Réalisé par Valeriy Todorovskiy
Avec
Margarita Simonova, Anna Isaeva et Alisa Freyndlikh
Édité par Factoris Films
La fille d’un ex-danseur du Bolshoï, Youlia Olchanskaïa, dix ans, sans réelle formation, se présente à l’école de danse. Sa détermination et le soutien d’un professeur lui valent d’être admise. Commence pour elle une vie de sacrifices et une suite de difficultés à affronter, notamment la rivalité avec Karina, issue d’une riche famille…
Bolshoï, sorti en 2017, est le dernier des neuf films réalisés par le producteur ukrainien Valeriy Todorovskiy et l’unique édité en vidéo. Seuls deux de ses films sont sortis dans nos salles, L’Amour (Lyubov), en 1991, et Les Silencieuses (Strana glukhikh), en 1998.
Bolshoï, sorte de documentaire-fiction, raconte l’histoire fictive de la jeune Youlia, interprétée avec fougue et spontanéité par Ekaterina Samuilina, qui avait été sélectionnée dans l’équipe de gymnastique rythmique pour défendre les couleurs de la Russie aux derniers jeux olympiques. La jeune actrice sera remplacée, quand son personnage sort de l’adolescence, par Margarita Simonova, une étoile du Ballet National polonais, entourée d’Anna Isaeva, ex-danseuse du Ballet du Kremlin et de Nicolas Le Riche, ancienne étoile du ballet de l’Opéra national de Paris, depuis juillet 2017 directeur du Ballet Royal de Suède.
La part de fiction, qui rappelle, pour la rivalité entre Youlia et Karina, Black Swan (Darren Aronofsky, 2010), n’évite pas les clichés mais a le mérite de faire ressentir la dureté des épreuves auxquelles sont soumis les enfants dès leur intégration dans la prestigieuse école de danse.
Cette édition vidéo a ramené la durée du film de 132 à 96 minutes. Suivre le fil de l’histoire n’est pas facilité par les coupes sévères opérées pour cette édition vidéo, surtout quand elles creusent un véritable « trou » dans le scénario. Par exemple, quand Youlia est renvoyée de l’école, accusée d’avoir volé une paire de boucles d’oreilles, on ne peut qu’être surpris de continuer à la voir, sans que la moindre explication nous soit donnée !
Bolshoï vaut surtout pour son aspect quasi-documentaire, son regard réaliste sur la rigueur de l’enseignement de la danse et pour montrer son achèvement sur la scène avec des extraits de trois ballets sur des partitions écrites par Tchaïkovski, Casse-noisette, La Belle au bois dormant et Le Lac des cygnes. Soixante-dix élèves ou danseurs professionnels apparaissent dans le film.
Bolshoï fournit aussi une occasion privilégiée d’accéder à la scène du fameux théâtre en venant des coulisses. C »est la première fois, semble-t-il, qu’une autorisation d’y tourner un film a été accordée. Mais pas la première fois que le cinéma s’invite dans ce cadre prestigieux qui accueillit en décembre 1925 la première d’un monument du cinéma, Le Cuirassé Potemkine (Bronenosets Potemkin), le chef-d’oeuvre de Sergei M. Eisenstein.
Bolshoï (96 minutes) tient sur un DVD-9 logé dans un boîtier de 14 mm non fourni pour le test, effectué sur check disc.
Le menu animé et musical offre le choix entre trois versions audio : la version originale, avec sous-titres optionnels, au format Dolby Digital 5.1 et, dans le même format, un doublage en français avec le choix du DTS Digital Surround 5.1.
On peut s’étonner que le format le plus performant n’ait pas été réservé, comme cela se fait heureusement presque toujours, à la version originale.
Aucun supplément, à l’exception de la bande-annonce, doublée en français.
L’image (2.35:1), finement résolue, offre des couleurs naturelles, des contrastes fermes, assurant une parfaite lisibilité dans toutes les conditions d’éclairage, y compris dans l’obscurité du théâtre où rutilent les rouges et ors des tentures et des sièges.
Le son Dolby Digital 5.1 de la version originale rend les dialogues avec clarté et donne une belle ampleur à la musique, à laquelle le format DTS Digital Surround 5.1 du doublage ajoute un net gain de dynamique, mais au prix du débit assez monotone et peu naturel des dialogues.
Crédits images : © Marmot-film, Telekanal Rossiya, Valery Todorovsky Production Company