Réalisé par Pete Travis
Avec
Karl Urban, Olivia Thirlby et Wood Harris
Édité par Metropolitan Film & Video
Dans un avenir proche, les Etats-Unis ne sont plus qu’un immense désert irradié. Mega City One est une métropole tentaculaire rongée par le vice. La seule forme d’autorité restante est représentée par les juges, une police urbaine qui cumule toutes les fonctions : flic, juge et bourreau. Une nouvelle drogue se propage, la Slo-Mo, qui permet de percevoir la réalité au ralenti. Sa distribution est contrôlée par Ma-Ma, ancienne prostituée, devenue baronne de la drogue. Dredd, le juge ultime, va se voir assigner une mission dans la tour de Ma-Ma et va devoir s’y confronter…
À l’instar de Total Recall - Mémoires programmées, nous voilà en présence d’un remake qui n’en n’est pas vraiment un. Car du film Judge Dredd avec Sylvester Stallone, il ne reste rien. Le matériau de départ, le comic book de John Wagner et Carlos Ezquerra, est totalement réinterprété au travers du filtre des nouvelles modes cinématographiques, si bien qu’il ne reste d’ailleurs pas grand chose non plus du comic book…
Surfant sur la mode du film d’enfermement comme The Raid, Dredd en reprend les codes et l’assaisonne légèrement à la sauce Judge Dredd, un peu comme ces jeux pour mobiles qui invitent un univers graphique sur une base qui a fait ses preuves (Angry Birds qui a « invité » Rio et Star Wars ou Temple Run qui a sorti une version Rebelle).
Dans ce genre, Dredd est d’ailleurs très bon. Le rythme est constant, les images sont sans concession, les scènes sous substance sont délicieusement gores et Lena Headey montre qu’elle peut interpréter un personnage encore plus détestable que dans Game of Thrones !
Finalement, même Karl Urban (qui a la bonne idée de ne pas ôter son casque pendant tout le film), a du mal à instaurer une Judge Dredd « touch » tant il ne semble pas taillé pour le rôle. Trop jeune, trop petit, trop fin… on ne peut croire une seconde qu’un tel personnage puisse porter toute la rage et le côté bulldozer du célèbre juge dessiné… tout ça manque sérieusement de panache et d’ampleur…
Il reste un film urbain moderne, osé et rythmé, mais qui aurait tout aussi bien pu s’intituler « The Raid 3000 »…
Une édition très basique avec boîtier Blu-ray standard et menus simples.
À peine 12 minutes de suppléments. Et encore, elles sont réparties dans 5 featurettes parfois redondantes qui couvrent pourtant des sujets intéressants. On reste sur sa faim.
Tourné en numérique, Dredd bénéficie d’un traitement d’image très agréable qui rappelle l’argentique. L’image est impeccable sans non plus percer les rétines par une définition au couteau. Les plans sous substance (au ralenti) sont à tomber par terre de précision.
Encore un film qui va faire plaisir aux voisins ! Voilà du gros son qui met les enceintes à rude épreuve avec des basses venues de l’enfer et du multicanal qui fait la part belle aux effets tournoyants et à la musique industrielle… en tous cas pour la VOST. Car pour la VF, si la structure du mixage est similaire, la puissance sonore tombe en revanche dans les chaussettes du juge et perd une bonne moitié de son efficacité.