Réalisé par Michael Angelo Covino
Avec
Michael Angelo Covino, Kyle Marvin et Gayle Rankin
Édité par Metropolitan Film & Video
Kyle et Mike sont deux amis d’enfance. Mike ne pense qu’à lui. Kyle ne sait pas dire non. Tous les deux escaladent à vélo les routes des Alpes de Provence quand Kyle annonce qu’il va se marier avec Ava. Mike lui avoue qu’il couche avec elle depuis trois ans, mais l’assure que c’est fini. La rupture de cette promesse va saper l’amitié entre Kyle et Mike…
The Climb, sorti dans nos salles en juillet 2020, le premier long métrage de l’acteur, scénariste et producteur Michael Angelo Covino, a été distingué par le Coup de coeur du jury dans la sélection Un Certain Regard à Cannes et le Prix du Jury au Festival du cinéma américain de Deauville.
The Climb, sur un scénario coécrit par Michael Angelo Covino, l’interprète de Michael (Mike pour les intimes) et par Kyle Marvin, l’interprète de Kyle, découpe l’évolution des relations des deux amis sur une douzaine d’années en sept chapitres : I’m sorry, Let go, Thanks, It’s broken, Srop it, Grow up et Fine. Ils sont aussi auteurs des dialogues, bien rythmés, d’un naturel et d’un humour teinté de mélancolie, pouvant rappeler ceux de Woody Allen.
De plus, le courant passe bien entre les deux acteurs principaux, entourés par une belle distribution, dans laquelle on remarque Judith Godrèche dans le court rôle d’Ava et, surtout, dans celui de Marissa, la femme que Kyle finira par épouser, un nom à retenir, Gayle Rankin, vue dans Her Smell (Alex Ross Perry, 2018) et dans la série Perry Mason (2020), créée par Ron Fitzgerald et Rolin Jones en 2020.
The Climb affiche son humour dès le premier plan : sur un écran noir, les halètements de deux hommes pourraient suggérer des ébats sexuels. Ce que dément aussitôt, quand l’écran s’éclaire, l’image de deux cyclistes peinant à grimper une côte. Dialogues et situations farfelues s’enchaînent à un rythme soutenu. Les soeurs de Kyle, par exemple, pour tenter, jusqu’au dernier moment, de dissuader leur frère d’épouser Marissa, autoritaire et possessive, lisent pendant la cérémonie nuptiale, l’une un verset de l’Apocalypse, l’autre un passage de la lettre aux Éphésiens prônant la soumission de la femme à son mari. Quand on demande à Mike, visiblement en pleine déprime, comment ça va, il se veut rassurant : « - Nickel ! - Qu’est-ce qui est nickel ? - Peaky Blinders ».
Pour ajouter encore un peu plus de légèreté, quelques intermèdes donnent au film une touche de comédie musicale, avec des chansons françaises, peut-être une marque d’appréciation de notre cinéma, ce que semble confirmer un extrait du film Le Grand amour, réalisé par Pierre Étaix en 1969.
Une suite de longs plans-séquences (le premier dure 8 minutes) filmés sans artifices, mais avec inventivité, par une caméra fluide, contribue au réalisme du film, à la crédibilité de la relation tourmentée entre les deux adultes immatures.
The Climb (94 minutes) et ses suppléments (11 minutes) tiennent sur un DVD-9 logé dans un boîtier non fourni pour le test, effectué sur check disc.
Le menu animé et sonorisé propose le film dans sa version originale, en anglais, avec sous-titres optionnels, et dans un doublage en français, les deux au format audio Dolby Digital 5.1.
The Climb, court métrage de Michael Angelo Covino (7’, 2018, 1.78 :1, Dolby Digital 2.0 stéréo). Une sorte de brouillon du premier chapitre du long métrage, avec les mêmes deux acteurs.
Vidéodrone (1’34”). Un teaser réalisé pour la sortie dans les salles françaises le 29 juillet 2020.
Bandes-annonces de The Climb et de Blindspotting, J.T. Leroy (Justin Kelly, 2018), La Famille Fang (The Family Fang, Jason Bateman, 2015), et La Vertu des impondérables (Claude Lelouch, 2019).
L’image numérique, au ratio 2.00:1, lumineuse, parfois un peu douce, déploie des couleurs naturelles, soigneusement étalonnées.
Le son Dolby Digital 5.1 de la version originale priorise correctement les dialogues sur l’ambiance et l’accompagnement musical. Avec une sollicitation timide des canaux latéraux, l’image sonore est cantonnée dans le plan frontal, avec toutefois une séparation efficace des voies droite et gauche.
Ce constat vaut pour le doublage en français, au même format.
Crédits images : © Topic Studios