Réalisé par Lulu Wang
Avec
Shuzhen Zhao, Awkwafina et X Mayo
Édité par M6 Vidéo
Billi, une jeune Américaine très attachée à Nai Nai, la grand-mère avec laquelle elle a passé son enfance en Chine, avant de suivre ses parents aux USA à 6 ans, apprend que celle-ci est atteinte d’un cancer du poumon. Ses proches ont choisi de ne pas lui révéler la gravité de son état. Le mariage de Hao, un cousin de Billi, et de sa petite amie japonaise de fraîche date, Aiko, sera le prétexte d’une grande réunion de famille pour dire adieu à Nai Nai…
L’Adieu (The Farewell), sorti en 2019, est le deuxième long métrage de la réalisatrice et scénariste américaine Lulu Wang, née à Beijing en 1983, immigrée aux USA en 1989. Venue au cinéma en 1985 avec quatre courts métrages, elle réalise en 2014 son premier film, Posthumous, inconnu en France où il n’est pas sorti en salles, ni en vidéo.
Inspiré d’un vrai mensonge
L’Adieu, c’est le récit par Lulu Wang, auteur du scénario, de l’histoire vraie de l’adieu de toute la famille à sa grand-mère qu’elle a choisi de tourner à Changchun, capitale de la province de Jilin, à l’est de Beijing, là où elle avait tissé avec la vieille femme des liens serrés pendant son enfance.
Ce n’est pas le cancer qui tue, c’est la peur
L’Adieu séduit pour son authenticité et tire une partie de son intérêt de la juxtaposition des cultures. Les parents, installés depuis une trentaine d’années aux USA sont devenus Américains, mais ont gardé le souvenir des modes de vie et de pensée chinois, étrangers à Billi qui se débrouille en mandarin, mais ne peut le lire. Cette confrontation de deux modes de vie et de pensée contribue à donner à ce film émouvant une portée universelle.
L’Adieu (96 minutes) et ses suppléments (26 minutes) tiennent sur un DVD-9, logé dans un boîtier épais de 14 mm, glissé dans un étui.
Le menu animé et musical propose le film dans sa version originale, en mandarin et en anglais, avec sous-titres optionnels (qui auraient pu être placés plus bas, sur la bande noire), et dans un doublage en français (des seuls dialogues en mandarin), les deux au format audio Dolby Digital 5.1.
Le film a été édité sur Blu-ray aux USA, au Royaume Uni, en Allemagne, en Espagne, mais pas en France.
Ces suppléments son repris de l’édition Artisan / Lionsgate sortie en novembre 2019.
Confidences de la réalisatrice Lulu Wang (15’, en anglais, sous-titré). Elle supervisait la postproduction de son premier film, à Berlin, quand elle a appris que sa grand-mère souffrait d’un cancer incurable. L’Adieu raconte fidèlement la réunion de toute la famille à Changchun. Le film met en parallèle les cultures américaine et chinoise, la morale américaine, très normative dans sa distinction du bien et du mal, et la morale chinoise, plus malléable : le « bon mensonge », illégal aux USA, est couramment pratiqué en Chine pour épargner au malade la douleur causée par l’annonce de sa fin prochaine. La réalisatrice évoque le casting des premiers rôles.
Entretien avec l’actrice Awkwafina (8’, en anglais, sous-titré). L’Américaine Nora ‘Awkwafina’ Lum, rappeuse et actrice, avait, elle aussi, été élevée par sa grand-mère chinoise. Motivée par le rôle, elle a suivi des cours de mandarin pour préparer son audition.
Scènes coupées (3’)
L’image (2.39:1) est précise, lumineuse, agréablement contrastée, avec des couleurs naturelles bien étalonnées.
Le son Dolby Digital 5.1 de la version originale restitue avec clarté les dialogues (en mandarin et en anglais) et une utilisation modérée des canaux latéraux parvient à créer une discrète impression d’immersion dans l’ambiance.
Ce constat vaut pour le doublage en français, limité aux dialogues en mandarin, assez monotones. Ceux en anglais, non doublés, sont automatiquement sous-titrés.
Crédits images : © Le Pacte