Réalisé par René-Jean Rouyer
Édité par Éditions Montparnasse
L’Histoire à travers de ceux qui l’ont vécue et côtoyée. Alain
Peyrefitte - décédé en 1999 - fut l’un des confidents du
Général De Gaulle et occupa plusieurs fonctions ministérielles
dans la période contrastée de la guerre d’Algérie, les
expérimentations nucléaires, mai 1968 et la chute du Général
dans son deuxième septennat.
Peyrefitte publia deux tomes (en 1994 et 1997) sur ses longues
conversations avec De Gaulle. Ce sont les bases de ce triple
documentaire, qui ouvre les archives officiels et les mémoires
collectives, et dresse un portrait complexe mais stimulant
d’un des hommes clé du Vingtième siècle.
Alain Peyrefitte n’était pas qu’un biographe malgré lui - il
était aussi un conteur hors pair : un homme qui ne se
contentait pas de lire les pages d’histoire, mais les
enrichissait des inflexions et de la couleur de ses
protagonistes. Dans cet aspect, « C’était De Gaulle » devient un
documentaire vivant et captivant, et un outil essentiel pour
revisiter les grands enjeux de la France.
Le seul handicap de « C’était De Gaulle », est qu’il s’agit d’un
document à usage fermé, dédié tout particulièrement à ceux qui
ont participé ou se souviennent. Le programme donne pour
escompté certains faits et événements de l’histoire
contemporaine de la France, qui paraîtront plus obscurs
lorsqu’ils sont vus de l’extérieur. A noter aussi quelques
déséquilibres sur le troisième documentaire, tourné 5 ans
après les deux premiers et juste quelques semaines avant la
mort d’Alain Peyrefitte. On aurait voulu en savoir davantage
sur mai ‘68 et sur le référendum qui contrait De Gaulle à la
démission.
Packaging et format typiques pour ce type de programme. Mais tout de même un minimalisme plus étriqué que d’habitude : les menus sont fixes et muets, et le « chapitrage historique » tient plus de l’argumentaire marketing que d’autre chose.
La richesse du triple documentaire aurait pu (et dû) être
élargie par des repères historiques. Ca aurait été un
excellent support au programme, notamment pour les vidéophiles
étrangers qui ne sont pas versés dans l’histoire contemporaine
de la France.
Au lieu de ça, il faudra juste se contenter des bandes-
annonces de Un Coupable idéal et
Massoud l’Afghan.
Une qualité variable selon l’état des sources des archives (le plus souvent en noir et blanc). Le DVD se contente de retranscrire le document original, et l’état piteux de quelques extraits n’est pas imputable à l’encodage.
Si la qualité sonore est comparable aux documents de ce type, le mixage de la voix-off est parfois couvert par le son d’ambiance. Heureusement, cela s’arrange un peu par la suite. Paradoxalement, si on éteint l’ampli, le son de la TV paraîtra plus intelligible.