Réalisé par Patty Ivins
Avec
et Marilyn Monroe
Édité par 20th Century Fox
Pendant 40 ans, il a été le film « invisible » le plus discuté
de l’histoire du cinéma. Pas pour ses mérites artistiques,
mais pour sa scène osée de la piscine (la seule à ressortir
partiellement des coffres-forts), et surtout pour décrypter ou
deviner des signes révélateurs du décès de sa megastar.
Le film perdu et inachevé de Marilyn Monroe, « Something’s Got
to Give », cette sorte d’X-File d’antan pour les chasseurs de
conspirations d’entières générations, est enfin « déclassifié »
par la Fox et est visible par tous dans sa forme
protoplasmique. Et surprise - pas de secrets dévoilés ou
d’images à passer au ralenti (sauf - évidemment - la scène de
la piscine). Juste une fille titubante et maladive, mais
encore terriblement charmante et sexy.
Mais, en plein style « Tu veux le dessert ? Mange d’abord tes
épinards », le film est précédé par un documentaire d’une heure
trente sur son tournage, où la Fox semble prendre un malin
plaisir à se venger de Marilyn, pour lui avoir fait perdre
autant d’argent et l’avoir emmenée presque au dépôt de bilan
(et Liz Taylor dans le faramineux Cléopâtre, alors ?).
Les culteurs de Marilyn reprocheront au documentaire son
discours approximatif sur les derniers jours de la diva (rien
sur la conspiration autour du décès de Marilyn, pas un mot sur
la femme de ménage, qui reviendra en futur sur ses
déclarations, etc.).
Mais, il est vrai, l’intérêt du documentaire est ailleurs. Non
pas dans ses prouesses investigatrices, mais sur la
reconstruction du tournage du film maudit, avec ces rushes
dans leur état d’origine, et les voix de George Cukor et des
protagonistes après le clap final. Sous ce point de vue, la
matière de « Les derniers jours » est sans prix. Et montre que,
avec les ventes TV et DVD, il n’y a plus de doute possible,
« Something’s Got to Give » deviendra lui aussi un hit post-
mortem.
Le contenu prime sur la forme. Autrement dit, tous les efforts
sont consacrés au documentaire et au film inachevé de Marilyn.
Les menus du DVD sont juste là pour emmener les cinéphiles
vers l’essentiel.
Trois langues mais une pluie de sous-titres, puisque ce DVD
est en fait Z2 et Z4. Mais le changement de langue ou de sous-
titre en cours de route est toujours off-limits.
Fox estime que les 38’ inédits de « Something’s Got to Give »
griffés à la fin du documentaire, sont suffisamment
bonusisants.
Ainsi, le seul « vrai » supplément du DVD est une actu Movietone
sur le Cinemascope (en VO uniquement), dont on cherche
toujours le rapport avec Marilyn…
Documentaire :
Un 1.33 d’origine avec ses hauts et ses bas, selon l’état des
sources. Mais, il n’y a rien à dire, les hauts sont nettement
prédominants. Les nombreux extraits de « Something’s Got to
Give », même si recadrés, sont de très bonne qualité.
Le montage de « Something’s Got to Give » :
Le documentaire nous apprend que la Fox et les héritiers de
Marilyn ont mis le paquet pour restaurer, numériser et éditer
les 38 minutes de footage du film inachevé de la star. Même
s’ils sortent d’une léthargie de 40 ans, et même si la
colorimétrie n’est pas toujours à point, l’état de santé du
film est très satisfaisant. Mais le problème est plutôt un
autre : après tout ce temps et ces moyens pour ressortir le
film le plus invisible du cinéma, ils le proposent enfin au
format scope respecté mais… en 4/3 ???
Un seul mot : radins !
Une piste claire et centrale, à l’instar des documentaires
récents. Le documentaire offre également une VF et une piste
allemande en voice-over, mais on préfère sans doute la VOST,
pour la narration de James Coburn.
Le son d’époque de « Something’s Got to Give » est visiblement à
son état brut, et n’a pas été beaucoup retravaillé. A noter
que le film est uniquement disponible en anglais (sous-
titrable).