Réalisé par Federico Fellini
Avec
Federico Fellini, Anna Magnani et Marcello Mastroianni
Édité par MGM / United Artists
Rome, 1931 : un jeune homme descend du train, venant du Nord :
c’est Federico Fellini, en personne.
C’est lui qui nous offrira, quarante ans plus tard, sa vision
personnelle et impressionniste de la ville éternelle, à travers
divers tableaux et avec de nombreux allers et retours dans le
temps, sur une période allant de 1931 à 1972.
Le jeune homme dîne le premier soir dans un restaurant, à l’une
des tables installées sur la chaussée : les chansons des rues
sont reprises en choeur par les convives que le passage des
trams, à quelques centimètres des tables, ne semble pas déranger.
Puis, nous sommes projetés en 1972. Fellini filme, avec des
mouvements de caméra extraordinaires, le trafic sur le « raccordo
anulare », l’autoroute qui fait le tour de la ville, où toutes
sortes de véhicules, d’hommes et d’animaux cahotent sous des
trombes d’eau, dans un tintamarre apocalyptique.
Puis nous voilà revenus peu avant la fin de la guerre, au moment
du débarquement des Américains en Sicile, dans un music hall
minable où se succèdent des numéros plus ringards les uns que les
autres, dont celui d’un trio féminin, l’équivalent transalpin des
Soeurs Étienne, qui ont sévi en France dans les années 50.
Qu’importe la nullité des artistes : le spectacle est surtout
dans la salle !
Une petite remontée dans le temps nous conduit dans les bordels,
l’un huppé, l’autre misérable, avec les incontournables poitrines
felliniennes, monumentales. L’instant d’après, nous sommes au milieu
des hippies occupant toutes les marches de la Piazza Di Spagna,
puis dans le chantier sous-terrain d’une ligne du métro où les
fresques éclatantes d’une villa, vieille de 2000 ans, découverte
par hasard, s’effacent en quelques secondes au contact de l’air frais.
Bien d’autres choses encore, dont l’ineffable défilé de mode
ecclésiastique présenté par des modèles se dandinant sur un proscenium
tapissé de velours rouge, au rythme sautillant d’une composition de
Nino Rota, devant un improbable aréopage de cardinaux et de dignitaires.
Le clou de la soirée est l’apparition du pape au centre de jeux de
lumière rayonnants.
Une galerie de personnages truculents, de tous âges et de tous milieux,
qui font bruyamment la fête, jusque tard dans la nuit, avant de laisser
les restes aux chiens errants, dont les ombres fantômatiques hantent
les façades ocres des immeubles bordant les rues désertées.
Le grand cinéaste jette un regard à la fois cruel et tendre, à la fois
sans fard et surréaliste sur Rome et les Romains. Dans la séquence finale,
les monuments de Rome surgissent de la nuit, l’un après l’autre, dans la
lumière des phares d’une horde vrombissante de motards…
Un film unique, étourdissant, éblouissant, à voir et à revoir !
Les menus, fixes et muets, sont proposés en quatre langues. Le film est divisé en 16 chapitres, avec vignettes sans intitulés. Le choix judicieux des images facilite toutefois le repérage des scènes. Les suppléments se limitent à la bande-annonce. Le son et l’image sont, dans l’ensemble, d’une honnête qualité. Choix entre version originale en italien et doublage dans 3 autres langues. La version originale s’impose, plus que jamais : peu de dialogues et des sous-titres discrets (petits caractères, très lisibles, collés au bord inférieur de l’image) ; choix de onze langues pour les sous-titres, dont anglais et allemand pour malentendants. On peut changer de langue ou de sous-titres à la volée.
Uniquement la bande-annonce dite « originale », dont les rarissimes dialogues sont bien en italien (OK, jusqu’ici, pour l’appellation de version originale). Mais, voilà qui est original, le seul commentaire en voix off est en… anglais, sans sous-titres (pas compliqué à saisir, dans son laconisme : Fellini examines the fall of the Roman empire - 1931-1972).
Image propre. Les couleurs sont vives, correctement étalonnées, avec un léger manque de contraste. Très correct étant donné l’âge du film. Le format d’image choisi est 4/3, non anamorphique, ce qui permet de respecter le format original 1.66. Le choix du format 16/9 aurait malencontreusement rogné l’image.
Mono d’origine, avec un spectre inévitablement étroit, mais un son propre, sans saut ni grésillement.