Man of Steel (2013) : le test complet du Blu-ray

Un garçon apprend qu’il est doté de pouvoirs extraordinaires et qu’il n’est pas né sur Terre. Arrivé à l’âge adulte, il s’engage dans un périple pour découvrir d’où il vient et pourquoi il a été envoyé sur notre planète. Mais le héros en lui se doit de faire surface pour sauver le monde et la destruction totale et devenir un symbole d’espoir pour l’humanité toute entière.

Et un reboot de plus ! Auréolé de gloire avec son propre reboot de Batman, Christopher Nolan (The Dark Knight - La trilogie) co-produit le retour de Superman sur le grand écran avec, comme pour l’homme chauve-souris, un souci de réalisme et la volonté d’un ton plus adulte.

La comparaison avec le Superman de Richard Donner (1978) ne sera pas au programme tant Nolan et Zack Snyder (300) qui réalise, sont partis sur d’autres pistes pour redonner vie et chair à l’homme d’acier (Man of Steel).

Après une spectaculaire mise en place Kryptonienne qui fait la part belle aux origines de l’envoi sur Terre de Kal-El (nom de naissance de Superman), le film s’installe dans une mise en place du futur super-héros un brin laborieuse et appuyant lourdement sur le côté intégration d’un être vivant différent dans une société peu tolérante. Le tout est servie par un Clark Kent engoncé dans une gentillesse et un non-faire hérités de ses parents terriens adoptifs qui lui ont appris très tôt à faire le moins de vagues possible…

Il faut donc attendre le retour du très vilain et très brutal Général Zod pour que Superman commence à voir rouge et se mette en action pour de bon… c’est finalement le risque de tous les films de mise en place : vouloir trop en dire et vouloir tout expliquer au risque de faire languir le spectateur.

Par contre, une fois le conflit en place, c’est parti pour un véritable carnage matériel ! À croire que DC Comics (la maison mère de Superman et Batman) a décidé de répondre à Marvel et sa séquence de destruction massive dans Avengers. C’est à celui qui aura la plus grosse…. séquence et les effets spéciaux les plus impressionnants. De ce point de vue là, Man of Steel fait immanquablement monter le niveau et nous submerge d’images d’action d’ailleurs à la limite de la lisibilité tant la caméra est en mode rodéo… On notera au passage la même hypocrisie silencieuse concernant les inévitables victimes humaines d’une telle démonstration de force. Pas une goutte de sang, aucune mention des vies anéanties par la destruction d’innombrables bâtiments lors du réglement de compte entre Superman et les Kryptoniens rebelles…

Avec bon nombre d’éléments surnaturels et de raccourcis scénaristiques difficiles à avaler, cette tentative de rapprocher le personnage de Superman d’une réalité qui parle aux spectateurs d’aujourd’hui est donc plus à ranger du côté des films qui en mettent plein la vue et peinent à convaincre. Certes Henry Cavill est tout à fait acceptable dans la nouvelle tenue du Man of Steel, mais comme c’est déjà arrivé avec Zack Snyder, on se retrouve avec un gros joujou cinématographique aux magnifiques effets spéciaux qui se prend les pieds dans ses propres ficelles.

Du coup, on ne se fait guère d’illusions quand à la qualité de la suite qui prévoit déjà une surenchère avec un affrontement contre Batman (interprété par Ben Affleck). À moins que le vilain, interprété par Bryan « Breaking Bad » Cranston, ne remonte le niveau… ce qui n’est d’ailleurs même pas le cas ici avec un Général Zod pas charismatique pour deux sous.

Les éditions spéciales se suivent chez Warner et ne se ressemblent pas. Cette fois, c’est un digipack 2 volets plutôt bien illustré qui accueille le Blu-ray et le DVD du film, le tout glissé dans un fourreau carton métallisé aux dimensions d’un boîtier Blu-ray standard. Le menu Warner simple et classique est de rigueur sur fond d’images et de musique du film. Une édition soignée mais sans plus. Attention de ne surtout pas égarer le flyer de la copie digitale, il permet en effet l’accès à un making of géant de près de 3 heures !

Connaissant les Blu-ray de précédents films de Zack Snyder, on pouvait s’attendre à plus. Les deux reportages de 25 minutes sont en fait les deux parties d’un pseudo making of qui est essentiellement bavard dans sa première partie concernant les sources d’inspiration pour cette nouvelle interprétation de Superman, et un peu plus technique dans sa seconde partie qui s’attarde sur l’intense entraînement physique des acteurs.

Un court module donne la parole à l’un des responsables des effets spéciaux qui donne des détails sur certains plans.

Les 75 ans de l’homme d’acier sont célébrés par un court métrage d’animation qui présente très brièvement plusieurs incarnation de Superman (films et animation). Un bel hommage.

À part que Warner est l’éditeur des deux films, on ne comprend pas très bien ce que le bonus La Nouvelle-Zélande : Pays de la Terre du Milieu vient faire ici…

Autre film Warner, l’impressionnante bande-annonce de Pacific Rim est ici proposée en HD VF/VO.

Mais ce n’est pas tout ! Comme précisé plus haut, le flyer de la copie digitale que l’on relègue souvent aux oubliettes permet non seulement de profiter du film sur votre ordinateur ou appareil mobile, mais également d’obtenir un équivalent du Maximum Movie Mode que Warner n’utilise plus. Ce fichier supplémentaire téléchargeable intitulé Un voyage de découverte : créer Man of Steel est donc un vrai making of géant, extrêmement passionnant et riche qui se déroule en parallèle au film. Réalisateur, comédiens et techniciens prennent la parole à tour de rôle. Des vidéos, croquis, maquettes, images en coulisses illustrent ces propos et captivent l’attention pendant près de 3 heures (en VOST) ! On y trouve même des anecdotes dont le récit de la première rencontre entre Russell Crowe et Henry Cavill, 12 ans avant ce tournage.

Il est extrêmement discutable d’avoir relégué ce bonus à un simple fichier téléchargeable (même pas en HD) et surtout de ne pas le mentionner sur le boîtier, seul le flyer le précise, et encore, dans une police de caractère assez discrète. Attention, l’offre de téléchargement n’est pas éternelle, et si vous voulez récupérer ce bonus, vous devrez le faire avant le 23 octobre 2015.

Zack Snyder a eu la bonne idée de tourner la majorité des plans non pas en numérique, mais bien sur pellicule, donnant à l’ensemble une qualité visuelle étonnante. Un léger grain argentique se fera ainsi sentir ici et là, avec à la clé un certain charme. Le Blu-ray donne ici encore une fois la pleine mesure de ses capacités avec un encodage impeccable, pourtant malmené par une réalisation souvent nerveuse et de nombreux éléments à l’écran comme des débris ou des lens flares façon J.J. Abrams.

Côté son, c’est sans surprise pour une édition Warner avec une simple piste Dolby Digital 5.1 assez réussie pour la VF et une piste DTS-HD Master Audio 7.1 pour la VOST qui se fera un plaisir de titiller vos oreilles lors des ambiances discrètes et d’exploser votre installation home-cinema lors des séquences plus musclées comme l’ouverture du film ou le combat final qui sont deux moments de pur spectacle technique.

Crédits images : © DC Comics, Warner Bros. Entertainment, Legendary Pictures Funding, Flixster