Happy Valley - Saison 2 (2016) : le test complet du DVD

Catherine Cawood, sergent de police dans une petite ville du Yorkshire, est toujours hantée par un mauvais souvenir : sa fille s’est suicidée à 17 ans après avoir mis au monde un fils, le fruit du viol par Tommy Lee Royce, un dangereux psychopathe. La petite communauté est en émoi : un tueur en série s’en prend à des femmes seules.

Happy Valley, créée par Sally Wainwright, coproduite par la BBC, a été saluée meilleure série de 2015 par le BAFTA TV Award (devant Peaky Blinders, une autre grande réussite) et par le FIPA d’or à Biarritz.

Si la saison 2 met en arrière-plan le personnage de Tommy Lee Royce, on ressent la menace qu’il continue de faire peser sur Catherine Cawood, qui l’a reconduit derrière les barreaux au terme de la saison précédente. Il y a fort à parier qu’il ressurgira, toujours aussi menaçant, dans la saison 3 dont Sally Wainwright a annoncé en août 2016 la production dans une interview au Radio Times, l’impérissable magazine culturel britannique, créé par la BBC en 1923.

Happy Valley accueille trois nouveaux personnages qui vont compter dans cette nouvelle saison : John Wadsworth, un inspecteur qui saura ce qu’il en coûte d’être infidèle, Ann Gallagher, une jeune recrue et Frances Drummond, une femme aussi fragile qu’inquiétante.

What a shit week!

C’est le résumé lapidaire fait par Catherine des événements de la saison 2 qui la soumet à de douloureuses épreuves. Le scénario, épisode après épisode, approfondit la connaissance de Catherine. Non seulement reste-t-elle taraudée par la perte de sa fille au sortir de l’adolescence, mais elle continue à vouer une haine homicide à l’encontre de Tommy Lee Royce. Elle abrite, de plus, une soeur immature et le nouveau petit ami de celle-ci, tous deux alcooliques pas encore repentis, et doit faire face à l’hostilité mal contenue de son petit-fils.

Happy Valley fait ainsi de Catherine, brillamment interprétée par Sarah Lancashire, un personnage aussi complexe et tourmenté que celui de Jane Tennison, incarné par Helen Mirren, dans Suspect numéro 1 (Prime Suspect), une remarquable série policière, plus noire encore que Happy Valley.

Ce qui fait la force de ces deux séries est leur réalisme, leur pessimisme aussi, souligné par la fragilité et la souffrance des personnages principaux. Rien de spectaculaire dans Happy Valley, qui choisit d’exposer sans fard le mal de vivre de certains dans une région sévèrement touchée par la crise économique. Dans ce contexte, on découvre un tueur en série « ordinaire », à cent lieues de la vision iconique imprimée sur les écrans par Hannibal Lecter.

Une série forte, âpre, à ne pas manquer !

La saison 2 de Happy Valley (6 épisodes de 52 minutes) et ses courts suppléments tiennent sur deux DVD-9 proposés dans un boîtier noir. Le menu animé et musical donne le choix entre la version originale, avec sous-titres français optionnels, et un doublage en français, les deux au format Dolby Digital 2.0 stéréo (la BBC reste résolument réfractaire au son multicanal !). On regrettera, encore une fois, que l’édition Blu-ray n’ait pas traversé le Channel.

Un coffret de quatre DVD contenant les deux premières saisons sort simultanément, à un prix sympathique.

Alors que la saison 1 avait été livrée sans suppléments, un effort a été consenti pour cette deuxième saison.

L’entretien avec Sally Wainwright (6’) permet à la créatrice de la série (trahie par son accent du Yorkshire) de souligner que l’un de ses objectifs était d’enrichir le personnage de Catherine, sans se limiter à imaginer de nouvelles intrigues policières. La saison 2 introduit aussi un nouveau personnage, plutôt inquiétant, celui de Frances. La créatrice, convaincue que la réalité dépasse la fiction, nous confie avoir passé beaucoup de temps à discuter avec Lisa, une ancienne camarade de classe, aujourd’hui policière en uniforme à Halifax. Suit un court entretien avec James Morton (5’), l’interprète de Tommy Lee Royce, qui dit avoir été ravi de se glisser dans la peau d’un dangereux psychopathe (personnage à l’opposé du pasteur qu’il incarne dans la série Grantchester). Enfin, un entretien avec Luke Webster, responsable des repérages (3’) nous apprend que tout le tournage a été effectué, sous la pluie et contre le vent, dans la Calder Valley (où Sally Wainwright passa la première partie de sa vie) autour de Hebden Bridge, dans la banlieue de Halifax (non loin de Manchester, lieu de tournage de nombreuses séries, dont l’extraordinaire Shameless).

Dans L’Espace découverte, on peut trouver le court teaser de trois séries de la BBC, The Game, une sombre histoire d’espionnage au temps de la guerre froide, créée par Toby Whithouse, Meurtres au Paradis (Death in Paradise) et Femmes & filles.

L’image (1.78:1), assez douce, mais bien contrastée, avec des couleurs soigneusement étalonnées et une agréable texture, n’appelle aucun reproche.

Le son Dolby Digital stéréo de la version originale est plus incisif que celui du doublage en français. Toutefois, les dialogues en extérieur, comme dans la saison 1, sont souvent affectés par une réverbération excessive. Les dialogues de la version française sont, eux, légèrement trop en avant.

Crédits images : © BBC, Red Production Company