La Planète des singes (2001) : le test complet du DVD

Planet of the Apes

Édition Collector

Réalisé par Tim Burton
Avec Mark Wahlberg, Tim Roth et Helena Bonham Carter

Édité par 20th Century Fox

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Le 10/02/2002
Critique

L’évolution darwinienne et les théories sur l’espace-temps prennent un sérieux coup de massue, lorsqu’un jeune militaire est projeté dans le futur, dans une planète où les singes sont les maîtres et les humains les esclaves, où il découvre d’avoir été l’architecte involontaire de ce renversement cosmique des rôles.

Histoire de jeter une allumette dans le bidon d’essence, disons-le tout de suite : dans plusieurs aspects, ce remake de Tim Burton est supérieur à l’original. Ou peut-être pas supérieur, mais plutôt différent.

Tim Burton oppose à l’aventure rude de La Planète des singes de Schaffner une relecture plus soucieuse du roman de Pierre Boulle, qui donne vie à une « dark ride » aux sources des notions du mot humanité. Contraint par le temps - et sans doute par les producteurs - il ne s’aventure pas dans la provocation sociologique : il reste dans les limites oniriques d’un conte de fées hi-tech aux images troublantes. Toute la technologie du 21ème siècle est à son service pour réaliser des singes plus vraies que nature (le dieu Rick Baker frappe encore).

Face à un tel déferlement des éléments, les acteurs « humains » sont laissés à eux-mêmes - et un peu on le comprend. Si Mark Wahlberg fatigue un peu pour prendre la stature de son rôle, Tim Roth est parfait depuis la première image dans le cruel général simiesque. Et que dire de l’étrange trip de Charlton Heston, qui se retrouve ici dans un cameo simiesque, où il se lance dans une tirade contre les armes à feu ?

D’autres singes verront sans doute le jour, mais sans les rêveries de Tim Burton, qui a préféré d’abandonner les humains et les primates à leur destin, c’est à dire aux captrices… des producteurs.

Présentation - 4,5 / 5

Disons-le haut et fort : cette édition de la « Planète des singes » est le DVD qui tue.

Si l’argent n’apporte pas le bonheur, il permet tout de même de financer et packager une de ces éditions ultimes dont Fox commence à avoir le secret. Bien sûr, à la base de tout il y a l’intérêt et le poids commercial du film de Tim Burton. Mais à partir de là, la Major assemble un double DVD-9 de rêve, avec un packaging très séduisant, des menus ultra hi-tech en style démo PlayStation, avec un sens ludique qui a échappé à Paramount pour son Lara Croft - Tomb Raider, et un univers entier de bonus.

Très bien, mais alors pourquoi pas le 10 / 10 absolu, pourquoi pas le sans faute. Pour une simple raison politique : la contrainte de l’audio « bloqué » en cours de route, notamment dans une édition si riche en pistes et commentaires audio. Ce n’est même pas incompréhensible, c’est tout simplement bête..

Bonus - 5,0 / 5

Trop, c’est trop ??

On serait presque tentés de le dire. Les bonus de « La planète des singes » ne sont pas que des bonus, mais un univers à part, avec ses mini-mondes, quelques trésors enfouis et d’autres éléments franchement pas terribles. Fox ne sépare pas la bonne graine de l’ivraie. Elle finalise un DVD qui a visiblement suivi un planning de production parallèle au tournage du film.

D’abord, quelques repères géographiques. Mis à part les contenus du disque 1, le 2ème DVD est reparti en 5 mondes : « Les coulisses du tournage », « les documents multi-angle », « les scènes intégrales », « les outils promotionnels » et « les galeries d’images ».

Note : pour simplifier la lecture, tous les bonus sont sous-titrés en français, sauf indication contraire.

Histoire de déranger un peu l’ordre établi, on peut commencer l’exploration par le making of HBO de 27 minutes (section 4) car, une fois n’est pas coutume, il est magnifique. Le document suit le (pénible) réveil de Michael Duncan Clarke et sa préparation pour une journée-type, entrecoupée par une panoramique sur la production. Un excellent point de départ.

Détour maintenant par le disque 1. Le clou du DVD - ou plutôt au pluriel - ce sont le commentaire audio de Tim Burton, et celui de Danny Elfman. A première vue décevant (après tout, il ne parle pas des problèmes sur le tournage..), le récit du réalisateur prend éventuellement de l’ampleur à fur et mesure que le film progresse. Mais on ressent que cet exercice d’éloquence est avant tout dicté par les contraintes marketing du DVD. Le commentaire de Danny Elfman est plutôt une piste musicale seule de la B.O. (en 2.0), entrecoupée par quelques interventions du compositeur, et est à notre avis beaucoup plus intéressant du premier.

L’autre feature « killer app » du disque 1 est la vision plus. De quoi s’agit-il ? Tout simplement d’une version revue et corrigée du mode « lapin blanc » de Matrix. Dans la plupart des cas, on ne quitte pas le film, mais on incruste dans l’image des cadres avec des mini-featurettes contextuelles sur la production. D’autres séquences appellent en revanche des plans fixes plein écran.

A moitié entre le suivi contextuel et les factoids à la Final Fantasy - Les créatures de l’esprit, la vision plus est très réussie. Dans la pratique, nous avons constaté quelques petits cafouillages au niveau des pistes audio et sous-titres additionnels. Il reste à voir si tous les lecteurs sauront passer le cap..

Le DVD 1 héberge également des fiches biographiques et des filmographies très complètes - mais uniquement en langue anglaise.

Place maintenant au disque 2 :

1 - Coulisses du tournage
- Maintenant qu’on sait un peut plus sur le film, on peut rentrer dans le vif du sujet : comment les hommes ont joué aux singes, et les singes aux hommes. En allant à l’école… simiesque, comme le démontre le documentaire L’Académie des singes (24’). Et pour créer les prothèses, il n’y avait qu’un homme dans la planète : le maquilleur Rick Baker. Ressembler à un singe (30’) est dédié aux subtilités de son art. On a cependant la nette impression que le réalisateur de la featurette ignorait tout du passé de Rick Baker (« Greystoke » & C). On aurait aimé une approche plus fan..
- Comme leurs titres l’indiquent, Singes et haute couture (7’) se préoccupe du design des costumes ; La symphonie des chimpanzés nous fait passer 10 minutes avec Danny Elfman lors de l’enregistrement de la BO (quelques semaines seulement avant la sortie du film !) ; En extérieur : le lac Powell (12’) rappelle que le film original fut également tourné par ici. Petit arrêt sur image sur Se balader de branche en branche (10’), l’un des morceaux de choix du DVD, qui illustre la préparation magnifique des cascadeurs et les « props » ingénieux pour les faire bondir et courir à quatre pattes. Magnifique.
- Il ne faut pas oublier la mini-section Tests à l’écran, qui réunit 5 essais (maquillage, groupe d’acteurs, mouvement, costumes et cascades). Encore une fois, ce dernier est le plus intéressant du lot.

2 - Documents en multi-angle
- Comme son nom l’indique, on peut décortiquer 4 scènes à travers trois angles différents (deux plans séparés, et un troisième avec l’incrustation des deux). Le but de la section est d’admirer la subtilité et la dextérité de Tim Burton sur le plateau de tournage. On admire et on reste sans voix… et on se demande comment Tim réagissait lors de ses engueulades quotidiennes avec la production. Seul hic de l’ensemble : on a constaté quelques petits cafouillages avec l’audio et les sous-titres supplémentaires, pendant les changements d’angle.
- Mais attention, cette section offre d’autres trésors beaucoup moins visibles ! En plus du multi-angle, on peut visionner des mini-galeries de croquis et illustrations, comparer le tout avec les scènes finales, ou jeter un oeil aux pages correspondantes du scénario (en anglais uniquement). Très instructif.

3 - Scènes intégrales
- Pour appeler un chat un chat, c’est de loin la partie la plus décevante du DVD. Les 5 scènes présentées ne sont pas des inédits, mais plutôt des versions allongées de séquences existantes. Mais le problème n’est pas là. Le point est que la qualité des extraits est simplement affreuse (imaginez une VHS restée au soleil pendant 10 ans, et vous voyez le topos..). Franchement, avec tous les moyens que Fox a consacré au DVD - sans oublier les recettes planétaires du film - ils viennent nous dire qu’ils n’avaient plus quelques centaines de dollars pour télescoper les négatifs originaux ? Et pourquoi pas de commentaire de Tim Burton sur le pourquoi du comment de ces coupes ?

4 - Outils promotionnels
- Si vous n’avez pas encore visionné le making of HBO cité plus haut, c’est le moment de le faire (quitte à se mordre les doigts pour ne pas l’avoir vu plus tôt..).
- La suite est beaucoup plus prévisible : tout d’abord, le clip vidéo, et ensuite les bandes-annonces (2 B.A., 6 spots TV, des film-annonces sur la saga des Singes et la B.O. de Danny Elfman, et en contour ceux de « Moulin Rouge » et « Docteur Dolittle 2 ». Inutile d’appuyer sur le bouton des sous-titres, il n’y en a pas. Ce passage brutal vers la VO pure s’explique probablement par le fait que le DVD a été bouclé alors que les éléments internationaux n’étaient pas encore finalisés. Mais d’autre part, c’est la rançon pour vouloir tout centraliser aux US, et ne pas laisser davantage d’autonomie aux filiales européennes…
- On trouve également dans le lot quelques jaquettes, suivies par le dossier de presse du film (lui aussi en anglais).

5 - Galeries
- Cette section est faite exprès pour les fous de la gâchette… de la télécommande. Une collection impressionnante de story-boards, croquis, illustrations et autres visuels est dédiée aux principaux concepts (l’Oberon) et accessoires (armes, costumes, etc.) du film. Une expérience douloureuse pour les doigts face à une telle iconographie, mais les plus zen d’entre nous atteindront le nirvana, et découvriront l’extrême richesse artistique à la base du film de Tim Burton.

Et la section 6 ??
- Les acquéreurs ne pourront pas s’empêcher de se demander qu’est ce qu’il y a dans la sixième partie du disque, et comment faire pour l’atteindre. Réponse : inutile d’essayer, elle est inaccessible… du moins sur le Zone 2. Sur le Z1, la section 5 était en fait la 6, et au numéro 5 on trouvait un rappel des bonus DVD-Rom du disque, bonus qui ont été gommées de l’édition Zone 2.

Dommage que les authoreurs n’aient pas pensé à retravailler le menu pour effacer la balise de la section 6, qui ne fait que narguer les esprits..

Et Nuon ??
- Petit rappel des faits. Le DVD Z1 était « optimisé Nuon », une extension propriétaire qui offre une interactivité plus poussée sur les rares appareils compatibles aux US. Selon FPE, les suppléments Nuon ont été enlevés de l’édition Z2 (de toute façon, cette technologie n’existe pas en Europe, à l’heure où nous écrivons). Nous n’avons pas pu faire la contre- vérification car… nous n’avons pas de lecteurs compatibles avec Nuon.

Et les bonus cachés ??
- Il y en a deux (dont un absolument tordant), et nous en parlerons uniquement après la sortie officielle du DVD. Pour l’instant, on dira juste qu’ils se trouvent dans le disque 1..

Image - 5,0 / 5

Circulez, il n’y a rien à dire. Ce qu’on a en face de nous, est la killer app la plus accomplie du moment. L’encodage vidéo est si parfait, que toute autre considération serait inutile.

Et pourtant, ceux qui ont visionné le film en salle savaient à quel point Tim Burton avait pris un pari visuellement risqué, avec le choix de partir avec un look gris-militaire, de s’enfouir dans une végétation sombre - avec des couleurs riches mais difficiles à équilibrer, et enfin d’exploser la confrontation au grand jour, dans un paysage désertique. Que dire d’autre, sinon que les authoreurs de la Fox ont accompli le miracle, et on conservé la vision de Tim Burton dans toutes ses facettes ?

Pour faire mieux, soit on rentre dans le terrain des SuperBit Columbia, ou alors on attend l’haute définition et la vidéo progressive. C’est aussi simple que ça.

Son - 5,0 / 5

On pleure l’absence de la VO DTS, restée sur le Z1 pour des problèmes d’espace utile. Mais les larmes sont vite séchées grâce à la richesse sonore, au sens du détail et à la dynamique explosive de la version française DTS.

La différence entre le DTS et le Dolby Digital relève essentiellement des détails, et pas de la puissance brute. La VO et la VF en DD 5.1 soutiennent la comparaison à tête haute, avec une excellente localisation de l’espace sonore.

Quel dommage - par contre - que le changement de langue soit toujours impossible en cours de route !

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony WEGA 16/9 82 cm
  • Sony PlayStation 2
  • Denon AVR-1801
  • enceintes frontales, centre et surround Davis Odyssée
Note du disque
Avis

Moyenne

3,8
5
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3
3
2
2
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1
0

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ouioui
Le 17 février 2015
Pas de commentaire.
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Giuseppe Salza
Le 9 juillet 2013
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Stéphane Leblanc
Le 11 février 2009
Pas de commentaire.

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