Krisha et le maître de la forêt (2022) : le test complet du DVD

Madeollaendeu

Réalisé par Park Jae-Beom

Édité par Survivance

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Critique

Une perle coréenne en stop-motion, un premier long métrage tout en douceur mais sans mièvrerie sur un art de vivre hors du temps.

Krisha et le maître de la forêt

Éleveuse de rennes nomade, la jeune Krisha vit avec sa famille sur les steppes de la toundra sibérienne. Lorsque sa mère tombe malade, Krisha écoute les conseils d’une vieille chamane et part à la recherche d’un mystérieux ours rouge qui lui est apparu en rêve. Il veille sur les peuples de cette terre gelée et se fait appeler le Maître de la Forêt.

Rennes des neiges

Avec un premier film, l’avantage est que l’attente est au repos et que la découverte est totale, surtout lorsqu’il aborde une culture et un folklore aussi éloignés de nous que ceux des Nénètses.

Krisha et le maître de la forêt

Éleveurs de rennes nomades, les Yates vivent en Sibérie depuis des millénaires. Ils vivent du sang et de la viande de renne. », cette « simple » phrase en ouverture de Krisha et la maître de la forêt a le mérite de résumer à la perfection toute la simplicité et la rudesse de cette vie qui fait tout le bonheur de ce peuple.

Après 3 courts métrage tout à fait recommandables (dont 2 sont présents sur ce DVD), Park Jae-Beom propose donc ce regard sans concession qui ne s’embarrasse pas d’un manichéisme propret mais parle au public (dont les plus jeunes) avec autant de poésie que de vérité non masquée (le sang des rennes est bien là, le thème du deuil et la bête violence humaine également).

Le fantastique s’invite rapidement pour mettre en scène le monde des esprits et notamment celui de cet ours aux yeux rougeoyants qui semble être pour Krisha la clé d’un voyage initiatique en communion avec la nature que ne renierai pas un Miyazaki.

Krisha et le maître de la forêt

La qualité technique est assez remarquable et certains plans de masses ou certaines scènes intimes n’ont rien à envier aux ténors de la stop-motion. Park Jae-Beom et ses équipes ont insufflé la vie dans la moindre fibre des figurines articulées et dans le moindre recoin du décor tout au long des 3 ans et 3 mois de tournage. Le vent sibérien en particulier est présent de façon tangible. Exécutée via un système de « masques » interchangeables, technique bien connue d’autres studios, l’animation des visages est particulièrement expressive. On notera rapidement que le réalisateur ne s’embarrasse pas des lignes de jonction entre les masques, comme peuvent le faire d’autres studios qui les effacent par ordinateur, et préfère se concentrer sur le jeu de ses « acteurs ».

Mention spéciale pour le compositeur Sohn Min-young qui accompagne magnifiquement le réalisateur sur Krisha et la maître de la forêt comme sur la totalité de ses courts métrages, de façon parfois extrêmement émouvante.

Krisha et le maître de la forêt est une merveille fraîche, sensible et honnête à découvrir et faire découvrir absolument, tout en partant à la découverte de ce réalisateur à suivre assurément.

Krisha et le maître de la forêt

Présentation - 3,5 / 5

L’éditeur Survivance propose Krisha et le maître de la forêt dans un boîtier Digipack demi-épaisseur à la finition matte qui arbore le numéro 26 (toutes les sorties de l’éditeur sont classées) sur sa tranche. Un DVD-9 accueille le film et ses bonus qui permettent justement de découvrir en partie les précédentes réalisations de Park Jae-Beom.

Bonus - 4,0 / 5

3 bonus accompagnent Krisha et le maître de la forêt.

Comprendre les Nénètses et l’animation en volume est un avant-programme visiblement destiné au jeune public, qui présente donc brièvement les Nénètses et aborde rapidement mais efficacement la fabrication du film, le tout en 3 minutes.

Si le premier court de Park Jae-Beom (Dummy: No Way Out, 2015) est absent (il est tout de même un peu « dur » pour un jeune public), ce DVD propose les deux suivants qui précèdent Krisha et le maître de la forêt. Big Fish en 2017 et Snail Man en 2019, quasiment sans dialogue, abordent déjà le deuil et la résilience, l’un à la sauce Moby Dick, l’autre grace à un autre peuple nomade, celui du désert. Deux pépites pleines d’émotion.

Krisha et le maître de la forêt

Image - 4,5 / 5

Comme quoi le DVD peut encore surprendre. Car même si l’on déplore évidemment l’absence d’un Blu-ray pour Krisha et le maître de la forêt, l’encodage du film sur ce DVD est tout à fait convaincant, y compris sur de grandes diagonales de diffusion. Avec des scènes de tempêtes ou de mouvements rapides, on aurait pu craindre quelques artefacts de compression mais le résultat laisse place à une plongée sans contrariété dans les belles images du film.

Krisha et le maître de la forêt

Son - 4,5 / 5

VF et VOST, toutes deux en Dolby Digital 5.1 et 2.0. La VF reste indispensable pour les plus jeunes, et elle s’en sort bien dans les deux encodages, mais la VOST propose évidemment un spectacle sonore plus naturel, notamment dans les voix, mais aussi dans les ambiances, surtout dans le mix 5.1 qui est très soigné et immersif, tout en proposant une belle place à la musique de Sohn Min-young.

Crédits images : © Korean Academy of Film Arts

Configuration de test
  • Vidéo projecteur Optoma UHD55
  • Panasonic DP-UB450
  • Ampli Onkyo TX-RZ730
  • Kit enceintes/caisson Morel Nova (configuration 7.1.2)
  • Diagonale image 302 cm
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Stéphane Leblanc
Le 2 juillet 2024
Une perle coréenne en stop-motion, un premier long métrage tout en douceur mais sans mièvrerie sur un art de vivre hors du temps.

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Krisha et le maître de la forêt
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