Vita & Virginia (2018) : le test complet du DVD

Réalisé par Chanya Button
Avec Gemma Arterton, Elizabeth Debicki et Isabella Rossellini

Édité par Pyramide Vidéo

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Le 04/12/2019
Critique

Chanya Button, fervente admiratrice de Virginia Woolf, lève le voile sur ses relations avec Vita Sackville-West, une autre femme de lettres.

Vita & Virginia

Virginia Woolf et Vita Sackville-West se rencontrent en 1922. La première est une femme de lettres avant-gardiste, la deuxième une aristocrate mondaine. Quand leurs chemins se croisent, l’irrésistible Vita jette son dévolu sur la brillante et fragile Virginia. Commence une relation passionnelle qui fait fi des conventions sociales et de leurs mariages respectifs. La fascination que Virginia ressent pour Vita, l’abîme entre sa vie d’artiste et le faste de l’excentrique aristocrate donneront naissance à Orlando, une de ses oeuvres maîtresses, bouleversante réflexion sur le genre et sur l’art.

Vita & Virginia, réalisé en 2018, est le second long métrage de Chanya Button, après Burn Burn Burn, sorti en 2015 (DVD disponible au Royaume Uni). Le scénario s’appuie sur la correspondance échangée entre Virginia Woolf et Vita Sackville-West que l’actrice et scénariste Eileen Atkins avait, en 1992, adaptée pour le théâtre. Coauteur du scénario avec la réalisatrice, elle avait écrit celui de Mrs. Dalloway (édité au Royaume Uni), réalisé en 1997 par Marleen Gorris, une adaptation du roman éponyme, publié en 1925, qui fit connaître Virginia Woolf, porte drapeau des écrivains modernistes, l’âme du club littéraire et artistique londonien Bloomsbury Group.

Vita & Virginia

Adapter sous la forme d’un film un échange de lettres (régulièrement publiées au Royaume Uni) était un défi difficile à relever. Vita & Virginia, sorti dans nos salles en juillet 2019, souffre des ruptures de rythme entraînées par les longs gros plans, trop souvent répétés, où les deux femmes écrivent ou lisent leurs lettres. Son distant survol d’une histoire d’amour complexe peine à donner suffisamment de profondeur aux deux femmes qui resteront, après la rupture de leur liaison, amies jusqu’au suicide de Virginia Woolf en 1941, une échappatoire à la folie qu’elle sentait venir.

Vita inspira à Virginia Woolf son plus grand roman publié en 1928, Orlando, l’histoire fantaisiste d’un jeune soldat anglais qui traversera quatre siècles sans jamais vieillir et deviendra une femme, « la même personne… aucune différence : juste un autre sexe ! », un personnage brillamment interprété par Tilda Swinton dans Orlando, le film réalisé par Sally Potter en 1992.

Vita & Virginia manque aussi de subtilité dans l’évocation de la fragilité mentale de Virginia Woolf suggérée par l’envahissement de la pièce où elle repose par des sarments de vigne et son attaque par des corneilles.

Si l’on peut être réservé sur l’accompagnement musical anachronique, peu inspiré et invasif, on ne sera pas insensible à la qualité de la voix, de la diction et la remarquable présence des deux actrices, Gemma Arterton et Elizabeth Debicki, ainsi qu’à la photo de Carlos De Carvalho, le chef opérateur du premier film de Chanya Button.

Vita & Virginia

Présentation - 2,5 / 5

Vita & Virginia (106 minutes) et son supplément (17 minutes) tiennent sur un DVD-9 logé dans un boîtier non fourni pour le test, effectué sur un check disc.

Le menu animé et musical propose le film dans sa version originale, avec le choix entre le format Dolby Digital 5.1 ou 2.0 stéréo, avec sous-titres imposés qui auraient pu être placés plus bas sur l’image.

Le film a été édité au Royaume Uni le 28 octobre sur DVD et Blu-ray

Bonus - 3,0 / 5

Entretien avec Chanya Button et les actrices (17’), un complément exclusif à cette édition Pyramide Vidéo. La réalisatrice dit son admiration de toujours pour Virginia Woolf dont le film saisit un moment de sa vie, celui du début de sa liaison avec Vita. Gemma Arterton a été approchée pour le rôle de Vita par Eileen Atkins. Elizabeth Debicki souligne la somme d’informations fournie par la volumineuse correspondance échangée par les deux femmes. Pour Isabella Rossellini, Lady Sackville, la mère de Vita, le film pose la question de la monogamie : est-elle aussi naturelle qu’on le soutient communément ? Toutes soulignent l’intensité de la relation entre les deux femmes de lettres et parlent de leur personnage.

Bandes-annonces de Mary Shelley (Haifaa Al-Mansour, 2017), Seule la terre (God’s Own Country, Francis Lee, 2017), First Date (Southside with You, Richard Tanne, 2016), sur la rencontre de Michelle et Barack Obama, et La Belle saison (Catherine Corsini, 2015).

Vita & Virginia

Image - 5,0 / 5

L’image digitale (1.85:1), d’une fine texture, bien définie, propose des couleurs naturelles, délicatement saturées, respectant les tons de peaux.

Son - 4,0 / 5

Le son Dolby Digital 5.1 (avec une alternative 2.0 stéréo), fin et aéré, restitue les dialogues avec une exemplaire clarté. La sollicitation trop timide des canaux latéraux cantonne l’image sonore dans le plan frontal.

Crédits images : © Pyramide Vidéo

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

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Philippe Gautreau
Le 4 décembre 2019
L’adaptation à l’écran d’un long échange de lettres n’était pas une entreprise facile. Le talent des deux actrices et la beauté de la photo aident à donner une belle image de ce que fut la liaison entre Virginia Woolf et Vita Sackville-West.

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