Castle Rock - Saison 1 (2018) : le test complet du DVD

Castle Rock

Réalisé par Michael Uppendahl
Avec André Holland, Melanie Lynskey et Bill Skarsgård

Édité par Warner Bros. Entertainment France

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Le 05/07/2019
Critique

N’hésitez pas à visiter Castle Rock, un village où se sont donné rendez-vous de nombreux personnages du monde fantastique de Stephen King.

Castle Rock - Saison 1

Castle Rock, Maine. Après le suicide de Dale Lacy, directeur du pénitencier de Shawshank, celle qui lui succède décide de réhabiliter, pour répondre au surpeuplement, une aile désaffectée depuis trente ans. On y découvre, enfermé dans une cage au fond d’un réservoir, un inconnu qui ne figure pas sur les registres de la prison. Quand on lui demande qui il est, les seuls mots qu’il prononce sont « Henry Deaver », le nom d’un avocat pénaliste du Texas, fils adoptif du défunt pasteur de Castle Rock et de sa femme Ruth qui vit maintenant avec Alan Pangborn, l’ancien sheriff. Quand Henry Deaver revient à Castle Rock, il propose à l’inconnu, maintenant appelé « The Kid », de le représenter dans une demande de dommages-intérêts pour détention abusive et mauvais traitements…

Castle Rock est une création commune de Sam Shaw et Dustin Thomason qui avait concocté, quatre ans plus tôt, la série Manhattan, un documentaire fiction sur le Manhattan Project visant la mise au point de la bombe atomique pendant la seconde guerre mondiale, dont l’édition vidéo n’a pas traversé l’Atlantique.

Castle Rock - Saison 1

There is a lot of history in this town. Not all of it good.

Castle Rock, coproduite par J.J. Abrams, est une forme d’hommage à l’oeuvre de Stephen King. On s’y retrouve dans des lieux fictifs où se déroulent certains de ses romans, le village de Castle Rock, théâtre d’horribles tragédies, l’asile psychiatrique de Juniper Hill ou la prison de Shawshank, centre de l’action de sa nouvelle Rita Hayworth and Shawshank Redemption qui inspira une remarquable adaptation pour l’écran, Les Evadés (The Shawshank Redemption, Frank Darabont, 1994), tourné dans L’Ohio State Reformatory, reconverti en musée dans les années 90. C’est dans ces cadres que Sam Shaw et Dustin Thomason feront se croiser les chemins de personnages tirés de plusieurs romans ou nouvelles de Stephen King que le scénario va pousser à nous avouer… d’inavouables secrets !

Le Kid, interprété par Bill Skarsgård, encore plus inquiétant dans le déguisement du clown Pennywise de Ça (It, Andy Muschietti, 2017), est le personnage le plus énigmatique du lot. Qui est-il ? Est-il une victime ou un prédateur ? Pourquoi a-t-il été enfermé pendant plus de trente ans ? Comment a-t-il pu survivre si longtemps dans de telles conditions de détention ? Il nous donnera la réponse à cette question-là dans sa dernière réplique : « Au bout d’un certain temps, on ne sait plus de quel côté des barreaux on se trouve. »

Castle Rock - Saison 1

Autour du Kid, la série rassemble Henry Deaver, un autre personnage énigmatique au passé trouble, incarné par André Holland (le Dr. Algernon Edwards de The Knick, le Matt Miller d’American Horror Story : Roanoke - L’intégrale de la Saison 6). Et Ruth, la veuve du pasteur, atteinte de la maladie d’Alzheimer, brillamment interprétée par Sissi Spacek, ainsi que Scot Glenn dans le rôle de son compagnon Alan Pangborn. Il y a aussi Molly Strand, capable de revivre des scènes du passé des autres (un bienfait ou une malédiction ?), jouée par Melanie Lynskey qu’avait révélée, en compagnie de Kate Winslet, l’inoubliable Créatures célestes (Heavenly Creatures, 1994, Peter Jackson). Et, dans le rôle d’une journaliste fouineuse, Jane Levy qu’avait fait connaître Suburgatory, une intéressante série dont seule la saison 1 nous est arrivée sur DVD. Jackie Torrance, c’est le nom de la journaliste, est-elle la fille du Jack Torrance de Shining (The Shining, Stanley Kubrick, 1980) ? N’oublions pas Terry O’Quinn qui, dans le rôle de Dale Lacy, l’ancien directeur de Shawshank, expérimente un mode de pendaison inédit.

J.J. Abrams a-t-il usé de sa position de producteur exécutif de la série pour en influencer la tonalité ? La question s’impose inévitablement quand on réalise qu’un mystère, avant d’être résolu, révèle un nouveau mystère, puis encore un autre…

Castle Rock fait évoluer tous ces personnages dans un univers où le temps et l’espace se brouillent, où l’on peine à démêler rêve et réalité, ce qu’apprécieront celles et ceux qui acceptent qu’une histoire garde sa part de mystère, ce qui pourra gêner ceux qui ont besoin qu’elle se conclue par une explication cartésienne.

La diffusion de la saison 2, un prequel de Misery, avec Tim Robbins et Lizzy Caplan en tête de distribution, est attendue sur les écrans de Hulu aux USA et ceux de Canal+ en France.

Castle Rock - Saison 1

Présentation - 3,0 / 5

Castle Rock - Saison 1 (10 épisodes d’une durée cumulée de 480 minutes) et ses suppléments (53 minutes) tiennent sur trois DVD-9 logés dans un boîtier de 14 mm, glissé dans un étui.

Le menu fixe et musical propose la série dans sa version originale et dans un doublage en français et en castillan, tous au format audio Dolby Digital 5.1.

Sous-titres en huit langues, dont le français, et l’anglais (pour malentendants).

Le moment est venu de râler, une fois de plus, sur l’absence d’une édition Blu-ray, pourtant disponible au Royaume Uni et en Espagne (et même en 4K UHD aux USA).

Bonus - 3,0 / 5

Dans les coulisses des épisodes. Dix modules d’une durée cumulée de 29 minutes, donnent l’occasion à Sam Shaw et Dustin Thomason de pointer, épisode après épisode, les allusions à l’oeuvre de Stephen King, les « oeufs de Pâques » parsemés dans la série. Ils révèlent que, si l’ensemble de la série a été filmé avec des caméras numériques, les flashbacks de 1991 ont été pris sur pellicule.

Castle Rock : du sang sur la page (19’). Créateurs et producteurs ont choisi d’insuffler l’ADN des romans de Stephen King qui les avaient marqués quand ils étaient enfants. J.J. Abrams (il a donc bien interféré dans l’aventure) confie que la série visait, dans l’univers créé par Stephen King, à raconter une nouvelle histoire laissant, comme ses romans, dans l’attente d’événements terrifiants.

Les rouages de l’horreur (5’). La série célèbre le mariage entre l’écriture de Stephen King et l’approche de J.J. Abrams, celui qui considère que la question « Qu’y a-t-il dans cette mystérieuse boîte ? » est plus intéressante que la réponse. Et aussi que les personnages gagnent à être insaisissables.

Castle Rock - Saison 1

Image - 4,5 / 5

L’image (2.0:1) est parfaite : lumineuse, finement définie et contrastée, avec des noirs denses, dans une palette de couleurs froides, délibérément désaturées, en harmonie avec l’atmosphère assez glauque de la série.

Son - 4,0 / 5

Le son Dolby Digital 5.1 restitue clairement les dialogues et donne, grâce à une bonne dynamique, une belle présence à la partition symphonique aérée de Thomas Newman. L’utilisation généreuse des voies latérales procure une sensation réaliste d’immersion dans l’ambiance, particulièrement dans les nombreuses scènes tournées en extérieur.

Ce constat vaut pour le doublage en français, au même format, plutôt réussi.

Crédits images : © 2016 Hulu

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

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Philippe Gautreau
Le 21 janvier 2021
Sous la houlette de J.J Abrams, cette étrange série réunit les personnages de plusieurs romans de Stephen King dans un univers où le temps et l’espace se brouillent, où l’on peine à démêler rêve et réalité, où l’histoire garde sa part de mystère.

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Castle Rock - Saison 1
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