Réalisé par Tom Tykwer
Avec
Tom Hanks, Halle Berry et Jim Broadbent
Édité par Warner Bros. Entertainment France
À travers une histoire qui se déroule sur cinq siècles dans plusieurs espaces temps, des êtres se croisent et se retrouvent d’une vie à l’autre, naissant et renaissant successivement… Tandis que leurs décisions ont des conséquences sur leur parcours, dans le passé, le présent et l’avenir lointain, un tueur devient un héros et un seul acte de générosité suffit à entraîner des répercussions pendant plusieurs siècles et à provoquer une révolution. Tout, absolument tout, est lié…
Trois réalisateurs (Lana & Andy « Matrix » Wachowski Tom « Cours, Lola, cours » Tykwer), une douzaine de têtes d’affiche, cent deux millions de dollars de budget… Cloud Atlas a beau se présenter comme un film indépendant et expérimental, il a pourtant été doté de moyens pharaoniques pour servir l’adaptation du réputé inadaptable roman éponyme de David Mitchell.
Et c’est d’ailleurs cette profusion de moyens que l’on voit le plus à l’écran. Tout y est énorme, tout y est impressionnant, tout y est. Il est évident qu’avec un récit s’étalant et faisant sans cesse des allers et retours sur six périodes allant de 1849 à 2321, le spectateur a besoin à chaque fois d’une forte imprégnation pour ne pas se perdre totalement. Les décors, les costumes, les lumières et les maquillage sont donc particulièrement mis en avant, mais frôlent du coup souvent la caricature. De même, le jeu des acteurs interprétant jusqu’à six rôles différents, oscille entre génie et bouffonnerie (certains maquillages sont franchement ridicules - Hugo Weaving en arrive à ressembler à Mrs Doubtfire), donnant alors plus une impression de partie géante de jeux de rôle que de film aboutit. L’émotion et les messages spirituels semblent tout aussi grimés que les acteurs et peinent à atteindre leur but.
Avec une thématique extrêmement similaire, mais avec un budget trois fois moindre, un seul réalisateur (Darren Aronofsky) et seulement deux têtes d’affiche, The Fountain réussissait en 2006 à être à la fois bien plus simple, bien plus profond et capable de provoquer une émotion bien plus tangible que Cloud Atlas et son attirail technico-financier.
Chez Warner, les éditions « Ultimate » se suivent et ne se ressemblent que très rarement. D’un boîtier taille DVD avec surétui carton à un SteelBook au format Blu-ray, c’est un peu la foire sur les étagères.
Cloud Atlas pour sa part, joue dans la catégorie du digipack carton (accueillant Blu-ray - sérigraphie noir et blanc - et DVD) glissé dans un surétui carton avec effets de vernis et de texture. Fragile et très léger.
Les menus sont dans la veine courante de chez Warner : des icônes d’un autre âge dans des tiroirs qui s’ouvrent sur un fond fixe et sonorisé par la musique du film.
Pour un film d’une telle vastitude artistico-technique, on était en droit d’attendre une partie bonus tout aussi vaste. Il doit certainement exister quelques heures de tournage quelque part, mais le film n’ayant pas vraiment convaincu aux États-Unis et ayant tout juste récupéré son budget grâce à son succès plus marqué en Europe, la maison mère Warner n’a pas jugé qu’il était pertinent de mettre des bonus plus conséquents en chantier.
Voilà pourquoi il faudra se contenter des 7 featurettes proposées ici. Des featurettes hautement promotionnelles et à l’auto-congratulation omniprésente. La redondance des images et des propos est assez inévitable et le tout est monté avec images et musiques du film, histoire d’entretenir une émotion factice prompte à vous donner envie de voir le film si ce n’est pas encore fait (attention aux spoilers omniprésents dans ces modules).
En un peu moins d’une heure de bonus au total, on apprendra donc finalement que peu de choses, pas plus en tous cas que ce qui a déjà été rabâché autour de Cloud Atlas et sa structure alambiquée.
Ces modules sont présentés en HD et VOST.
Malgré une certaine rémanence en tout début de film qui pouvait laisser croire que l’encodage d’un film de 3 heures aurait du mal à prendre sa place même sur un Blu-ray, on se laisse émerveiller par la qualité globale, la finesse des détails, la richesse des palettes de couleurs propres à chaque époque visitée et à la profondeur de champ exploitées par les 3 réalisateurs.
Très très belle piste sonore VOST encodée en DTS-HD MA 5.1
qui fait la part belle aux dialogues et à la musique. Les effets
sont assez discrets, bien fondus dans l’ambiance générale et
toujours au service des propos. Les basses sont soigneusement
mixées et ne tentent jamais de prendre le dessus.
La VF en Dolby Digital 5.1 nous fait descendre de notre nuage
avec une dynamique et une ampleur bien moindres. Warner
continue encore et toujours à priver son public francophone
d’un spectacle total, image ET son.
Crédits images : © 2012 Warner Bros.