Elisa, mon amour (1977) : le test complet du DVD

Elisa, vida mía

Réalisé par Carlos Saura
Avec Geraldine Chaplin, Fernando Rey et Norman Briski

Édité par Tamasa Diffusion

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Le 23/05/2017
Critique

Elisa, mon amour

Elisa, alertée de la détérioration de l’état de santé de son père, Luis, qu’elle n’a pas vu depuis plusieurs années, lui rend visite en compagnie de sa sœur et Isabel et de son beau-frère. Luis a quitté sa famille il y a vingt ans et vit de traductions, reclus dans une maison isolée au bout d’un chemin de terre.

Elisa, mon amour (Elisa, vida mía, 1977) est peut-être le film le plus abouti de Carlos Saura. Et aussi le plus complexe, malgré la relative simplicité de son sujet : l’approche d’une fin de vie, la découverte par Elisa d’un père qu’elle connaît peu et sa rupture avec Antonio après sept ans de mariage.

« Écrire, une sorte de thérapie occupationnelle »

Elisa surprend son père en train d’écrire, sans avoir l’intention d’être édité, tout simplement un journal qu’il veut garder secret, mais qu’Elisa lira en cachette. Des souvenirs lointains, la mémoire proche devenant fugace, qui vont nourrir le scénario.

Elisa, mon amour

Un scénario qu’un bouleversement de la chronologie et une confusion entre réel et imaginaire rendent particulièrement complexe, plus encore que celui de deux films antérieurs, Le Jardin des délices (1970) et La Cousine Angélique (1974). À tel point qu’on en vient plusieurs fois à douter du décryptage qu’on avait fait, jusqu’à se demander si Elisa est bien venue voir son père ou si ce que Carlos Saura nous montre n’est pas seulement l’illustration des états d’âme que Luis consigne sur son journal. Il introduit aussi une histoire dans l’histoire, celle, vraie ou inventée, d’une jeune femme poignardée en pleine campagne.

« On peut vivre longtemps avec une personne et, un jour, réaliser qu’on ne la connaît pas. »

Elisa, mon amour pose également quelques questions existentielles. Il remet en cause l’acquisition de la connaissance qui chasse le naturel et la spontanéité. Il stigmatise la difficulté de la communication et de la vie en couple. Que sait Elisa de son père ? Qui est Antonio dont elle a partagé la vie pendant sept ans ?

Il naît entre Fernando Rey, prix d’interprétation masculine à Cannes en 1977 pour ce rôle, et Geraldine Chaplin une extraordinaire complicité qui s’installe au bout des quelques minutes suivant les retrouvailles de Luis et d’Elisa et ne sera interrompue que par un long tête-à-tête émouvant entre Antonio et Elisa, donnant l’occasion à Geraldine Chaplin de révéler, subtilement, l’ambiguïté de son personnage, à la fois très vulnérable et capable d’une inflexible détermination.

Elisa, mon amour

Édition - 7 / 10

Elisa, mon amour nous revient, en édition séparée, dans une nouvelle Collection Carlos Saura. Il était l’un des films du coffret de neuf DVD Carlos Saura : Les années rebelles 1965-1979 édité en novembre 2015 par Tamasa Diffusion.

Elisa, mon amour (123 minutes) tient sur un DVD-9 logé dans un mince digipack. Sur la couverture, une composition graphique de Betty, reprise sur la sérigraphie du disque et sur le menu fixe et musical. Le film est présenté dans sa version originale, avec sous-titres optionnels parfaitement lisibles, mais placés un peu trop haut sur l’image, et dans un doublage en français, les deux au format Dolby Digital 2.0 mono.

Elisa, mon amour

Le bonus vidéo se limite à une galerie de cinq reproductions d’affiches.

L’image (1.66:1) parfaitement nettoyée après une restauration qui a respecté la texture argentique, propose une palette de couleurs chaudes et très saturées, mais pas toujours bien étalonnées : les visages tournent parfois au rouge brique lors les séquences moins éclairées dans lesquels les noirs ont tendance à se boucher.

Le son Dolby Digital 2.0 mono, à la bande passante relativement ouverte, propre et pratiquement sans souffle, restitue avec une grande clarté les dialogues et les notes de piano des Gymnopédies d’Érik Satie.

Elisa, mon amour

Crédits images : © Tamasa Diffusion

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
7 / 10
Avis

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Philippe Gautreau
Le 23 mai 2017
Elisa, mon amour est peut-être le film le plus abouti de Carlos Saura. Et aussi le plus complexe, malgré la relative simplicité de son sujet : l’approche d’une fin de vie, la découverte par Elisa d’un père qu’elle connaît peu. Une rare complicité naît entre Fernando Rey et Geraldine Chaplin.

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