Les Monstres - Saison 2 (1965) : le test complet du DVD

Herman, copie crachée de la créature du Frankenstein, est le chef de la famille Munster. Mais c’est son épouse qui porte la culotte, Lily, la fille de Grandpa le vampire, un savant fou qui vit sous le même toit, le plus souvent à huit mètres sous terre, dans la cave où il s’adonne à ses expériences de chimie. En cherchant dans tous les recoins, on trouvera, souvent niché dans un placard exigu, Eddie, dix ans, un petit loup-garou, le fils de Lily et Herman. N’oublions pas Marilyn, la nièce qu’ils hébergent, une belle blonde dont les prétendants prennent leurs jambes à leur cou dès leur première présentation à la famille.

La série Les Monstres (The Munsters), parodie des films de monstres des studios Universal, créée par les deux scénaristes Ed Haas et Norm Liebmann en 1964 et 1965, rassemble, sur deux saisons, 70 épisodes de 24 minutes. Une réplique de Universal à La Famille Addams (64 épisodes) qu’ABC TV venait de lancer.

Après la saison 1 de 38 épisodes livrée fin 2016, Elephant Films boucle l’intégrale de la série. Mais l’éditeur n’en reste pourtant pas là : il nous annonce la sortie, le 27 septembre, d’un coffret de 3 DVD, Les Monstres - Les inédits, qui contiendra, outre 45 minutes de bonus, deux longs métrages, Munster, Go Home! (Earl Bellamy, 1966) et The Munsters’ Revenge (Don Weis, 1981) dans lesquels on retrouve les trois acteurs principaux de la série.

C’est avec plaisir qu’on revisite la grande maison victorienne du 1313 Mockingbird Lane, devenue familière dans tous ses recoins, de la cave où Grandpa, l’aïeul vampire à la démarche de pingouin, se livre à des expériences détonantes, jusqu’au grenier où l’on pourra surprendre, niché dans un placard, Eddie, l’enfant loup-garou gâté. En passant, bien sûr, par l’escalier sous lequel se réfugie Spot, l’animal de compagnie de la famille, un encombrant dragon. Il y a aussi Marilyn, la jeune nièce horriblement… normale !

Le ressort comique de la série Les Monstres s’appuie sur les efforts… surhumains (!) des Munster pour apparaître aux yeux de tous comme la famille américaine type et sur leur conception de la normalité qui aboutit à une inversion des valeurs : ils prennent leur repas quand tous les plats sont bien froids et sont fiers de leur jardin quand fleurs et arbustes sont morts, mais prennent grand soin des mauvaises herbes, soigneusement arrosées.

Dr. Frankenstein, I presume?

La série saisit généralement les personnages dans leur train-train quotidien. Mais il arrive que les scénaristes les placent dans des situations insolites. Par exemple, au début de la saison 2, Herman, parti plonger en apnée, est pris dans les filets d’un chalutier russe. En pleine guerre froide, Moscou voit en lui un espion américain et ordonne son élimination. Dans l’épisode 26, l’arrière-arrière-petit-fils de Victor Frankenstein arrive tout droit d’Allemagne pour présenter à la famille le cousin Johann, une créature tout à fait ratée de son ancêtre, que sa ressemblance frappante avec Herman, source de quiproquos, va jusqu’à tromper Lily.

S’y ajoutent des gags de répétition et des jeux de mots qui tombent malheureusement à plat dans le doublage et les sous-titres. Parmi les gags récurrents, l’apparition de Charlie, le corbeau qui remplace le coucou pour marquer l’heure et n’hésite pas deux secondes à donner son grain de sel.

L’image des personnages reste ineffaçable, notamment celle donnée par l’acteur Fred Gwynne. D’une taille bien modeste en comparaison des 9 pieds (2,74 mètres) que lui attribue le scénario (il toise seulement 1,96 mètre), il fait renaître une image caricaturale réussie de la créature de Frankenstein.

Les Monstres, malgré quelques lourdeurs et répétitions, reste un agréable divertissement et Elephant Films comble, avec cette édition, un manque dans le catalogue des séries vintage.

Les Monstres, saison 2 (32 x 24 minutes) tient sur cinq DVD-9 logés dans un boîtier (non fourni pour le test). Un menu verdâtre, animé par une brume méphitique, sur le motif musical insistant du générique, propose les épisodes en version originale, avec sous-titres optionnels, et dans un doublage en français, les deux en Dolby Digital 1.0.

Aucun bonus vidéo. Juste la bande-annonce de quatre séries récemment éditées ou rééditées par Elephant Films : L’Agence Nostradamus, réalisée par Claude Barma en 1950, Histoires fantastiques (Amazing Stories), Night Gallery et Alfred Hitchcock présente

L’image (1.33:1) offre un noir et blanc soigneusement débarrassé des marques du temps avec des blancs lumineux et des noirs denses. Les contrastes sont fermes, avec de bons dégradés de gris.

Le son Dolby Digital 2.0 mono, bien nettoyé, restitue clairement les dialogues, malheureusement « agrémentés » de rires en boîte dans la version originale. Ils ont disparu dans le doublage en français, plus mat et, une fois n’est pas coutume, légèrement trop en retrait.

Crédits images : © CBS Television Network