Réalisé par Chris Wedge
Édité par 20th Century Studios
Que ce soit par pure bonté, contraint par les évènements ou forcé
par son clan, ces trois bestioles préhistoriques se doivent de
ramener un bébé humain auprès des siens.
Sid le paresseux, Manfred le mammouth et Diego le tigre à
dents de sabre n’ont pas grand chose en commun, et pourtant
ils vont partager une aventure rythmée et déjantée.
Le nouveau petit génie de la synthèse s’appelle Chris Wedge.
Son palmarès n’est pas encore aussi impressionnant que celui
de John Lasseter (Toy Story et 1001 pattes),
mais à la vue de ce premier long métrage, on peut facilement
lui promettre un avenir radieux dans ce domaine.
Formé « à l’ancienne » (il a collaboré à l’aventure TRON),
il a oeuvré au sein du studio Blue Sky sur la réalisation
d’effets spéciaux pour Joe’s Apartment et Alien - La résurrection,
puis remporta un Oscar en 1998 pour « Bunny » qu’il a écrit et
réalisé.
Plus dans le mouvement de DreamWorks que dans celui de Pixar,
Chris Wedge a insufflé à son film un ton très vif. Les gags
fusent, l’anachronisme est au rendez-vous, Scrat s’en prend
plein la figure et l’on a enfin une explication valable en ce qui
concerne l’extinction des dodos : ils étaient bêtes comme leurs
pieds !
A noter, car c’est un fait rare, la version française est une
réussite. Gérard Lanvin, Elie Semoun et Vincent Cassel sont au
service d’une adaptation bien inspirée.
Bienvenue donc à Blue Sky Studios qui forme avec Pixar et PDI/DreamWorks
le trio incontournable de la comédie synthétique qui n’a jamais le
goût de plastique.
Un travail sympathique a été effectué sur les menus qui
récupèrent des séquences du film pour acceuillir les différents
choix. Animés et sonorisés, certains pourront par contre paraître
un peu trop long, comme celui du choix des langues, incontournable
puisque le changement de langue à la volée est interdit.
Sérigraphie impeccable et boîtier en série limité dont le plastique
transparent est incrusté de paillettes. La jaquette elle aussi
présente un « gadget » avec son titre givré.
On commence un peu à connaître les recettes éprouvées du DVD en
matière de bonus. Ici pas de bouleversements.
Le commentaire audio du réalisateur est un puissant soporifique.
Très monotone et pas du tout enthousiasmant.
Les 6 scènes inédites ont bien fait de le rester.
Le court métrage spécial Scrat « Gone Nutty » est par contre
une vraie merveille ! Du rire du début à la fin. Toute la gigantesque
malchance de cet écureuil est concentrée dans ces 4’36” de pur bonheur.
A passer en boucle jusqu’à épuisement des zygomatiques ! Spécialement
réalisé pour la sortie du DVD, il suffit à en justifier l’achat (en
plus du film bien sûr).
Les révélations de Scrat sont 3 jingles de la chaîne Fox aux
Etats-Unis. Encore une occasion de rire aux dépens de cette pauvre bête.
Progression de l’animation propose une énième fois de comparer
les différentes étapes de finition de 3 scènes et ce, sur 5 angles.
Extraits internationaux, c’est un plan du film en 9 langues…
déjà vu et sans intérêt.
Sous la glace est composé d’un making of en 7 parties et de
6 mini-documentaires (le plus gros fait 1’20”). Mis à part cette manie
ambiante de découper un making of en petits morceaux, les concepteurs
de ce genre de bonus ont toujours du mal à rendre vraiment passionante
la création du film. Rien de vraiment nouveau depuis Pixar en ce qui
concerne la synthèse, si ce n’est le moteur de rendu des images qui fait
la fierté de Blue Sky, et qui n’est même pas abordé en détail…
dommage.
Autre morceau de choix après le court métrage de Scrat, « Bunny »,
le court métrage du réalisateur qui montrait déjà en 1999 la finesse
de son moteur de rendu et ses qualités de conteur. Une petite perle
de poésie et d’humour à savourer avec ou sans commentaire audio et
avec ou sans l’introduction de Chris Wedge.
1 teaser et 2 bandes-annonces en VO sans sous-titre et même pas
en 5.1…
La partie galeries d’images réussit le pari osé d’être
insupportable à manoeuvrer et d’être en anglais non traduit pour ce
qui est des fiches personnages.
Faites tout de même un tour dans les galeries personnalisables, car
elles renferment des trésors graphiques.
Mis à part les 2 courts métrages, ce n’est pas bien brillant.
Il est dommage que ça tombe sur ce très bon film, mais franchement
on aimerait maintenant que les concepteurs de DVD se creusent un peu
plus la cervelle pour justifier un prix qui avoisine celui d’un
double DVD. Qu’on se le dise : la quantité ne paie plus !
Que dire d’une source numérique, si ce n’est que c’est époustouflant de réalisme. Le travail du studio Blue Sky explose littéralement aux yeux avec le DVD : eau, glace, poils, fumées… tout est rendu avec finesse.
VO et VF à part égale. Les ambiances sont riches, truffées de détails, et d’un grand naturel. Les dialogues sont mixés à merveille et la musique trouve sa place, tout comme les basses qui savent se faire entendre aux bons moments, mais surtout sur la VO, car la VF souffre d’une faiblesse bien notable sur ce canal. Ce genre d’inégalité entre mixage VF et VO n’est malheureusement pas rare, mais il est dommage de le rencontrer sur un titre de cette envergure.