Réalisé par Gaspar Noé
Avec
Monica Bellucci, Vincent Cassel et Albert Dupontel
Édité par Studiocanal
Marcus veut se venger, il cherche un certain Ténia dans un boîte
homo glauque au possible et il veut vraisemblablement lui
faire passer un sale quart d’heure. Mais les choses dérapent
sérieusement… Comment en est-on arrivé là ? Comment une
telle violence a pu naître chez Marcus, puis chez Pierre son
meilleur ami qui l’accompagne malgré lui dans cette descente
aux enfers ?
Bien évidemment, les évènements seront révélés… à rebours.
Car cet Irréversible ne l’est justement pas. « Le temps détruit tout »
est le leitmotiv du film. Ce temps est ici manipulé à la manière
d’un Memento et semble ne plus vraiment avoir d’emprise sur
les évènements. Ils sont inéluctables, ils devaient arriver, ils
sont tous liés les uns aux autres et forment une trame dont les
personnages ne pourront jamais s’échapper.
Entre violence et passion, entre poésie et luxure, entre
images crues et effets de style, Noé mène sa barque avec une
virtuosité déconcertante en faisant tournoyer son cadre dans
des scènes tremblantes d’une angoisse anticipée mais tout aussi
inattendue et réaliste jusqu’au moindre détail sordide.
Les acteurs, dans un jeu tout en improvisation sont pour
beaucoup dans la réussite de l’ensemble, leur vérité ne fait
qu’amplifier la douleur et le malaise.
Non, Irréversible n’est pas un film facile d’accès.
Il faut même avoir les tripes bien accrochées et même pouvoir
se targuer d’un recul cinématographique suffisant pour l’envisager
sans trop de conséquences. A partir de là, on peut crier au fou ou au
génie à l’encontre de Gaspar Noé, mais l’expérience est elle, bien
réelle, et on ne peut pas ignorer pour finir que tout ceci existe
bel et bien, tout près de chez nous.
Un boîtier très épais accueille le DVD, le livret, des cartes collector et le CD-Audio de la bande originale du film par Bangalter (moitié de Daft Punk). Le tout donne une impression très soignée. Les menus sont à l’image du film : tournoyants et hypnotiques. Dommage pour les sourds et malentendants qui n’auront pas accès au film.
Pas de débauche de suppléments ici, juste ce qu’il faut pour
l’amateur de bonus.
Le commentaire audio de Gaspar Noé est très technique. Il
explique presque à outrance chaque plan et chaque idée. On en
perdrait presque le côté surréaliste du film.
La scène coupée est proposée sans aucune forme d’explication.
Pour qui a vu le film, sa ré-intégration dans le film sera chose aisée,
mais il est vrai que son retrait accorde plus de doute quant à
l’état de la victime.
SFX est une intervention de Rodolphe Chabrier qui a supervisé
les effets spéciaux du film via la société MacGuff. Sur des images
du film avant/après traitement, il explique beaucoup et on peut
conseiller de regarder tout de suite ce court making of après le film,
histoire de désamorcer l’impact de certaines images de violence.
Pour le fans de Daft Punk, 2 clips composés des images du
film (ou plus précisément des décors du film) et de la musique de
Bangalter, compositeur de toute la bande originale du film.
« Intoxication » est plus une interview de Stéphane Drouot (réalisateur,
acteur, producteur) qu’un court métrage. Il y raconte… des choses.
La bande-annonce et 2 compilations de teasers ferment
la marche.
On aurait aimé un vrai making of et le commentaire audio des acteurs
pourtant annoncé sur certaines plaquettes promotionnelles.
Encodage très correct et pas évident étant donné le côté sombre et en perpétuel mouvement des images. La finesse est suffisante pour attraper au vol les informations nécessaires à la compréhension.
Une seule piste sonore en Dolby Digital 5.1 qui n’est pas très impressionnante, mais plutôt chargée d’une multitude de petits détails qui ajoutent au réalisme et aide à l’immersion.