Alexander Mackendrick : The Maggie + Sammy Going South + Mandy, Crash of Silence : le test complet du DVD

Réalisé par Alexander Mackendrick
Avec Paul Douglas, Alex Mackenzie et Phyllis Calvert

Édité par Tamasa Diffusion

Voir la fiche technique

Avatar Par
Le 26/03/2018
Critique

Alexander Mackendrick : The Maggie

- The Maggie (1954, noir et blanc, 1.37:1, 88 minutes). MacTaggart, capitaine du vieux rafiot à vapeur The Maggie, ancré à Glasgow, est si fauché qu’il ne peut même pas payer son permis de naviguer. Apprenant qu’un riche Américain, Calvin B. Marshall, cherche désespérément un bateau pour livrer une cargaison urgente sur l’île de Kiltarra, MacTaggart propose ses services…

- Sammy Going South (1963, couleurs, 2.35:1, 116 minutes). Port Saïd, 1956, pendant la crise du canal de Suez. Les parents de Sammy Hartland, 10 ans, meurent sous les bombes. Sa mère lui avait parlé d’une tante Jane, installée à Durban. Le garçon se lance seul dans une traversée de l’Afrique pour la rejoindre…

- Mandy, Crash of Silence (1952, noir et blanc, 1.37:1, 90 minutes). Christine et Harry s’opposent sur l’éducation de leur fille Mandy, sourde de naissance. Harry veut la garder près d’eux pour la protéger. Christine décide de l’inscrire dans une institution spécialisée…

Alexander Mackendrick : The Maggie + Sammy Going South + Mandy, Crash of Silence nous livre, d’un coup, trois films d’Alexander Mackendrick encore indisponibles en vidéo, alors que commence à être apprécié à sa juste valeur le talent d’un réalisateur et scénariste longtemps sous-estimé.

Certes connaissait-on ses deux premiers films, Whisky à gogo (Whisky Galore, 1949) et L’Homme au complet blanc (1951), ainsi que The Ladykillers (Tueurs de dames) (The Ladykillers, 1955) et Cyclone à la Jamaïque (High Wind in Jamaica, 1965).

Mais la récente édition de son film noir, Le Grand chantage (Sweet Smell of Success, 1957, Prix 2016 du meilleur DVD/Blu-ray décerné par le Syndicat Français de la Critique de Cinéma dans la catégorie des films de patrimoine), à nouveau, a attiré l’attention sur ses qualités d’auteur.

The Maggie, par son thème et son cadre folklorique, rappelle la comédie Whisky à gogo, en un peu plus dramatique. On y retrouve, dans le rôle de l’Américain, Paul Douglas, qu’on avait vu, quatre ans plus tôt dans Panique dans la rue (Elia Kazan, 1950) et qu’on allait revoir dans La Tour des ambitieux (Executive Suite de Robert Wise, 1952, qu’on aimerait voir sortir en vidéo). Autour de lui, une belle réunion d’acteurs écossais, certains non professionnels, ajoute à la couleur locale du film.

Alexander Mackendrick : The Maggie

Mandy, Crash of silence (Prix spécial du jury à Venise, ressorti en salles en avril 2017), derrière un mélodrame, la rupture d’un couple, s’ouvre sur l’éducation des enfants sourds, un peu à la manière d’un documentaire, avec des moments d’émotion, subtilement dosés. Bien photographiée par le célèbre Douglas Slocombe (il a tenu la caméra pour trois autres films de Mackendrick), l’oeuvre est également servie par une bonne distribution avec Jack Hawkins (La Terre des pharaons, Howard Hawks, 1955), Phyllis Calvert et Terence Morgan, sans oublier la toute jeune Mandy Miller, à laquelle Mackendrick avait confié un petit rôle dans L’Homme au complet blanc.

Sammy Going South(A Boy Ten Feet Tall aux USA) nous transporte dans une tout autre histoire, plus trouble qu’il n’y paraît au premier degré, celle de la perte de l’innocence du jeune garçon brutalement arraché à l’enfance par la mort de ses parents dont le réalisateur nous cache le visage. Sammy va entamer seul son entrée dans un monde hostile, celui des adultes auquel il va être confronté, sans protection, et dont il va vite apprendre à se méfier. Il a aussi commencé à réaliser qu’il pouvait, lui aussi, être un danger pour les autres. Sa rencontre avec Cocky Wainwright, un vieux chercheur de diamants interprété par Edward G. Robinson, est une étape importante, loin des clichés, dans la progression du jeune Sammy.

Alexander Mackendrick : The Maggie + Sammy Going South + Mandy, Crash of Silence offre une belle occasion d’approfondir la connaissance d’un cinéaste dont l’appréciation s’est trop longtemps faite au travers de deux ou trois films, une petite partie de son oeuvre.

Alexander Mackendrick : Sammy Going South

Présentation - 4,0 / 5

Les trois DVD (chaque film tient sur un DVD-9) sont logés dans un digipack à trois volets décorés avec beaucoup de goût, glissé dans un étui.

Les menus animés et musicaux proposent les films dans leur seule version originale, avec sous-titres optionnels, au format audio Dolby Digital 1.0.

À l’intérieur de l’étui, un livret illustré de 12 pages contient un très rapide survol de la vie et de l’oeuvre d’Alexander Mackendrick.

Bonus - 3,5 / 5

L’enfance de l’art (70’), c’est le regard de Charlotte Garson sur les trois films et plus largement sur le cinéma de Mackendrick. Après un rappel biographique, elle dégage quelques constantes de l’oeuvre du réalisateur, sa prédilection pour les décors naturels, l’emploi fréquent d’acteurs non professionnels, l’intérêt qu’il porte à l’enfance (non seulement dans les trois films du coffret, mais aussi dans Cyclone à la Jamaïque), l’influence du néoréalisme italien, son souci d’éviter le sentimentalisme, l’ambiguïté de ses personnages, souvent immatures, dont l’identité peut se brouiller, son perfectionnisme qui nuira à sa carrière hollywoodienne…

Un utile complément !

En bonus sur chaque disque, une galerie de photos et d’affiches.

Alexander Mackendrick : Sammy Going South

Image - 3,5 / 5

L’image de The Maggie et Mandy, Crash of Silence (noir et blanc, 1.37:1), assez soigneusement restaurée, ne montre que quelques petites taches à peine décelables, un très occasionnel bruit vidéo et une petite instabilité lumineuse. Les contrastes sont assez fermes dans l’ensemble, sauf dans les scènes les plus éclairées.

L’image de Sammy Going South (couleurs, 2.35:1) a été débarrassée de toute tache ou rayure, mais pas suffisamment du bruit vidéo qui apparaît surtout dans les scènes sombres et sur les grandes surfaces unies, comme les fonds de ciels. Les couleurs, assez bien étalonnées, sont, dans l’ensemble, légèrement délavées. Un peu d’instabilité lumineuse.

Alexander Mackendrick : Mandy, Crash of Silence

Son - 3,5 / 5

Le son de The Maggie et Mandy, Crash of Silence (Dolby Digital 1.0) offre un spectre étroit, pauvre en graves, avec quelques distorsions et saturations dans les passages forte de l’accompagnement musical. Les dialogues sont parfois un peu étouffés. Le souffle, variable, reste à un niveau tolérable.

Le son de Sammy Going South (DD 1.0), beaucoup plus propre, avec une bande passante assez large et une assez bonne dynamique, restitue clairement les dialogues.

Alexander Mackendrick : Mandy, Crash of Silence

Crédits images : © Tamasa Diffusion

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

4,0
5
0
4
1
3
0
2
0
1
0

Je donne mon avis !

Avatar
Philippe Gautreau
Le 26 mars 2018
Tamasa fait d’une pierre trois coups avec ce coffret contenant trois films d’Alexander Mackendrick encore inédits en France, allant de la comédie The Maggie qui rappelle Whisky à gogo, à l’aventure d’un jeune orphelin traversant seul l’Afrique, en passant par le dramatique isolement d’une fillette sourde-muette. En bonus, une analyse approfondie des films.

Lire les avis »

Multimédia
Alexander Mackendrick : The Maggie + Sammy Going South + Mandy, Crash of Silence
Bande-annonce VOST
Alexander Mackendrick : The Maggie + Sammy Going South + Mandy, Crash of Silence
Bande-annonce VO

Proposer une bande-annonce

Du même auteur
(publicité)

(publicité)