Gotham - Saison 1 (2015) : le test complet du Blu-ray

Tout le monde connaît le Commissaire Gordon valeureux adversaire des plus dangereux criminels, un homme dont la réputation rime avec « loi » et « ordre ». Mais que sait-on de son histoire ? De son ascension dans une institution corrompue, qui gangrène une ville comme Gotham, terrain fertile des méchants les plus emblématiques ? Comment sont nées ces figures du crime, ces personnages hors du commun que sont Catwoman, le Pingouin, l’Homme-mystère, Double-Face et le Joker ?

Sin Gotham City

À l’instar de Marvel, non content d’envahir les écrans de cinéma avec des films de super-héros en tous genres, DC Comics est également omniprésent sur le petit écran avec bon nombre de séries plus ou moins dérivées des univers issus des comic books du célèbre éditeur de Superman et Batman pour ne citer que ces deux là.

Et aux côtés des séries à succès comme Arrow et Flash, il faut désormais compter sur Gotham qui, comme son nom l’indique, centre son intrigue sur la ville du justicier masqué Batman. Mais plutôt que de réinterpréter pour la énième fois le combat de l’homme chauve-souris contre les maniaques de la cité tentaculaire, Gotham prend un chemin similaire à Smallville (jeunesse des personnages) en le poussant à l’extrême puisque Bruce Wayne n’est ici qu’un tout jeune adolescent. On nage ici en plein prequel orchestré par Bruno Heller (Rome et The Mentalist) afin d’être les témoins de ce qui va constituer le caractère de Batman. Mais comme il y en aurait pour au moins 10 ans avant d’avoir un justicier à peu près mature, Gotham profite d’une galerie de personnages adultes, eux aussi à l’état de genèse et qui deviendront plus tard les alliés et surtout les ennemis célèbres de la saga.

En tête de ces personnages, Jim Gordon, jeune inspecteur impétueux, bourré d’idéaux qui, on le sait déjà, sera plus tard commissaire et allié de Batman. Mais le chemin est long avant d’en arriver là, et l’énergie bienveillante de ce policier va devoir tremper dans le bain acide et noir de la cité du crime, animée par les premiers agissements de vilains et de mafieux aux noms célèbres : Pingouin, Ogre, Joker, Nigma, Selina Kyle…

Ultime et principal personnage de la série, Gotham justement. La cité largement inspirée de New York (les extérieurs y sont tournés) s’offre ici un traitement première classe qui ancre instantanément les épisodes dans une imagerie et une ambiance tout à fait unique qui font de Gotham une série très différente des autres productions DC Comics.

Presque hors du temps, empreinte d’un look retro-futuriste croisement de Blade Runner et des Incorruptibles, Gotham possède une patine et un vocabulaire graphique et scénaristique qui lui permettront de tenir indéfiniment sans se démoder, tout en la maintenant dans un passé tangible par rapport aux exploits du Chevalier Noir que l’on peut connaître aujourd’hui…

Enfin, si la série vaut aussi largement le détour, c’est en immense partie grâce à sa brochette d’acteurs habitant très sincèrement leurs personnages. Si il est impossible de les citer tous ici, il convient cependant de saluer les responsables du casting pour deux trouvailles en particulier : la jeune Camren Bicondova dans le rôle de Selina Kyle (qui deviendra Catwoman dans le futur), sosie miniature de Michelle Pfeiffer ; et surtout, surtout, surtout, Robin Lord Taylor, quasiment inconnu, dans le rôle du Pingouin, qui vole intégralement la vedette par une interprétation magistrale et saisissante.

Vous l’aurez compris, Gotham est une nouvelle pépite de la télévision américaine, un joyaux gothique et réjouissant, un programme hautement addictif dont la deuxième saison est en cours de diffusion et qui est déjà assuré d’en avoir une troisième.

Traitement simple et sans fioritures pour le packaging de Gotham signé Warner avec un boîtier Blu-ray simple épaisseur qui accueille les 4 galettes, le tout glissé dans un fourreau en carton vernis. La navigation reprend le système Game of Thrones (Le Trône de Fer) avec un menu complet des 4 disques répété sur les 4 galettes avec invitation à insérer le bon disque quand on ne se trouve pas déjà dessus. Ces menus sont fixes, sonorisés et équipés d’icônes. Le leaflet inséré dans le boîtier permet de récupérer les copies digitales de tous les épisodes de la saison, en HD, VF et VO (pas de sous-titre français).

Pas loin de 2h45 de bonus vidéo sont alignés pour cette première saison de Gotham.

Le ton global est très promotionnel et une bonne partie des modules ici présents sont d’ailleurs des featurettes diffusées à la télé américaine pour attirer les spectateurs.

On peut tout de même s’arrêter volontiers sur Gotham inventée (3 parties qui posent les bases narratives de la série), Gotham : la création de la fiction qui s’attarde sue la création des décors et Le jeu de Cobblepot tout à la gloire du Pingouin et qui compare ses actions à une partie d’échec jouée sur l’échiquier qu’est Gotham.

Gotham : le retour de la légende et les Portraits des personnages sont des featurettes les yeux dans la caméra, où acteurs et équipes racontent la genèse de la série.

La nuit DC Comics au Comic-con 2014 permet enfin de poser des questions sans montage et sans filet, on y récolte quelques informations sympathiques, mais comme cette conférence était également l’occasion de présenter Arrow, Flash et Constantine, on a droit à seulement 5 minutes de Gotham.

On termine sur le bêtisier, pas hilarant mais toujours plaisant pour voir les acteurs péter les plombs et une poignée de microscopiques scènes coupées sans aucun intérêt.

Avec sa photographie très travaillée, ses contrastes violents, ses scènes sombres avec fumés et raies de lumières, Gotham est un cauchemar pour l’encodage. Mais maîtrisé de bout en bout, le mastering accouche d’un encodage AVC impeccable et sans aucun artefact, conservant à la série son look si particulier où définition chirurgicale et ambiances polar se succèdent avec bonheur.

Il est évident que tout le monde n’est pas adepte de la VOST, mais dans le cas de Gotham, un effort s’impose car la piste VF en Dolby Digital 2.0 est tout simplement indigne de la série et perd tout l’impact du mixage d’origine, ainsi que les ambiances sonores. La VOST en DTS-HD Master Audio 5.1 est profonde, riche et s’empare avec une grande finesse de tous les canaux à sa disposition. Incomparable.

Crédits images : © Primrose Hill Productions, DC Comics, Warner Bros. Television