est le deuxième long métrage réalisé par le documentariste Dominique Marchais après Le Temps des grâces, sorti dans les salles et sur DVD en 2009, une histoire du monde agricole français qui reçut un accueil très favorable de la critique.

La Ligne de partage des eaux se range dans cette estimable catégorie des documentaires dont l’auteur s’efface, à la manière de Frederick Wiseman : il se limite à capter des images, à enregistrer des points de vue divers, en laissant au spectateur le soin de peser le pour et le contre pour tirer ses propres conclusions.

Tout au long du documentaire, des vues opposées s’expriment, notamment entre les tenants du respect absolu de la nature, jusqu’à son moindre brin d’herbe et ceux en faveur de l’implantation raisonnée de zones d’activité industrielle ou commerciale pour répondre aux besoins de la population et soutenir l’emploi. Le maire de Châteauroux expose clairement l’enjeu : on peut créer des centaines d’emplois sur un terrain de 300 hectares qui, en exploitation céréalière, ne serait cultivé que par une seule personne. Les extraits des débats soulignent les difficultés de communication entres les participants très (trop) nombreux et l’énergie à déployer pour entreprendre quoi que ce soit.

La Ligne de partage des eaux aide à prendre conscience de l’attention à porter à plusieurs aspects de la protection des réseaux hydrographiques, notamment au délicat problème de l’interruption de leur continuité qui, par défaut d’entretien des rus, par la construction de barrages, stoppe la propagation de la vie animale.

Le film s’écarte souvent de l’hydrographie pour toucher à l’urbanisme avec le souci de certains élus de préférer la restauration de l’habitat existant dans les petites communes à la construction de maisons individuelles éparses entraînant d’important coût de raccordement aux réseaux divers. Et aussi au recul de l’agriculture qui abandonne des espaces autrefois cultivés à l’envahissement de la forêt.

Le sujet est donc complexe, avec des enjeux aussi nombreux que les pièces du puzzle qu’assemble un enfant à l’ouverture du film et qui servent d’illustration à la couverture du digipack.

Édition - 7 / 10

La Ligne de partage des eaux (104 minutes) tient sur un DVD-9 logé dans un fin digipack de 7 mm contenant le disque et un intéressant entretien avec le réalisateur sur livret de huit pages. Le menu animé et musical propose le film au format Dolby Digital stéréo. À noter l’esthétique du générique.

En supplément, Lenz échappé, un court métrage (1.33:1, couleurs, 9 minutes), réalisé en 2003 par Dominique Marchais. Une notice introductive expose le sujet : les pasteurs et savants Oberlin et Lavater soutiennent, en 1778, qu’on peut déduire le caractère d’une personne en étudiant la forme de son visage. Le test est effectué sur Lenz, un jeune écrivain de passage dans les Vosges. Après que son profil ait été dessiné, qu’une empreinte de son visage ait été moulée, la caméra le suit dans ses promenades dans la campagne. L’image est propre, le son affecté par du souffle.

Suivent quatre scènes coupées (d’une durée cumulée de 27 minutes) qui sont autant d’intéressants compléments au documentaire pour en faire sa version longue.

Enfin, une bande annonce.

L’image (1.85:1) est plutôt bien définie, avec des couleurs naturelles, correctement étalonnées.

Le son Dolby Digital stéréo, propre, avec une bonne dynamique, restitue clairement les dialogues et finement les bruits de la nature : bruissement des feuilles dans la brise, chant des oiseaux… Faible séparation des deux voies.

Crédits images : © Zadig Films, ARTE France Cinéma, CNC

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
7 / 10
Avis

Moyenne

4,0
5
0
4
1
3
0
2
0
1
0

Je donne mon avis !

Avatar
Philippe Gautreau
Le 7 septembre 2016
La Ligne de partage des eaux aide à prendre conscience de l’attention à porter à plusieurs aspects de la protection des réseaux hydrographiques, ici celui du bassin de la Loire, mais touche aussi à l’urbanisme, au recul de l’agriculture qui abandonne des espaces autrefois cultivés à l’envahissement de la forêt. Sur chaque sujet, les tenants du pour et du contre s’expriment, laissant le spectateur libre de se faire une opinion.

Lire les avis »

Multimédia
La Ligne de partage des eaux
Bande-annonce

Proposer une bande-annonce

Du même auteur
(publicité)

(publicité)