Enter the Void (2009) : le test complet du Blu-ray

Pour Arthur C. Clarke, 2010 était censée être l’année du premier contact, pour Gaspar Noé, c’est l’odyssée de la défonce et du voyage extra-corporel post-mortem.

Revendiquant un choc visuel avec le 2001 de Kubrick, Gaspar Noé s’est attaché à proposer sa version de « l’ultimate trip » comme il l’appelle et à entraîner le spectateur avec lui comme il tente d’ailleurs de le faire avec chacun de ses films.

Si Irréversible avait ce côté engrenage dont on peut difficilement sortir, « Enter the Void » souffre d’une longueur sans doute excessive et de son propre concept : le voyage extra-corporel. Du coup, sans aucun commentaire de sa part, le « héros » survole le film selon un schéma d’ailleurs annoncé dès le début du film et n’a forcément aucune prise sur ce qui se passe… bonjour la frustration.

Le film n’en n’est pas moins captivant car Noé sait y faire pour donner dans le jamais vu et dans le retournement de tripes. L’interdiction aux moins de 16 n’est d’ailleurs pas volée : en plus d’une omniprésence des drogues, la pornographie n’est franchement pas loin.

Quant aux personnes photosensibles et autres épileptiques potentiels, interdiction formelle de regarder le film !

On est forcé de conclure sur une énorme banalité, mais « Enter the Void » est une expérience à vivre plus qu’un film. Une oeuvre d’art ancrée dans une culture à la fois moderne et éternelle. Car si le voyage extra-corporel est une idée de récit fascinante, il est certain que vécu par un junkie-dealer elle prend des saveurs assez amères, voire nauséeuses…

Les menus du Blu-ray Disc ont pris les mêmes substances que le personnage du film et proposent donc des images de trips hallucinatoires et des items de menu au comportement frénétique. Une mise en ambiance immédiate !

Le film est proposé dans sa version salles ou dans une version raccourcie de 17 minutes, une curiosité spécialement montée pour certains pays.

Côté packaging, c’est du grand classique avec un boîtier Blu-ray en plastique noir.

Malgré la présence de nombreux éléments dans cette section, on reste carrément sur sa faim !

Les différents modules sont posés là, comme ça, sans aucune sorte de présentation ou d’explication.

Le making of effets spéciaux est par exemple muet et se contente de nous présenter des images avant/après traitement.

Tous ces suppléments apportent la même frustration en l’absence d’intervention du réalisateur. Une absence voulue, il ne s’agit donc pa d’une faiblesse de l’éditeur.

Petit détail spécial Wild Side : l’éditeur propose enfin quelques unes de ses bandes-annonces en HD sur Blu-ray Disc !

Bonjour le cauchemar de l’encodage ! Images sombres, images floues, lumières stroboscopiques ou fluorescentes en continuel mouvement… Force est de constater que ce Blu-ray s’en sort avec les honneurs. À aucun moment on se trouve géné par un quelconque défaut, mis à part ceux voulu par le réalisateur.

On aurait peut-être apprécié un poil de finesse et de définition en plus, mais les images de Gaspar Noé le permettaient-elles ?…

Difficile de juger le son du voyage d’un esprit. On a presque tout du long la sensation d’être dans une boule de coton, sauf à certains moments forts ou dans les trips hallucinogènes. Cependant, cette ambiance particulière est si présente et enveloppante qu’on ne peut que reconnaître la qualité du mixage et de l’encodage des deux pistes DTS-HD MA 5.1 avec, comme souvent, une grosse réserve sur la VF dont les dialogues font moins « vrais » et peuvent « distraire » le spectateur de son expérience.