Réalisé par Wes Craven
Avec
Sandra Cassell, Lucy Grantham et David Hess
Édité par Antartic
La réputation sulfureuse de « Last House on the Left » n’est plus à faire. Le deuxième film de Wes Craven (le premier - effacé de la plupart des filmographies - était un porno) s’inspire très librement de « La source » d’Ingmar Bergman, façon survival glauque avec caméra à la main et gore dégoulinant. Le film décrit de façon explicite les humiliations, les tortures, les viols et le meurtre de deux jeunes filles qui tombent dans les mains d’une bande de voyous. Mais l’histoire n’est pas finie. Les malfrats se réfugient par erreur dans la maison des parents d’une des victimes, et la vengeance sera atroce. Même si le film a beaucoup vieilli, « La dernière maison sur la gauche » demeure un slasher-movie extrême, à ne pas mettre dans les mains des âmes sensibles. 30 ans après sa gestation, le film perd beaucoup de son impact. Mais il représente un document historique de l’âge illuminé des horror movies brutes et sauvages, lorsque les Tobe Hooper et Carpenter tournaient leurs films sans se soucier des sondages marketing et du politically correct. Images d’autres temps, donc…
Il s’agit d’un disque à 99 francs édité par un label ultra- indépendant, mais on ne s’aperçoit pas pour un seul instant. Plein de DVD « premium » n’ont pas la moitié de ses contenus ! Un packaging de toute beauté, avec disque sérigraphié. Si les menus sont fixes (mais en 16/9), le livret de 8 pages dépliées vaut amplement le détour : son long texte explique le contexte social de cette oeuvre extrême de Wes Craven. L’éditeur fait l’effort de récupérer la VO ; en revanche, les sous-titres français sont imposés sur la bande-son originale. Note : le disque ne mentionne pas de quel montage du film s’agit-il (« La dernière maison sur la gauche » fut amplement persécuté par la censure à plusieurs reprises). D’après nos souvenirs, il s’agit d’une version très complète : sans doute pas le montage ultime du film, mais une édition qui remet en place les scènes gore coupées dans d’autres marchés.
Le vrai supplément du disque est son livret. Il retrace avec efficacité le contexte du film, et il propose aussi une filmographie vraiment complète de Wes Craven. Cette dernière se retrouve aussi dans le disque (en mode déroulant). Son bonus principal est la bande-annonce originale (en VOST), avec son slogan qui fit le tour du monde : « it’s only a movie…it’s only a movie… »). Une vraie pièce de collection.
Hum. On connaît les conditions limite du tournage, et le budget limité du film. Personne ne s’attend pas à des miracles. Mais la compression offre un petit festival de fourmillements et drops vidéo. La définition est au stricte minimum. En revanche, l’état de la colorimétrie est dans un état meilleur de ce qu’on aurait pu craindre. Honneur aussi à l’éditeur, pour avoir proposé un master en 16/9, ce qui n’était pas du tout évident.
Des fréquences très limitées, mais la VO et la VF (en mono) restent malgré tout assez claires et intelligibles. La chanson country-pop « The road leads to nowhere » donne un aspect encore plus décalé au film