Korczak (1990) : le test complet du DVD

Korczak, réalisé par Andrzej Wajda en 1990, retrace le dernier épisode de la vie de Henryk Goldszmit, écrivain et pédiatre polonais de réputation internationale. Auteur d’ouvrages sur l’éducation des enfants, il dirigeait un orphelinat à Varsovie qui dut être transféré dans le ghetto. Il resta jusqu’au bout avec les 200 enfants qu’il avait recueillis en les accompagnant, le 6 août 1942, au camp de Treblinka.

Le scénario, l’un des cinq qu’Agnieszka Holland a écrits ou coécrits pour des films d’Andrzej Wajda, déroule les événements, dans l’ordre chronologique. Tout commence en 1936, avec des pressions antisémites qui ont abouti à la suppression de l’émission de Henryk Goldszmit sur l’éducation des enfants, bien qu’il ait choisi de poloniser son nom en celui de Janusz Korczak.

« La mort est facile, c’est la vie qui est difficile. »

Cette fidélité à l’histoire a été facilitée par le journal, retrouvé en 1958, qu’a tenu Korczak pendant les deux ans passés dans le ghetto de Varsovie. Le film peut ainsi rappeler, dans une scène particulièrement émouvante, l’initiative prise par Janusz Korczak de faire jouer aux enfants Amal, la pièce de Rabindranath Tagore sur la mort d’un garçonnet, pour les familiariser à l’idée de la mort et leur dire qu’elle peut être douce. Un message qu’on comprend d’autant mieux en voyant les dures conditions de survie des orphelins affamés, entassés dans une seule pièce, le claquement d’un fusil déchirant, de temps à autre, le silence de la nuit.

Korczak, par sa relation factuelle de l’histoire, sans effets spectaculaires, en évitant dans la mesure du possible les images trop choquantes, annonce La Liste de Schindler que Steven Spielberg allait réaliser trois ans plus tard.

Korczak doit beaucoup au jeu sobre et juste de Wojciech Pszoniak, un des grands acteurs polonais, familier de l’œuvre d’Andrzej Wajda : on l’a vu dans sept de ses films, dont Danton (1983), Les Noces (Wesele, 1973) et La Terre de la grande promesse (Ziemia obiecana, 1975) deux œuvres majeures toujours en attente d’une édition sur Blu-ray et DVD.

Korczak (113 minutes), encore inédit en France sur disque optique, tient sur un DVD-9 logé dans un boîtier épais de 14 mm, glissé dans un fourreau. Le film est proposé dans sa seule version originale au format Dolby Digital 2.0 mono, avec sous-titres imposés placés un peu trop haut sur l’image.

Aucun bonus vidéo.

L’image (au format 1.66:1 d’origine), d’une remarquable propreté, est lumineuse, bien contrastée, avec un fin dégradé de gris et des noirs bien denses. Elle été nettoyée du bruit vidéo, sans altération de la texture argentique.

Le son Dolby Digital 2.0 mono a été débarrassé de tout bruit parasite et, dans la plupart des scènes, du souffle qui se fait toutefois entendre, à un niveau relativement élevé, au milieu des dialogues. Quelques saturations et des dialogues un peu sourds, par manque d’aigus.

Crédits images : © Éditions Montparnasse