Property (1979) : le test complet du DVD

Réalisé par Penny Allen
Avec Walt Curtis, Lola Desmond et Nathaniel Haynes

Édité par Extralucid Films

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Le 06/12/2021
Critique

Première édition mondiale d’un film de Penny Allen, primé à Sundance, sur la jeunesse contestataire de la West Coast à la fin des années 70.

Property

Les habitants d’un quartier décident d’acheter à un promoteur immobilier les terrains d’un bloc afin d’éviter la démolition de leurs logements et créent un cercle pour organiser leur action…

Property, le premier long métrage de Penny Allen écrit et réalisé, en 1979, avec l’assistance d’Eric Alan Edwards, le chef opérateur, fut primé au Utah/US Film Festival, créé l’année précédente, en 1978, qui allait devenir, en 1991, le Sundance Film Festival. Il est ressorti dans nos salles en août 2021.

Originaire de Portland, Oregon, assistante sociale, puis universitaire, fondatrice d’une troupe de théâtre, autrice de plusieurs ouvrages, investie dans la défense de l’environnement, installée à Paris depuis 1991, Penny Allen a réalisé quatre longs métrages, deux documentaires, A Soldier’s Tale (2007), En retard pour l’enterrement de ma mère (2013), et deux fictions, Property et Paydirt (1981), un thriller dans lequel des viticulteurs arrondissent leurs fins de mois en faisant pousser de la marijuana.

Property, inspiré d’événements réels, rassemble, dans des rôles d’artistes marginaux, un poète, une danseuse…, des acteurs de sa troupe de théâtre qu’on ne reverra plus devant les caméras, à une exception près : Cork Hubbert, mesurant 1,5 m, qui fera une assez belle carrière au cinéma et à la télévision, interrompue par sa mort prématurée à 51 ans, en 2003. On découvre dans l’équipe un preneur de son qui fera parler de lui, Gus Van Sant.

Property conserve, aujourd’hui, une valeur documentaire, prenant, à l’écoute des discussions entre les résidents unis pour la défense de leurs logements, le pouls de la jeunesse contestataire de la West Coast à la fin des années 70. Ce qui lui donne une portée politique.

Property est une nouveauté dans le catalogue vidéo : c’est, me semble-t-il, le premier long métrage de Penny Allen à être édité en vidéo, une exclusivité mondiale et le premier sorti de la Collection Les Soeurs Lumière, coéditée par Elephant Films, Splendor Films et Extralucid Films, avec quatre autres films annoncés aujourd’hui : Be Natural : l’histoire cachée d’Alice Guy-Blaché (Be Natural: The Untold Story of Alice Guy-Blaché, Pamela B. Green, 2018), Honor Among Lovers et Merrily We Go to Hell, deux films de Dorothy Arzner sortis en 1931 et 1933, et Old Joy (Kelly Reichardt, 2006), le seul à avoir été précédemment édité en vidéo en France.

Property

Présentation - 2,0 / 5

Property (87 minutes) et ses suppléments (40 minutes) tiennent sur un DVD-9 logé dans un boîtier de 14 mm, glissé dans un fourreau.

Le menu animé et musical propose le film dans sa version originale, en anglais, avec sous-titres optionnels, au format audio Dolby Digital 1.0.

Bonus - 3,5 / 5

Présentation du film par Véronique Le Bris (5’). Penny Allen, universitaire, investie dans le théâtre à Portland. Un reportage pour la télévision locale lui a donné l’idée de réaliser Property pour lequel elle a fait appel aux acteurs de sa troupe de théâtre. Property est le premier film tourné à Portland (pas vraiment : j’en ai trouvé une bonne vingtaine, tournés, au moins en partie là-bas, parmi lesquels Five Easy Pieces de Bob Rafelson, en 1970), une ville qui attirera plusieurs réalisateurs qui formeront une communauté qui deviendra un  » centre alternatif de création du cinéma ». Cork Hubbert fera une belle carrière à Hollywood. Penny Allen s’établit, à partir de 1991 à Paris où elle écrit plusieurs ouvrages sur la défense de l’environnement.

Entretien avec Penny Allen (20’). Elle a été le témoin d’un projet immobilier conduisant à l’expropriation des habitants de tout un bloc, ce qui lui inspira, ainsi qu’à sa troupe de théâtre, l’idée du film. Il fallait rendre intéressante la banalité du sujet, la « distancier », soit, selon Bertolt Brecht « transformer la chose qu’on veut faire comprendre de chose banale, connue, immédiatement donnée, en une chose particulière, insolite, inattendue ». Une intention qu’elle illustre en analysant quelques scènes. Dans une société individualiste, les acteurs, à l’intérieur du cercle qu’ils ont formé, établissent leur « propriété », celle de leur propre talent individuel. L’apparente spontanéité du film cache la construction réfléchie d’un film féministe et politique.

The Didier Connection, court métrage de Penny Allen (13’, 1.33:1, noir et blanc, vidéo commentée en voice over par la réalisatrice, tournée en 1976 sur bande demi-pouce, perdue, retrouvée 37 ans plus tard en très mauvais état, montée en 2013). Saisis par Eric Edwards, quelques moments que Penny Allen a partagés avec Didier, un Français de 10 ans vivant à Mexico, auquel elle était chargée d’enseigner l’anglais pendant l’été, à Portland.

Bande-annonce (2’).

Property

Image - 3,0 / 5

L’image (1.33:1) a dû subir une restauration qui l’a stabilisée, a ravivé les couleurs, mais laissé subsister de nombreuses petites taches et rayures. Les noirs, manquant de densité, ont tendance à se boucher.

Son - 3,0 / 5

Le son Dolby Digital 1.0, assez propre, avec un souffle modéré, est enserré dans une bande passante très étroite du medium, restitue des dialogues occasionnellement étouffés, mais toujours intelligibles.

Il en est de même pour le doublage en français, avec des dialogues peu convaincants.

Crédits images : © Eric alan Edwards

Configuration de test
  • Vidéo projecteur SONY VPL-VW790ES
  • Sony UBP-X800M2
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • Diagonale image 275 cm
Note du disque
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Philippe Gautreau
Le 7 décembre 2021
Première édition vidéo du documentaire-fiction de Penny Allen, cinéaste indépendante saluée par un des premiers prix décernés par le festival de Sundance. À découvrir dans la Collection Les Sœurs Lumière, lancée en hommage aux pionnières du cinéma oubliées par les historiens et les critiques.

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