Réalisé par Scott Peters
Avec
Julianne Nicholson, Tyler Young et James Paxton
Édité par Elephant Films
Tivoli, état de New York. Deux lycéens, Philip et Lukas, s’aiment à l’abri des regards dans une cabane en pleine forêt. Ils se cachent à l’arrivée d’une voiture d’où sortent trois hommes. L’un d’eux, un agent du FBI infiltré, coupe les liens d’un quatrième homme enfermé dans le coffre. Ce dernier tue les trois autres, y compris l’agent du FBI bien qu’il lui ait révélé son statut. Lukas assomme le tireur au moment où il allait faire feu sur Philip. Deux jours plus tard, le tueur monte dans le bus qui conduit Philip au lycée…
Eyewitness, sortie en 2016, est la première minisérie créée par Adi Hasak, auteur du scénario de Haute trahison (Shadow Conspiracy, George Pan Cosmatos, 1997), de From Paris with Love (Pierre Morel, 2000) et de 3 Days to Kill (McG, 2014). Il a, dans la foulée, créé deux autres séries, Shades of Blue (Une flic entre deux feux), dont la saison 1 avait été éditée par Universal Pictures France en juin 2017, et s’occupe d’une autre, Margeaux, encore en préproduction au moment où nous écrivons ces lignes.
Eyewitness n’exploite pas le filon du whodunit : le scénario donne au spectateur dix bonnes longueurs d’avance sur les enquêteurs en le faisant témoin, au début de l’épisode 1, du triple meurtre et en lui révélant, dès l’épisode 2, que le tueur n’est autre que l’agent spécial à la tête de la task force du FBI chargée de démanteler un réseau de trafic de drogue et d’identifier… l’auteur de l’exécution dans la cabane !
Bien que l’enquête soit censée se dérouler dans le village de Tivoli, un village de l’état de New York, à une petite centaine de kilomètres au nord de Manhattan, la série, produite par Universal Cable Productions, a été tournée au Canada, dans l’Ontario. Mais celui qui ne connaît pas la place n’y verra que du feu.
Eyewitness avec un scénario, centré sur la traque du tueur mystérieux, étoffe son récit d’intrigues parallèles, celle de la relation amoureuse, regardée de travers dans une petite communauté, entre Lukas et Philip, celle du mal de vivre de Philip, retiré à la garde de sa mère junkie pour être confié à celle de Helen Torrance, sheriff de Tivoli, elle-même mal guérie d’un traumatisme psychologique…
Ce scénario, sans révolutionner le genre, bien construit, rythmé par des rebondissements habilement amenés et par quelques scènes d’action, avec un cliffhanger à la fin de chaque épisode, réussit à capter l’attention du début à la fin.
Eyewitness bénéficie également d’une solide distribution. Julianne Nicholson (Boardwalk Empire, Masters of Sex) porte l’étoile de sheriff, Gil Bellows est son compagnon (ils avaient tous deux joué dans la série Ally McBeal). Tyler Young et James Paxton (le fils de Bill Paxton) incarnent avec sensibilité les personnages de Philip et Lukas. Mais on gardera surtout le souvenir de Warren Christie, glaçant dans son interprétation de l’agent Ryan Kane, un inquiétant psychopathe.
Eyewitness (10 x 40 minutes) tient sur trois DVD-9 logés dans un coffret non fourni pour le test.
Le menu animé et musical propose la minisérie dans sa version originale, au format audio Dolby Digital 2.0 stéréo, avec sous-titres optionnels, ou dans un doublage en français au format Dolby Digital 5.1. On pourra discuter le choix de priver la version originale du format le plus évolué.
Pour tout bonus, les bandes-annonces des séries Hard Sun, Picnic at Hanging Rock, Falling Water, Channel Zero et Fearless, une manière de montrer qu’Elephant Films reste résolument investi dans l’édition de séries.
L’image (1.78:1), aussi précise que l’autorise le support DVD, propose des couleurs soigneusement étalonnées, légèrement désaturées, dans une palette assez froide. Lumineuse, solidement contrastée avec des noirs denses, elle assure une parfaite lisibilité de tous les plans, y compris dans les scènes de nuit.
Le son Dolby Digital 2.0 stéréo de la version originale, avec une bonne dynamique et une généreuse ouverture du spectre, fait l’essentiel du job, bien qu’on regrette d’être privé du format multicanal, d’autant plus que la séparation des deux voies est faible. On relève aussi le timbre un peu caverneux de certains dialogues.
Ce dernier défaut n’affecte pas les dialogues du doublage, placés trop en avant. Le format DD 5.1, avec peu d’effet immersif, donne surtout un peu plus d’ampleur à l’accompagnement musical.
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