Réalisé par Richard T. Heffron
Avec
Peter Fonda, Blythe Danner et Arthur Hill
Édité par Sidonis Calysta
Après la catastrophe de « Mondwest », il y a plusieurs années, la station de Delos est prête à ouvrir ses portes avec un nouveau « monde », Futureworld. Pourtant Chuck Browning, grand reporter de la ville, n’est toujours pas convaincu du projet, depuis la mort d’un homme qui revenait de ce « nouveau Delos ». Chuck, accompagné d’une de ses collaboratrices, est décidé à enquêter sur les causes de cette mort suspecte…
RETOUR VERS LE FUTUR
Les Rescapés du futur (Futureworld, 1976) est donc la suite de Mondwest (Westworld) (Westworld, 1973). Une suite que MGM refusa tout d’abord pour ensuite la distribuer une fois produite à petit budget par le prolifique Samuel Z. Arkoff (Les Révoltés de l’an 2000, Amityville - La maison du diable).
Malgré son petit budget, Les Rescapés du futur réussit à donner le change avec un casting respectable (Peter Fonda, Blythe Danner et Arthur Hill), des décors « naturels » immenses (grâce à la participation de la NASA) et des effets spéciaux ambitieux dont les toutes premières images de synthèse du cinéma signées en partie par Ed Catmull, futur co-fondateur et président du studio Pixar.
Son scénario va également un poil plus loin que le Mondwest (Westworld) de Michael Crichton et résonne non seulement avec un discours connu des intelligences artificielles de nombreuses oeuvres qui considèrent que l’humain ne mérite pas la planète qui l’abrite, mais aussi avec l’inévitable débat sur les bénéfices-risques de la technologie. Autre raison de s’étonner de l’oubli relatif qui entoure Les Rescapés du futur, c’est qu’on y trouve aisément plus de connexion avec la série Westworld que cette dernière avec son illustre source Mondwest (Westworld).
Bien sûr la tension n’est pas aussi travaillé que dans Mondwest (Westworld) et la surprise de la rébellion robotique forcément éventée. Oui la présence de Yul Brynner réduit à une apparition dans un rêve de l’héroïne n’était qu’une astuce commerciale pour attirer le spectateur. Mais Les Rescapés du futur possède tout de même une sérieuse ambition et des messages suffisamment intéressants pour qu’on s’y arrête ou qu’on lui donne une seconde chance.
Boîtier Blu-ray standard glissé dans un surétui en carton qui arbore le titre français et l’une des affiches donnant une immense place à Yul Brynner, malgré sa présente anecdotique. Menus simples et clairs, sonorisés avec la musique du film.
Sidonis Calysta reprend ici son bonus exclusif tourné en 2014 pour sa première édition DVD du film, Futureworld : le futur selon Crichton, écrit par Marc Toullec et récité par le regretté Christophe Champclaux. Cette intéressante présentation/analyse du film retrace toute la saga Mondwest, du film de Crichton à la série avortée, en passant par Les Rescapés du futur, et en évoquant même la série de Jonathan Nolan et Lisa Joy qui n’était alors qu’un chantier préparatoire. Un très bon complément au film.
Bien que Yul Brynner n’apparaisse que quelques instants à l’écran dans Les Rescapés du futur, Sidonis Calysta a eu la bonne idée de glisser ici le passionnant portrait de l’acteur, Yul Brynner, l’homme qui devint roi, déjà vieux de 25 ans (le portrait, pas Yul Brynner), qui donne la parole aux enfants de l’acteur et à certains collaborateurs comme John Frankenheimer (Le Prisonnier d’Alcatraz) qui rappelle que Yul Brynner a aussi été réalisateur pour la télévision américaine.
On termine avec la bande-annonce d’époque non sous-titrée
qui a la bonne idée de résumer le précédent film.On imagine assez facilement que le succès très relatif du film n’a pas déclenché une furieuse envie de le conserver de la meilleure façon qui soit. Le transfert ici présent est tout juste suffisant pour un Blu-ray et montre les limites d’un tournage sans grand budget, les plans oscillants entre le « doux » et le flou, avec des couleurs timides. Il faut vraiment attendre les gros plans fixes pour avoir un peu de finesse. Fort heureusement le réducteur de bruit est resté débranché et le grain de la pellicule reste présent comme pour bien nous rappeler l’âge du film.
Pas de quoi se relever la nuit là non plus, le mono d’origine est ventilé en stéréo, que ce soit en VF ou en VOST, avec ce joli son de casserole propre à beaucoup de films de l’époque. Le doublage VF est d’époque et n’écrase pas trop les ambiances malgré une mise en avant très évidente par rapport à la VO.
Crédits images : © Sidonis Calysta