Les Médicis, Maîtres de Florence - L'intégrale de la saison 2 (2018) : le test complet du DVD

À la mort de Piero de Medici, Lorenzo, son fils aîné, lui succède à la direction de la banque familiale, au bord de la faillite, et prend le siège qu’il occupait, aux côtés des riches marchands, à la Seigneurie qui gouverne Florence. Il doit résister aux manoeuvres hostiles de Jacopo Pazzi et de son neveu Francesco qui souhaitent asseoir un pouvoir sans partage sur la cité…

Les Médicis, maîtres de Florence (Medici: Masters of Florence), une coproduction entre l’Italie, le Royaume Uni et la France, a été créée par Frank Spotnitz et Nicholas Meyer. Le premier s’appuie sur une solide expérience de producteur et de scénariste de plusieurs séries, et pas des moindres. Il a, notamment, contribué à l’écriture du scénario de près de 50 épisodes des dernières saisons de The X-Files, mais aussi de la saga Strike Back, de la minisérie Hunted, de Crossing Lines… Nicholas Meyer a, lui aussi, écrit nombre de scénarios dont ceux de trois des six films de la saga Star Trek et celui de C’était demain, (Time After Time) qu’il a lui-même réalisé en 1979, une inventive variation autour de la machine à explorer le temps imaginée par H.G. Wells, saluée par plusieurs prix.

Les Médicis, maîtres de Florence, avec la saison 2, nous fait faire un bond en avant dans le temps. La saison 1 commençait en 1429 avec l’accession à la tête de la banque de Cosimo il Vecchio, le grand-père de Lorenzo. Ce dernier, auquel sa générosité vaudra le surnom de Lorenzo Il Magnifico, restera le plus célèbre représentant de la lignée. Il prend la direction de la banque le 3 décembre 1469, à 21 ans. « Jeune par l’âge, et vieux par le savoir » (giovan di tempo e vecchio di sapere), il est déterminé à tenir les rênes de la cité en préférant la diplomatie à l’usage de la force.

Le scénario de la saison 2 relate fidèlement les principaux faits historiques, précisément connus, alors que la saison 1 illustrait les zones d’ombre par quelques spéculations. Lorenzo a eu tant à faire pour survivre aux menées des Pazzi, aux tensions avec les États pontificaux, à la fragilité des alliances avec le duché de Milan et la république de Venise, que le rappel des faits suffit à nourrir un scénario riche en rebondissements dans une Italie qui était le théâtre de sanglantes rivalités entre des petits royaumes ou républiques, quatre siècles avant l’unité italienne qui ne s’achèvera qu’en 1870.

Les Médicis, maîtres de Florence accueille de nouveaux personnages, donc de nouvelles têtes. Daniel Sharman, un des acteurs récurrents de la série Teen Wolf, incarne avec une forte présence Lorenzo. Et c’est Bradley James, l’Arthur de la série Merlin, qui tient le rôle de son frère Giuliano. On voit aussi, toujours du côté des hommes, trois « vilains », Matteo Martari (Squadra criminale), dans le rôle de Francesco Pazzi, Jacob Fortune-Lloyd (Wolf Hall), dans celui de Francesco Salviati, un cardinal machiavélique, et Sean Bean (The Frankenstein Chronicles), dans la peau de Jacopo Pazzi qui remporte haut la main la médaille des super-méchants. Côté dames, on retrouve une belle distribution en tête de laquelle se distingue Sarah Parish (Les Piliers de la Terre).

Les Médicis, maîtres de Florence, pour ses décors (la plupart des scènes ont été tournées à Florence et dans des décors reproduisant l’intérieur du Palazzo Vecchio), pour le soin apporté à la création des costumes, pour son scénario émaillé de conspirations, guerres, alliances et trahisons, solidement construit et énergiquement rythmé, pour la qualité de sa réalisation, tient une place honorable aux côtés d’autres séries historiques telles que Les Tudors (4 saisons, de 2007 à 2010), Wolf Hall (2015) ou encore celles sur les Borgia : Borgia, créée par Tom Fontana (2011-2014, 3 saisons) et The Borgias, créée par Neil Jordan (2011-2013, 3 saisons).

La saison 3, dont le tournage a commencé à la fin de 2018, devait être diffusée cet automne.

Les Médicis, Maîtres de Florence, saison 2 (8 épisodes d’une durée cumulée de 446 minutes) tient sur trois DVD-9 logés dans un coffret non remis pour le test, effectué sur check discs.

Le menu animé et musical propose la série dans sa version originale, en anglais, avec sous-titres imposés qui auraient pu être placés plus bas sur l’image, ou dans un doublage en français, les deux au format Dolby Digital 5.1.

Regrettons, une fois encore, d’avoir été privés d’une édition Blu-ray, disponible au Royaume Uni et en Italie.

Les suppléments modestes de la saison 1, ne sont plus ici qu’une peau de chagrin.

L’art de la révolution (4’30) fait rapidement défiler Frank Spotnitz, un producteur, les deux réalisateurs Frank Cassar et Ian Michelini, et quelques acteurs pour nous dire que cette nouvelle saison, tournée là où se sont déroulés les faits il y a plus de cinq siècles, illustre un conflit de génération, entre les plus âgés, attachés au maintien de l’ordre établi, et les plus jeunes qui souhaitent faire évoluer les rapports sociaux.

L’image (2.0:1), comme celle de la saison 1 (qui était au format 1.78:1) reste belle, avec des couleurs délicates et bien étalonnées, des contrastes assurés et des noirs denses. Le meilleur qu’un DVD puisse offrir.

Le son Dolby Digital 5.1 de la version originale (celui de la saison 1 bénéficiait du format DTS Digital Surround 5.1), avec une forte dynamique, un spectre très large et une spatialisation efficace, fait parfaitement le travail, sans l’excès de réverbération et le timbre étouffé qui affectait les dialogues de la saison 1.

Ce constat vaut pour le doublage en français qui manque malheureusement de naturel.

Crédits images : © Lovino