Réalisé par Tim Burton
Avec
Colin Farrell, Danny DeVito et Michael Keaton
Édité par Walt Disney France
Holt Farrier, une ancienne gloire du cirque, voit sa vie complètement chamboulée au retour de la guerre. Max Medici, propriétaire d’un chapiteau en difficulté, le recrute pour s’occuper d’un éléphanteau aux oreilles disproportionnées, devenu en quelques temps la risée du public. Mais quand les enfants de Holt découvrent que celui-ci peut voler, l’entrepreneur persuasif V.A. Vandevere et l’acrobate aérienne Colette Marchant entrent en jeu pour faire du jeune pachyderme une véritable star…
ELEPHANT DRAME
Ou comment exploiter jusqu’à la lie un catalogue de gloires animés… Sans énumérer ici les déjà (trop) nombreuses adaptations « live » des longs métrages animés de Walt Disney, voici donc arriver Dumbo, coincé entre Jean-Christophe & Winnie et Aladdin, et orchestré par Tim Burton qui avait déjà commis Alice au Pays des Merveilles.
Et comme pour Alice, Tim Burton se prend les pieds dans le tapis des contraintes et ne peut manifestement pas laisser totalement libre cours à son imaginaire et à son oeil si particulier. Le résultat ne se fait pas attendre : si Dumbo décolle bel et bien et plane sous chapiteau, le film lui peine à trouver son rythme et même son identité propre.
Comme les animaux ne parlent plus, les humains redoublent de dialogues et expliquent à outrance la moindre action d’une intrigue cousue de fil blanc, laissant à la poésie du propos et du réalisateur, une part bien maigre qui ne s’exprimera qu’en de trop rares occasions.
Un cirque, une créature volante inadaptée, il y avait pourtant matière à se démarquer bien plus concrètement pour Tim Burton, grand adepte des personnages « à part » (cf. l’ensemble de sa filmographie, Edward aux mains d’argent en tête). Mais une fois qu’il a terminé de se forcer à faire du Disney et de saupoudrer quelques clins d’oeil au Dumbo de 1941, il n’a guère plus le temps de faire du Burton, mis à part peut-être dans l’un des clins d’oeil justement, la séquence des bulles de savon géantes, en rappel aux hallucinations du Dumbo de 1941, une séquence à l’onirisme et aux couleurs hors normes dans un film bien morne.
Face à la convaincante prestation des images de synthèse qui incarnent Dumbo, on retiendra surtout celles de Michael Keaton, parfait vilain qui donne la réplique à Danny DeVito en parfait bonimenteur (les deux compères ne s’étaient pas croisés sur les écrans depuis Batman, le défi dans des rôles inversés). Mention toujours spéciale à Eva Green qui pourrait charmer n’importe quelle créature sur terre, réelle ou imaginaire, mais également à la jeune Nico Parker dont l’intense regard a de beaux jours au cinéma.
Finalement face à ce nouveau chainon dans le cycle des adaptations animation-live, on a envie de dire comme les jeunes d’aujourd’hui : NEXT !
Boîtier Blu-ray classique, menus plutôt travaillés, on ne met tout de même pas les petits plats dans les grands.
À peine 40 minutes de bonus, c’est assez peu pour un film qui a tout de même nécessité un travail de construction et d’imagerie assez important. La partie making of à proprement parler est expédiée en 3 modules abordant le casting, les décors et les effets visuels. C’est toujours mieux que rien, mais on y raconte plus qu’on n’y montre.
9 scènes coupées (surtout alternatives) prennent la suite, mais n’apportent pas grand chose.
Un module s’attache ensuite à repérer les références cachées au film animé de 1941 dans ce remake.
On termine sur un court bêtisier et un clip sirupeux de la chanson du générique.
C’est somptueux ! La photographie de Ben Davis (Dark World (Franklyn)) se marie parfaitement avec cet univers à mi-chemin entre Disney et Burton avec des couleurs désaturées sur le début du film ou cette fameuse séquence des bulles de savon aux roses brillants, le tout emballé dans l’encodage AVC de ce Blu-ray.
Du 7.1 en VF comme en VOST, même si une différence est à signaler puisque la VOST est encodé sans perte sur une piste DTS-HD Master Audio qui s’occupe à merveille du spectacle sonore, des dialogues et de la musique de Danny Elfman ; et que la VF, soignée, ne profite malheureusement que d’un format compressé sur une piste Dolby Digital Plus.
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