Nuestras madres (2019) : le test complet du DVD

Le Guatemala, inlassablement, continue d’exhumer les restes des victimes des massacres commis par la dictature militaire pour les rendre à leurs familles…

Guatemala, 2018. Le pays vit au rythme du procès des militaires à l’origine de la guerre civile. Les témoignages des victimes s’enchaînent. Ernesto, jeune anthropologue à l’Institut médico-légal, travaille à l’identification des disparus. Un jour, à travers le récit d’une vieille femme, il croit déceler une piste qui lui permettra de retrouver la trace de son père, guérillero disparu pendant la guerre.

Nuestras madres, sorti en 2019, est le premier film de fiction du réalisateur et scénariste guatémaltèque Cesar Diaz, après deux moyens métrages documentaires, Pourquoi les hommes brûlent-ils ? (2010, 52 minutes), une production belge, et Territorio liberado (2014, 60 minutes), tous deux sur les années noires de la dictature militaire. Une activité parallèle de monteur l’a amené à contribuer à trois films de Jayro Bustamante, Ixcanul et La Llorona, récemment édités en vidéo dans le coffret Deux visages du Guatemala (Tremblores, 2019).

Nuestras madres, récompensé à Cannes par la Caméra d’or et le Prix de la SACD, évoque, en toile de fond, le massacre de 200 000 Mayas perpétré de 1981 à1983 par la junte militaire et les milices dans lesquelles elle avait enrôlé de force de nombreux civils, sous la dictature du général Efraín Ríos Montt.

Ernesto, jeune anthropologue judiciaire, reconstitue méthodiquement les squelettes à partir des ossements recueillis dans des fosses communes et rassemblés dans des cartons. Une des exhumations le met sur la piste de son père, qu’il n’a pas connu.

Sa recherche et un rebondissement servent de support dramatique à la dimension documentaire du film qui laisse filtrer l’instabilité dans laquelle se trouve encore le pays. Un poignant documentaire-fiction.

Nuestras madres (73 minutes) et ses suppléments (15 minutes) tiennent sur DVD-9 logé dans un boîtier non fourni pour le test, effectué sur check disc.

Le menu animé et musical propose le film dans sa version originale, en espagnol (quelques dialogues en maya), avec sous-titres imposés avec le choix entre deux formats audio, Dolby Digital 5.1 et 2.0 stéréo.

Making of Nuestras madres (5’, Los Inocentes, 2020). Le réalisateur, né au Guatemala, a étudié au Mexique, puis suivi en France des études de scénariste. Il a écrit plusieurs scénarios, puis monté des films, parmi d’autres, Ixcanul et Tremblements. Il nous présente les acteurs et l’équipe pendant le tournage de deux scènes. Nuestras madres est une coproduction franco-belgo-guatémaltèque. Le cinéma est un parent pauvre au Guatemala et « un pays sans cinéma est un pays sans mémoire ». Ce qui fait surtout défaut ici, c’est la qualité de l’écriture des scénarios et le soutien de l’état.

Scènes coupées (13’, 9 scènes), sous-titrées.

Bandes-annonces de Nuestras madres, de Tu mourras à 20 ans (Amjad Abu Alala, 2019) et de trois documentaires de Patricio Guzmán : Nostalgie de la lumière (Nostalgia de la luz, 2010), Le Bouton de nacre (El Botón de nácar, 2015) et La Cordillère des songes (2019).

L’image (2.35:1), avec des couleurs naturelles, est un peu douce, avec des noirs manquant de densité et tendant à se boucher dans les séquences peu éclairées.

Le son Dolby Digital 5.1 (avec une alternative 2.0 stéréo), propre, assure un bon équilibre entre l’ambiance, l’accompagnement musical et les dialogues, clairement restitués. Une sollicitation trop discrète des voies latérales limite l’impression d’immersion dans l’action.

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