Réalisé par Michael Pearce
Avec
Jessie Buckley, Geraldine James et Johnny Flynn
Édité par BAC Films
Sur l’île de Jersey, Moll, la vingtaine, étouffée par sa mère, rencontre par hasard un homme de son âge vivant, à l’écart de la société, de petits boulots et de braconnage. C’est Pascal, auquel un passé trouble a fait une mauvaise réputation. Il est suspecté par la police d’être l’auteur de l’assassinat d’une jeune fille qui vient d’être commis… et d’autres meurtres antérieurs.
Jersey Affair (Beast), sorti dans nos salles an avril dernier, le premier long métrage du jeune réalisateur britannique Michael Pearce, est centré sur le personnage de Moll dont la révolte, difficilement contenue, remonte probablement aux brimades qu’elle a subies à l’école.
L’intérêt majeur de Jersey Affair, plus que la recherche du tueur en série, est la découverte progressive de la vraie nature de Moll, sévèrement refoulée depuis des années, sous la pression familiale et, aussi, par sa volonté d’enterrer un passé dont le poids est encore lourd à porter.
Cette lente révélation de l’inconscient du personnage est à mettre au crédit du scénario écrit par Michael Perce, mais aussi du talent de Jessie Buckley, une touchante actrice, au jeu naturel, déjà remarquée dans le rôle de Lorna Bow, un des personnages récurrents de la série Taboo, de la Marya Bolkonskaya de la série Guerre & Paix (BBC) (War and Peace, Tom Harper, 2016) et pour avoir tenu le rôle-titre de la minisérie The Woman in White diffusée par la BBC en avril dernier. Pascal est interprété par l’acteur et musicien Johnny Flynn, en tête d’affiche, dès 2006, de La Grande croisade (Kruistocht in spijkerbroek, Ben Sombogaart) et de Lotus Eaters (Alexandra McGuinness, 2011), puis, récemment, de Lovesick (Tom Edge, 2014, 3 saisons, une série Netflix toujours dans l’attente d’une édition vidéo).
On remarque aussi, dans le rôle de la mère possessive et manipulatrice de Moll, Geraldine James, révélée, il y a bien longtemps, par la série Joyau de la couronne, Le (Jewel in the Crown, Ken Taylor, 1984).
La relation quasi-animale entre Moll et Pascal s’accorde aux paysages spectaculaires et sauvages de l’île de Jersey (un réel dépaysement en vue des côtes normandes) particulièrement au lieu géométrique du film, une haute falaise déchiquetée, battue par les vents et la houle.
Jersey Affair démontre, dès son coup d’essai, l’étonnante maîtrise de Michael Pearce. On attend avec impatience son second film.
Jersey Affair (102 minutes) et son supplément (21 minutes) tiennent sur un DVD-9 logé dans un coffret non fourni pour le test.
Le menu animé et musical propose le film dans sa version originale, avec sous-titres optionnels, ou dans un doublage en français, les deux au format audio Dolby Digital 5.1.
Le film a bénéficié d’une édition Blu-ray au Royaume Uni.
Dans les coulisses du tournage (21’). Une caméra filme le tournage de plusieurs scènes, les directions données par le réalisateur aux acteurs et aux cameramen. Certaines prises sont faites caméra à l’épaule, par steadycam, par des travellings sur rails… Aucun commentaire, pas de doublage des dialogues.
Bande-annonce de deux récentes éditions BAC Films, distribuées par ESC Distribution : L’Échappée belle (The Leisure Seeker, Paoli Virzi, 2017) et Les Bienheureux (Sofia Djama, 2017).
L’image (2.39:1), d’une agréable texture, bénéficie d’une résolution et d’une luminosité qui révèlent tous les détails des paysages de Jersey. Les prises en intérieur ou de nuit sont bien contrastées, avec des noirs suffisamment profonds, pour assurer une parfaite lisibilité de tous les plans. Un soigneux étalonnage des couleurs assure des tons de peau naturels.
Le son Dolby Digital 5.1 de la version originale, propre, bénéficie d’une bonne dynamique, d’une généreuse ouverture de la bande passante et d’une utilisation cohérente des cinq canaux pour créer une sensation d’immersion dans l’ambiance. Les dialogues sont clairement restitués.
Ces observations valent pour le doublage en français, plutôt correct, avec des dialogues au timbre légèrement plus mat.
Crédits images : © Film4, Stray Bear Films, BFI