Overlord (1976) : le test complet du DVD

Réalisé par Stuart Cooper
Avec Brian Stirner, Davyd Harries et Nicholas Ball

Édité par Sidonis Calysta

Voir la fiche technique

Avatar Par
Le 07/09/2016
Critique

Overlord

Tom Beddows, un Anglais de vingt ans, est appelé à servir dans l’infanterie. Après un éprouvant entraînement, il est transféré au printemps 1944 sur la côte sud, là où se prépare le débarquement sur les plages de Normandie, l’opération Overlord.

Overlord est le meilleur film de l’Américain Stuart Cooper qui a surtout réalisé des oeuvres pour la télévision dont les plus appréciées sont A.D., une série sortie en 1985 sur les aventures des disciples après la mort du Christ, et Mamma Lucia ou The Fortunate Pilgrim (1988), adapté du roman de Mario Puzo, avec Sophia Loren dans le rôle-titre, celui de la mère de l’écrivain.

Bien qu’il fût récompensé par l’Ours d’argent à Berlin en 1975, Overlord sera très peu distribué, au Danemark, au Japon et, furtivement, aux USA. Il sera sorti de l’oubli par une projection en 2004 au festival de Telluride aux USA et, dix ans plus tard, au festival de Cannes, dans une version restaurée. En mai 2014 sort la première édition DVD/Blu-ray, par Criterion.

La première intention de Stuart Cooper était de réaliser un documentaire, par le montage d’archives rassemblées à l’Imperial War Museum de Londres, coproducteur du film. Puis l’idée lui vint de faire vivre, au milieu des scènes d’actualité, des personnages fictifs, un habile moyen pour impliquer émotionnellement le spectateur, tout en restant fidèle à la réalité historique.

Overlord

L’approche d’Overlord par Stuart Cooper est diamétralement opposée à celle de Steven Spielberg dans Il faut sauver le soldat Ryan ou à celle des réalisateurs de Le Jour le plus long. Les personnages d’Overlord sont ordinaires. Tom Beddows n’a aucunement l’étoffe d’un héros : il s’évanouit à l’injection d’un vaccin !

Deux phrases prononcées par Tom sont révélatrices de sa vision des événements. « De la chair à canon, c’est ce que nous sommes » confie-t-il à Jack, un compagnon d’armes. Plus loin, dans une lettre à ses parents, il décrit son ressenti de l’opération : « C’est comme faire partie d’une machine devenant de plus en plus grosse pendant que nous devenons de plus en plus petits, jusqu’à disparaître ».

Overlord, dans sa relation de la guerre, est donc plus proche d’oeuvres de pure fiction telles que À l’Ouest rien de nouveau (Lewis Milestone, 1930), Les Croix de bois (Raymond Bernard, 1931, désigné meilleur DVD/Blu-ray de patrimoine par le Syndicat Français de la Critique de Cinéma en 2015), Les Sentiers de la gloire, réalisé par Stanley Kubrick en 1957 (À quand une réédition ?) ou, encore, Johnny Got His Gun - Johnny s’en va-t-en guerre (Dalton Trumbo, 1971).

C’est peut-être le refus du spectaculaire et de l’exaltation du patriotisme qui explique qu’Overlord soit si longtemps resté dans l’ombre jusqu’à ce que l’édition vidéo lui donne une seconde chance, très largement méritée.

Overlord

Présentation - 3,0 / 5

Overlord (80 minutes) tient, avec ses suppléments, sur un DVD-9 logé dans un boîtier non fourni pour le test, effectué sur un check disc. Le menu animé et musical propose le film dans sa seule version originale, avec sous-titres français imposés.

Regrettons, une fois de plus, d’être privés de l’édition Blu-ray distribuée par Criterion aux USA et au Royaume Uni.

Bonus - 3,0 / 5

En bonus, une présentation du film par Bertrand Tavernier (28’) qu’on a vu plus inspiré. Il souligne l’originalité du film, qu’il qualifie d’OVNI, par la banalité des personnages fictifs, par le rejet de tout élément spectaculaire, de toute dramatisation, notamment lors des adieux de Tom à ses parents ou de la relation de sa brève liaison avec une jeune fille rencontrée dans un bal. Bertrand Tavernier souligne le soin apporté à la photo par John Alcott, le chef opérateur de quatre des plus grands films de Stanley Kubrick, qui s’est servi des mêmes objectifs que ceux utilisés par les services cinématographiques des armées pendant la seconde guerre mondiale. Il salue également le choix des archives notamment de celles, inédites, montrant d’improbables machines, paraissant avoir été inventées par des savants fous, pour nettoyer les plages des mines et des barbelés. Il a, d’autre part, apprécié la musique originale de Paul Glass. Une présentation utile, mais rendue longuette par des répétitions.

Pour finir, une galerie de 14 photos et une bande annonce.

Dommage qu’aucun des bonus qui complétaient l’édition Criterion (plus de 90 minutes, le commentaire du réalisateur et du principal acteur, plus un livret) n’ait été repris.

Image - 4,5 / 5

L’image (1.66:1) propose un noir et blanc parfaitement nettoyé, bien contrasté, avec un léger grain qui atténue les différences avec les archives, soigneusement restaurées pour la plupart d’entre elles, tant et si bien qu’on passe parfois des séquences d’archives à celles filmées trente ans plus tard sans presque s’en rendre compte.

Son - 4,0 / 5

Le son Dolby Digital 1.0 mono a, lui aussi, été très correctement débarrassé de tous bruits parasites et du souffle. Stable, sans distorsions, il n’est affecté que par quelques saturations dans certains passages forte de l’accompagnement musical.

Overlord

Crédits images : © Sidonis Calysta

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

4,0
5
0
4
1
3
0
2
0
1
0

Je donne mon avis !

Avatar
Philippe Gautreau
Le 7 septembre 2016
Overlord, le meilleur film de l’Américain Stuart Cooper, Ours d’argent à Berlin en 1975, relate le débarquement des forces alliées sur les plages de la Baie de Seine en juin 1944, vu par les yeux de Tom Beddows, un jeune soldat anglais qui n’a rien d’un héros. Terrifiant !

Lire les avis »

Multimédia
Overlord
Bande-annonce VO

Proposer une bande-annonce

Du même auteur
(publicité)

(publicité)