Réalisé par Kathryn Bigelow
Avec
Jamie Lee Curtis, Ron Silver et Clancy Brown
Édité par Opening
Une femme, une Magnum 44, un psychopathe, un western urbain
d’une intensité à faire passer plusieurs polars contemporains
pour des lavettes. Et Kathryn Bigelow à la mise en scène. Et
Jamie Lee Curtis dans le rôle principal. « Blue Steel », le
thriller froid comme l’acier qui mériterait de se retrouver
dans chaque salon, arrive enfin en DVD.
La ville est New York, l’heure est aujourd’hui, mais « Blue
Steel » est en réalité un western déguisé. Et même bien plus
que cela. Une parabole sur la fascination morbide vers les
armes à feu et les dégâts qu’elles provoquent. Un face à face
ténébreux entre Jamie Lee - jeune recrue de la NYPD - et Ron
Silver, un yuppie de Wall Street capturé dans une descente aux
enfers digne de Patrick Bateman d’American Psycho, qui
se met à tuer de façon indiscriminé et marque ses balles avec
le nom de la femme flic.
Un polar urbain donc, avec toute l’intensité que Kathryn
Bigelow peut lui ensouffler. Jamie Lee Curtis fera fantasmer
la plupart des hommes, tandis que Ron Silver est effrayant
dans le rôle du méchant. Et pour aucun prétexte dans la
planète, il ne faudra pas rater le final OK Corralien. La
descente aux enfers commence.
Tout pour le son. C’est la devise (et le salut) de cette
édition DVD, qui doit justifier son label collector alors
qu’aucun supplément n’est disponible. Faute de pouvoir
convaincre Kathryn Bigelow à faire un commentaire audio de
cette coté de l’Atlantique, Opening consacré tout ses moyens
au dopage des pistes audio, d’abord Arkamysées en 5.1, et
ensuite déclinées en DTS et Dolby Digital.
Le DVD se paie un surétui sobre, qui a l’avantage de cacher
l’affiche du film un peu vieillotte, même si on aurait préféré
un Digipack. Les menus animés ne sont pas exceptionnels ; ils
font leur travail, c’est tout. Bonne nouvelle : le changement
de langue en cours de route est autorisé. A signaler que - à
l’heure où nous écrivons - « Blue Steel » n’est toujours pas
sorti en DVD en Zone 1..
C’est le gros handicap du DVD. Juste une bande-annonce en VOST (par ailleurs assez moche), et c’est tout. Justifier la notion collector avec les seules pistes audio, est vraiment limite.
Compte tenu du fait que le film s’est perdu dans les tiroirs et n’a jamais bénéficié d’un gros succès en salles, le rendu de la vidéo est aussi bon qu’on aurait pu espérer. Le piqué fait défaut à plusieurs séquences, mais les contrastes et les couleurs retrouvent leur splendeur. Le DVD compense quelques instabilités par la réussite de son encodage de la séquence finale.
Puisque « Blue Steel » jette tout son dévolu sur les pistes
audio, voyons comme il s’en sort :
L’Arkamysation en 5.1 a l’avantage de ne pas pousser
artificiellement les effets arrière, mais de concentrer ses
énergies sur le front. Les deux VF sont boosters par le
procédé, même si la VO gagne le match haut la main, avec un
meilleur équilibrage voix-ambiances, et davantage de détails.
La meilleure piste du lot est sans doute la VO DTS, qui arrive
à trouver le surplus de dynamique qui fait défaut aux autres.
A la deuxième place, on trouve donc logiquement la VO Dolby
Digital. Ensuite, on trouve la VF DTS, claire mais renfermée.
A la dernière position, il y a enfin la VF DD, avec un souffle
presque absent des autres versions.