L'Arme fatale - Saison 1 (2016) : le test complet du DVD

Le Texas ranger Martin Riggs, ancien Navy SEAL, a rejoint la police de Los Angeles pour tenter d’oublier la disparition de sa femme, tuée dans la collision de sa voiture avec un camion alors qu’elle se rendait à l’hôpital pour accoucher. Dépressif, alcoolique, tête brûlée, indiscipliné, il est assigné en tandem avec Roger Murtaugh, un paisible père de famille qui doit se ménager après une opération à coeur ouvert, avec pontage et pause d’un pacemaker…

L’Arme fatale (Lethal Weapon) sort d’un long sommeil les personnages de Martin Riggs et Roger Murtaugh, inventés par le scénariste Shane Black et mis en scène par Richard Donner dans une franchise de quatre buddy movies assaisonnés d’action, réalisés de 1987 à 1998, très logiquement intitulés L’Arme fatale, L’Arme fatale 2… jusqu’à L’Arme fatale 4, réédités séparément sur Blu-ray en 2016 et regroupés dans un coffret sorti en septembre 2015, toujours disponible.

Le casting de la série L’Arme fatale n’était pas une mince affaire, sans acteurs aussi connus que Mel Gibson et Danny Glover. Mais, la distance qu’ont sagement prise les auteurs avec la franchise facilitait le recrutement de nouveaux acteurs pour endosser le gilet pare-balles des deux prédécesseurs. D’autant plus que ces « nouveaux » ne sont pas tombés de la dernière pluie.

Damon Wayans, avec une expérience de comique (et aussi de scénariste), une bonne trentaine de rôles dans des comédies, une solide contribution au polar d’action face à Bruce Willis dans Le Dernier samaritain (The Last Boy Scout, Tony Scott, 1991), avait toutes les qualifications requises pour assumer le rôle de Roger Murtaugh, père affectueux de deux adolescents devenus incontrôlables et d’un heureux accident, Katie, un bébé qu’on voit doucement grandir, épisode après épisode.

Clayne Crawford, avec plus d’une soixantaine de rôles à son palmarès, plongé en 2012 en pleine action dans le road movie The Baytown Outlaws (Les hors-la-loi) de Barry Battles, interprète de l’un des personnages principaux de l’excellente série Rectify, n’arrivait pas sans préparation sur les plateaux de la série. En fait, il y tient la vedette en se glissant parfaitement dans la peau de Martin Riggs, un homme dévasté par la mort de sa femme, dépressif, suicidaire, alcoolique, impulsif et violent.

L’Arme fatale affiche, dès les deux premiers épisodes, réalisés par MCG, la place qu’il réserve à l’action. Dès la première scène, même, avec une course-poursuite sur les pistes poussiéreuses du désert texan, du côté d’El Paso. Sauts vertigineux, courses folles dans les rues de Los Angeles (et même sur le circuit de Long Beach !), batailles rangées à l’arme automatique, bagarres à poings nus ou à l’arme blanche… ménagent pourtant suffisamment de moments de calme mis à profit, notamment au cours de sessions d’analyse avec une séduisante psychiatre, pour donner suffisamment d’épaisseur psychologique aux protagonistes, particulièrement à Riggs.

L’Arme fatale, habilement filmée, avec des personnages attachants, de bons acteurs, des affaires variées présentées épisode après épisode, des ruffians de tout poil, (barons de la drogue, tueurs à gage, flics corrompus…), des scènes d’action survitaminées, des cascades impressionnantes, des arcs narratifs solides reliant les épisodes, un bon dosage d’humour… dissipe les craintes que pouvaient susciter l’adaptation d’une franchise mythique dans son genre.

La diffusion de la saison 2 par le réseau Fox a débuté le 26 septembre.

L’Arme fatale (18 x 42 minutes) et ses suppléments (89 minutes) tiennent sur quatre DVD-9 (trois disques dans l’édition Blu-ray) logés dans un boîtier d’une épaisseur raisonnable (14 mm), glissé dans un étui.

Dans ce clone parfait de l’édition américaine, le menu fixe et musical offre le choix entre version originale, au format Dolby Digital 5.1 et doublage en français, allemand et castillan, au format Dolby Digital 2.0 stéréo.

Sous-titres en français et dans quatre autres langues, dont l’anglais pour malentendants.

En complément, une version non censurée du pilote (45’) : dite « de longue durée », en encodage séparé, elle dure précisément 55 secondes de plus que l’autre version !

Puis, des scènes coupées (26’), un bêtisier (3’) et le rechargement de L’Arme fatale (15’) dans lequel le créateur Matthew Miller, la productrice Jennifer Gwartz, interrogés par l’acteur Johnathan Fernandez (le médecin légiste), soulignent le défi que constituaient l’adaptation et le casting d’une aussi célèbre franchise. Clayne Crawford a été judicieusement sorti de sa retraite dans une ferme d’Alabama après avoir été repéré pour sa bonne adéquation au personnage de Martin Riggs dans une courte séquence d’un film indépendant. Les auteurs ont évité de copier les films, tout en restant fidèles à leur esprit.

L’image (1.78:1), bien que les épisodes aient été quelque peu tassés sur chaque disque, ne laisse paraître aucun défaut de compression, mais aurait peut-être pu profiter d’un meilleur piqué dans les scènes en lumière faible.

Les couleurs, agréablement saturées, ont été soigneusement étalonnées.

Le son Dolby Digital 5.1 de la version originale, avec une bonne dynamique et un spectre largement ouvert, avec des basses fermes, fait son petit effet à l’occasion des nombreuses explosions et échanges de tirs d’armes automatiques. L’utilisation intelligente des cinq voies procure une efficace sensation d’immersion dans l’action, dont est privé le doublage en français. Une raison supplémentaire pour privilégier la version originale, d’autant plus que le doublage en français est peu inspiré.

Les dialogues de la version originale sont, dans quelques scènes en intérieur, affectés par un excès de réverbération.

Crédits images : © Warner Bros. Television