Close (2022) : le test complet du Blu-ray

L’histoire d’une amitié bouleversée par l’éveil de la sexualité, délicatement racontée par l’auteur de Girl.

Léo et Rémi, 13 ans, sont amis depuis toujours. Jusqu’à ce qu’un événement impensable les sépare. Léo se rapproche alors de Sophie, la mère de Rémi, pour essayer de comprendre.

Close, sorti dans nos salles le 1er novembre 2022, nommé pour la Palme d’or et salué à Cannes par le Grand prix (ex-aequo avec Des étoiles à midi (Stars at Noon) de Claire Denis, sélectionné pour l’Oscar du meilleur film étranger, est le deuxième long métrage du Belge Lukas Dhont. Il avait brillamment réussi son entrée, quatre ans plus tôt, avec Girl, un autre drame de l’adolescence qui récolta une quinzaine de prix, dont la Caméra d’or et le Prix FIPRESCI à Cannes et le Prix du meilleur premier film étranger décerné par le Syndicat Français de la Critique de Cinéma et des films de télévision.

Vous êtes ensemble ?

L’intime amitié unissant Léo et Rémi, inséparables, suscite cette question posée par une fille, sans agressivité. Elle va profondément troubler Léo, l’amener à s’interroger sur la nature de sa relation avec Rémi, mettre fin à son innocence, le pousser à changer l’image qu’elle offre au regard des autres. Léo s’oblige alors à se conformer au comportement « normal » d’un garçon de son âge, à se soumettre à une norme implicitement dictée par une homophobie latente. Il modifie brutalement son comportement vis-à vis de Rémi : il s’en éloigne, le repousse quand il s’approche, ne peut réprimer des accès de violence à son encontre.

Close, dans les dix premières minutes, présente Léo et Rémi, bien différents l’un de l’autre. Le premier extraverti, sûr de lui, se révèle agressif dans les matches de hockey sur glace. Le second, effacé, secret, met son énergie dans le perfectionnement de la pratique du hautbois.

Dans de longs travellings latéraux et des cadrages serrés, la caméra, tenue par Frank van den Eeden, le chef-opérateur de Girl, révèle avec délicatesse la profondeur et la pureté de l’amitié entre les deux garçons.

Close est centré sur Léo, interprété par Eden Dambrine, alors âgé de 14 ans et, dans sa première partie, également sur Rémi, campé par Gustav De Waele, dont on ne se rend pas compte qu’il a quatre ans de plus. Les deux jeunes débutants, apparemment très à l’aise devant la caméra, s’acquittent de leur rôle avec beaucoup de naturel. Les deux personnages secondaires, leurs mères, sont interprétées par Léa Drucker et par Émilie Dequenne. Cette dernière, mise en avant par le scénario, communique avec une remarquable sobriété les émotions de la mère de Rémi.

Bien que le scénario, coécrit, comme celui de Girl, par le réalisateur et Angelo Tijssens, eut pu gagner en subtilité en étant moins dramatique, Close confirme la sensibilité et le talent de Lukas Dhont.

Close (104 minutes) et ses modestes suppléments (8 minutes) tiennent sur un Blu-ray BD-50 livré, dans cette édition spéciale FNAC, avec un autre film de Lukas Dhont, Girl, sur un deuxième Blu-ray BD-50. Les deux disques sont logés dans un boîtier glissé dans un fourreau non fournis pour le test, effectué sur le seul Blu-ray de Close. L’analyse du deuxième disque, un clone de l’édition Diaphana sortie en février 2019, est disponible dans mon test de Girl.

Le menu propose le film dans sa langue originale, principalement le français, avec un sous-titrage optionnel automatique des quelques dialogues en flamand, et le choix entre deux formats audio, DTS-HD Master Audio 5.1 ou 2.0 stéréo.

Piste d’audiodescription DTS-HD MA 2.0.

Sous-titres pour malentendants.

Entretien avec Lukas Dhont (6’, en français, Diaphana, 2023). L’idée d’un film sur l’importance et la fragilité de l’amitié lui est venue pendant le confinement imposé par la pandémie, de la lecture de Deep Secrets - Boys Friendships and the Crisis of Connection, publié en 2013 par la psychologue américaine Niobe Way, une étude de l’éveil de la sexualité et des troubles qu’il fait naître chez les garçons entre l’âge 13 et 18 ans.

Bande-annonce (1’51”).

Le disque Girl reprend le bonus qui complétait l’édition de 2019.

L’image numérique (1.66:1, 1080p, AVC), captée par une caméra Arri Alexa Mini, lumineuse, agréablement contrastée, déploie des couleurs naturelles, avec une texture délicatement adoucie par un très léger grain qui n’altère pas l’excellente

Le son DTS-HD Master Audio 5.1 (avec une alternative stéréo) assure la clarté des dialogues et délivre avec finesse la belle partition originale de Valentin Hadjadj qui avait signé la musique de Girl. Difficile de distinguer les deux formats proposés : la très faible sollicitation des canaux latéraux limite l’effet immersif.

Crédits images : Kris DEWITTE - Thomas NOLF © Menuet,_Diaphana Films, Topkapi Films, Versus Production