A Chiara (2021) : le test complet du DVD

Réalisé par Jonas Carpignano
Avec Swamy Rotolo, Pio Amato et Claudio Rotolo

Édité par Blaq Out

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Le 21/09/2022
Critique

Troisième chronique calabraise d’un cinéaste italien très indépendant qui a réussi, d’emblée, à se faire connaître à Cannes. À découvrir !

A Chiara

Chiara, 16 ans, vit dans une petite ville de Calabre, entourée de toute sa famille. Pour les 18 ans de sa soeur, une grande fête est organisée et tout le clan se réunit. Le lendemain, Claudio, son père, part sans laisser de traces. Elle décide alors de mener l’enquête pour le retrouver. Mais plus elle s’approche de la vérité qui entoure le mystère de cette disparition, plus son propre destin se dessine.

A Chiara, sorti en Italie en octobre 2021, dans nos salles en avril 2022, sélectionné à Cannes en 2021 par La Quinzaine des réalisateurs, salué par le Label Europa Cinemas, est le troisième long métrage du réalisateur et scénariste Jonas Carpignano. Le premier, Mediterranea, avait été sélectionné à Cannes en 2015 pour le Grand prix de la semaine de la critique et pour la Caméra d’or. Le second, A Ciambra, avait remporté le Label Europa Cinemas en 2017.

A Chiara est le troisième long métrage d’une trilogie située dans le village calabrais de Gioia Tauro où Jonas Carpignano fut attiré en 2010 par l’agression d’immigrants africains qui allait lui inspirer A Chjàna (19’) en 2012, puis Mediterranea en 2015.

A Chiara

A Chiara confirme le souci de réalisme du réalisateur déjà relevé par les deux précédents volets. Ses films, des fictions, ont un aspect délibérément documentaire sur des faits de société, Mediterranea sur le problème du rejet des migrants. A Ciambra sur les conditions de vie des Roms de Calabre en suivant un garçon de 14 ans, à peu près du même âge que Chiara, bouleversée par la découverte, à 15 ans de l’abandon de la famille par son père pour échapper à la police.

Le réalisme est soutenu par l’utilisation de moyens légers, d’une caméra portée à l’épaule, d’éclairages naturels et, surtout, par le recours à des acteurs non professionnels, certains vus dans ses films précédents, tous recrutés localement. Les personnages gardent, le plus souvent, le prénom des acteurs et semblent oublier la présence de la caméra. Le générique fait défiler une bonne dizaine de fois le nom de Rotolo, celui de l’actrice principale, Swamy Rotolo, que le réalisateur avait repérée toute jeune pendant le tournage de A Ciambra. Présente dans presque tous les plans, elle convainc, tout au long du métrage, par la maturité, l’intensité et le naturel de son jeu.

Les deux autres longs métrages de Jonas Carpignano, Mediterranea et A Ciambra, ont également été édités par Blaq Out. Le parcours sans faute qu’il a jusque-là réussi nous rend impatient de découvrir son prochain film.

A Chiara

Présentation - 2,5 / 5

A Chiara (117 minutes) et son supplément (31 minutes) tiennent sur un Blu-ray BD-50 logé dans un fin digipack.

Le menu animé et musical propose le film dans sa version originale, en japonais, avec sous-titres imposés et le choix entre deux formats audio, Dolby Digital 5.1 et 2.0 stéréo.

Bonus - 2,5 / 5

Débat à la Quinzaine des réalisateurs avec Jonas Carpignano et Swamy Rotolo (24’, en italien, avec traduction simultanée en français et en anglais). Sur la scène, après la projection du film, Jonas Carpignano, accompagné de l’actrice principale, répond aux questions d’un animateur et du public. C’est après être venu à Gioia Tauro en 2010 qu’il a décidé de s’y installer, puis de raconter ce qu’il y avait vu dans ses trois premiers longs métrages. C’est là, pendant le casting du court métrage A Ciambra qu’il a rencontré en 2013 Swamy Rotolo, alors qu’il projetait déjà la réalisation de A Chiara, un film sur la vie de la famille Rotolo dans lequel il a inséré un élément dramatique, l’allégeance d’un membre à la ‘Ndrangheta, la mafia calabraise qui gangrène de nombreux foyers.

A Chiara

Image - 4,0 / 5

L’image analogique (1.85:1) sur pellicule 35 mm (et quelques prises en 16 mm), avec une résolution très correcte et une stabilité du grain argentique, déploie une assez chaude palette de couleurs soigneusement étalonnées. Le niveau des contrastes assure le confort visuel de tous les plans, y compris ceux des scènes nocturnes.

Son - 4,0 / 5

Le son Dolby Digital 5.1 (avec une alternative 2.0 stéréo) assure la clarté attendue des dialogues et une répartition judicieuse du signal sur les cinq canaux crée une sensation d’immersion, discrète, mais cohérente, dans l’ambiance des extérieurs.

Crédits images : © Stayblack, Rai Cinema, Haut et Court, ARTE

Configuration de test
  • Vidéo projecteur SONY VPL-VW790ES
  • Sony UBP-X800M2
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • Diagonale image 275 cm
Note du disque
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Philippe Gautreau
Le 22 septembre 2022
La Calabre, où il s’est retiré depuis 2010, a inspiré tout le cinéma de Jonas Carpignano et son troisième long métrage, le récit, entre documentaire et fiction, du traumatisme subi par une adolescente lorsqu’elle apprend la raison de la fuite soudaine de son père. Un jeune cinéaste à connaître, auteur de trois long métrages, tous sélectionnés à Cannes.

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