Germinal (2021) : le test complet du DVD

Une adaptation plutôt réussie d’un des plus populaires romans d’Émile Zola sur la lutte des mineurs pour des salaires décents.

Chassé des Chemins de fer qui l’employaient à Lille pour avoir cherché à mobiliser les ouvriers, Étienne Lantier se fait embaucher dans les mines de charbon de Montsou, un village du Nord. Il loge chez Toussaint et Constance Maheu qui ont du mal à joindre les deux bouts avec leurs cinq enfants. Lorsque Philippe Hennebeau, le directeur local de la Compagnie des Mines, annonce une baisse des salaires, Étienne encourage les mineurs à s’organiser pour riposter. Ils ouvrent une caisse de solidarité qui leur permettra de tenir sans salaire pendant la durée d’une grève.

Germinal, minisérie réalisée par David Hourrègue, saluée par le Prix du public au Festival Séries Mania 2021, diffusée sur la plateforme Salto le 1er septembre, puis le 27 octobre par France 2, est l’adaptation, par plusieurs scénaristes sous la supervision de Julien Lilti, du 13e des 20 romans formant le cycle Les Rougon-Macquart, publiés par Émile Zola de 1871 (La Fortune des Rougon) à 1893 (Le Docteur Pascal). Zola s’était inspiré d’un fait réel, la grève des mineurs d’Anzin, pendant 56 jours au printemps 1884, qui aboutira à la légalisation des syndicats.

David Hourrègue est connu pour avoir réalisé, entre 2015 et 2019, 66 des 421 épisodes du soap opera Cut et 63 des 93 épisodes de Skam France (appelée Skam Belgique outre-Quiévrain), une série sur des lycéennes diffusée sur l’Internet. Julien Lilti est le coscénariste d’Hippocrate (Thomas Lilti, 2014) et du premier volet de sa déclinaison en série, Hippocrate - Saison 1.

Germinal fut souvent adapté, dès 1912, sous le titre Au pays des ténèbres par Victorin-Hippolyte Jasset, réalisateur de 200 courts métrages de 1905 à sa mort en 1913, l’année où sortit le premier long métrage (148 minutes), Germinal, réalisé par Albert Capellani (édité dans le Coffret Albert Capellani). Puis il y eut en 1963 le film d’Yves Allégret, inédit en vidéo, et une minisérie britannique en 5 épisodes par John Davies qui ne semble pas avoir traversé le Channel bien qu’elle ait été nommée trois fois aux BAFTA Awards. Sorti en 1993, le Germinal de Claude Berri, son film le plus coûteux, méritait l’assez bonne réception qui lui fut faite malgré la terne prestation de Renaud dans le rôle d’Étienne Lantier.

Avec la minisérie Germinal, David Hourrègue, en restant assez fidèle au roman, alourdit la dose de mélodrame, comme l’avait fait Claude Berri qu’il surpasse par sa dimension documentaire, offrant une vision plus réaliste du travail au fond de la mine.

Germinal est servi par une solide distribution. Louis Peres, sobre mais juste dans son incarnation d’Étienne, est bien entouré : par Guillaume de Tonquédec, dans le rôle d’Hennebeau, par Thierry Godard et Alix Poisson dans ceux de Toussaint et Constance Maheu. Natacha Lindinger est autrement plus convaincante que ne l’était Anny Duperey avec Berri dans les robes de Madame Hennebeau. On remarque aussi, dans un casting de bonne tenue, la présence de la Québécoise Rose-Marie Perreault dans son interprétation de Catherine Maheu et de Jonas Bloquet dans la peau de son brutal compagnon.

Germinal (six épisodes d’une durée cumulée de 310 minutes) tient sur deux DVD-9 logés dans un boîtier non fourni pour le test, effectué sur check discs.

Le menu fixe et musical propose les épisodes au format audio Dolby Digital 5.1.

Sous-titres pour malentendants.

Aucun supplément.

L’image numérique (caméra Sony Venice), au ratio 2.35:1, bien définie, avec une délicate texture rappelant le 35 mm, lumineuse, bien contrastée, avec des noirs denses, garantit la lisibilité de toutes les scènes, y compris dans l’obscurité de la mine.

Le son Dolby Digital 2.0 stéréo délivre clairement dialogues, ambiance et un accompagnement musical sans inspiration. On regrette l’absence du 5.1 qui s’imposait pour ce genre série, d’autant plus que la séparation des deux canaux laisse souvent à désirer.

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